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Pourchères 2016 : d’un Z qui veut dire Juliette Z

Juliette Z (photos d'archives DR)

Juliette Z (photos d’archives DR)

Elle se produit cet été à Barjac m’en chante et on sait déjà que ça fera débat. Elle, c’est Juliette Z, que la Chansonnade a eu l’intelligence de faire venir en fin d’un festival passionnant mais très classique dans l’expression, comme une surprise, une rupture, un coup de vent frais qui soudain s’empare de la scène, la vampirise. Bienvenue.

C’est de la chanson, oui… non. Plutôt une somme de pratiques artistiques. Ça tient tant du théâtre que de la pantomime, de la chanson certes, de la musique électronique aussi. Juliette Z, c’est un art composite, étrange et séduisant. Qui associe même ceux du costume, du masque…

Espace de chimères, monde onirique… La dame semble sortir de l’univers de Tim Burton, entre le merveilleux et la névrose, le surréaliste et la psychologique. C’est un conte musical électro où « la route est longue pour venir vers toi ». La route et les chemins sont, comme on le devine, peuplés d’embûches. Tout emprunte aux contes de fées, maltraités (comme avec Blanche-Neige, pour qui c’est traite des blanches), dévoyés, parfois sordide. Comme avec cette princesse qui avait perdu ses jambes et cuisinait comme un pied. L’image se joint à la parole et ce spectacle étant truffé de trouvailles « graphiques », ça vous donne de beaux et surprenants effets. On y retrouve le loup, vraisemblablement celui du Petit Poucet, le Reine des pleurs (« Aux larmes, citoyens / Ça chiale, ça chouine… »), la Barbie barbue, toutes et tous résidents de son pays d’Annextésie. « Après une chanson sur la dépression, une autre, sur l’onanisme. » C’est de l’exubérance, de la radicale folie. S’il n’y avait Guy Zollkau, son complice, aux machines, au saxo soprano, aux basse et contrebasse électriques, aux rares interventions parlées, on dirait que c’est one-women-show. Et ça l’est en quelque sorte : on ne regarde vraiment qu’elle, danser-chanter, se masquer se démasquer, se vêtir se dévêtir, faire collection de timbres de sa remarquable voix, alternant l’humour et le grinçant, le dramatique et le délire, jouant de sa plastique autant que de l’élasticité de son corps, devant son alter-ego droit comme un i, statique, qui lui fait bouger non les lignes mais les sons.

Juliette Z 1C’est de la chanson tout de même et Juliette Z est comme diva, vocalisant rock, vociférant lyrique. En français, oui, et en une autre langue, puissante, imaginaire sans doute, comme le fut jadis le kobaïen de Magma.

Étonnant vraiment, époustouflant parfois. Pas tout à fait probant (à la suivre pas à pas, mot après mot, on se (re)constitue mentalement l’histoire qui d’un coup, en fin de parcours, semble s’interrompre sans trop de logique) mais suffisamment remarquable pour garder longtemps en nous le souvenir de ce Z qui veut dire Juliette.

 

La page facebook de Juliette Z, c’est ici.

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2 Réponses à Pourchères 2016 : d’un Z qui veut dire Juliette Z

  1. Catherine Laugier 5 juillet 2016 à 14 h 04 min

    Ce que j’en vois m’enchante, je pense à Yanowski…

    Répondre
  2. Catherine Laugier 5 juillet 2016 à 18 h 17 min

    40 minutes sur RCF pour tout savoir sur Juliette Z et Guy Zolko dans cette émission sur RCF : https://rcf.fr/culture/musique/le-concert-de-juliette-z

    Répondre

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