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Jean-Marc Sauvagnargues : émoi, émoi et lui

Jean-Marc Sauvagnargues (photos Vincent Capraro)

Jean-Marc Sauvagnargues (photos Vincent Capraro)

Nous connaissions la passion de Jean-Marc Sauvagnargues, l’un de nos fameux et fatals Picards, pour la chanson. Il y a plus de deux ans, l’œil pétillant, il nous confiait son projet d’album personnel. Aujourd’hui, il se livre et évoque les cadeaux qu’il a reçus de ses amis. Musiques et textes de Laurent Honel, Hervé Carrasco et, comble de reconnaissance, deux textes de Michel Jourdan, l’excellent parolier entre autres de Marie Laforêt, Charles Aznavour et Barbara Streisand.

L’album Novembre 67 est un enfant de l’amour : restait à porter le nouveau-né sur scène. Pas une mince affaire quand on connaît l’exigence artistique de l’artiste. Quand un batteur devient chanteur, il n’en perd pas le sens du tempo millimétré. Tout doit être à la hauteur.

Jean-Marc a beau avoir plus de mille concerts dans les baguettes, il ne cachait pas son appréhension pour cette grande première à L’Européen. Entouré de ses compères musiciens (Laurent Honel, guitare ; Yves Giraud, basse et guitare ; Maud Gastinel, violon, voix et piano ; Fabien Rapaud, violoncelle), Jean-Marc entre en scène avec sa guitare sur Dunkerque, ballade nostalgique d’un amour qui s’enfuit sous une pluie de novembre et pourrait aisément clore une histoire commencée avec un « Baiser… un baiser osé… Sur le chemin des dunes » d’un Souchon qui, tiens, fait ce soir une furtive apparition dans le public.

Le ton est donné. Tout en sensibilité, Jean-Marc fonce « la tête la première » pour consoler une bonne copine d’un chagrin d’amour… C’est avec Canal Saint-Martin et A vot’ bon coeur M’sieurs Dames qu’il plante sa Quechua dans le coeur du public : soutien vibrant à ceux qui campent et mendient tout autant des « sourires et mots gentils » que le sou, dans un glacial Paris d’indifférence.

AQ6A8405b,medium_large.1485869901Brassens est bien évidemment de la fête, ce « bourru sentimental » qu’il met à l’honneur sur scène sous la plume de Michel Jourdan d’abord avec Monsieur Georges, puis en reprenant L’orage.

Avec émotion, Jean-Marc évoque son Novembre 67 de naissance et l’amour que lui portent ses parents. Le décor en arrière-scène, un papier peint orange psychédélique vintage rappelle à lui seul l’ambiance des seventies, clin d’œil à l’iconographie de l’album. Cette enfance, on la devine heureuse et choyée, même si Jean-Marc nous confie ses déboires de petit garçon sensible, terrorisé par son professeur de musique et de maths… Ironie du sort, lui enseignera les mêmes matières avant de troquer l’estrade et le tableau noir pour la scène.

En tout cas, aujourd’hui, s’il y a bien une chose qu’il ne compte pas, c’est sa générosité sur scène. Ce soir il ne peut se cacher derrière ses grosses caisses : le voilà qui délaisse la guitare pour le piano. Humilité, autodérision, il plaisante sur sa voix, « zone de confort plutôt réduite »… Mais dès qu’il entonne Un homme heureux de William Sheller ou le Seras tu là de Michel Berger, c’est la voix de l’émotion brute qui résonne dans la salle. Plus qu’un chanteur, il est artiste qui transforme notre réalité en émotions. Lorsque résonnent les accords de Salut les amoureux (Dassin), de L’amour à revendre, la salle entière fait chorus. Viennent l’humour mêlé d’émotion de Mon père était tellement de gauche, la lecture du Barbara de Prévert en rappel. Et Les gens qu’on aime.

Ce soir, les bouilles sont radieuses, les gens heureux. Pour une grande première, le tour est joué. Jean-Marc aura réussi haut la main ce défi un peu fou. Ce concert en appellera d’autres, bientôt près de chez vous : on dit que l’artiste y travaille.

 

La page facebook de Jean-Marc Sauvagnargues, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Ce que nous avons déjà dit des Fatals Picards, c’est là. L’album-photo de Sauvagnargues par Vincent Capraro, c’est ici.

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Une réponse à Jean-Marc Sauvagnargues : émoi, émoi et lui

  1. Lanatrix Alain 1 février 2017 à 12 h 15 min

    Beaucoup de talent chez Jean-Marc Sauvagnargues, indissociable encore pour quelques temps des « Fatals Picards ».
    Leurs chansons et la joie de vivre de tous ses membres ont séduit plus d’un public lors de leurs tournées.
    A Pesmes, 1000 habitants en Haute Saône, il y avait plus de public que d’habitants et si comme à chaque fois ils ont conquis ce public, ils ont aussi fait l’unanimité chez les organisateurs par leur simplicité et leur authenticité.

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