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Ainsi fut Font

37349025_10212041426491526_3778444878191525888_nParution de l’intégrale, en numérique, des chansons de Patrick Font.

L’initiative revient au Coq des Bruyères, insolent (et donc fortement recommandable) webzine des Auteurs réunis, association regroupant Patrick Font et ses amis de scène. Voici l’intégrale de Patrick Font, le tout-en-un. Que ce qui fut enregistré par ses soins, mais il est sûr – ce ne serait pas le premier – qu’on trouvera pendant encore longtemps des manuscrits éparpillés, des tapuscrits retrouvés, des notes de resto au dos gribouillé de rimes riches et pas pâteuses : du Panzani à n’en pas douter.

Tout Font, ma chère, il ne fallait pas… Mais si ! Patrick Font fut une des plus belles plumes qui soient, seuls les sots et les sourds diront le contraire. Font avec ou sans Val, avec ou sans son aval. Tant que les chansons de Font sont apprises, reprises, qu’elles défieront le temps et nargueront pour longtemps les bonnes manières et ce politiquement correct qui n’est que la médiocre politesse des imbéciles. Les chansons de Font, mais pas celles de Val : de toute façon, personne n’en a envie, c’est peut-être injuste mais c’est ainsi : les trop grands écarts se payent un jour.

Tout Patrick Font. De ses premières chansons en 1974 (Coquelicot, Juillet, La chanson de la nuit, La conquête du sud, La grande Jaja… et La maîtresse d’école qui ne ferait pas pâle, bien au contraire, à côté de celle de Brassens) à Si tu n’as rien à dire chante-le à la radio, son album numérique de 2011. Les 14 albums de Font & Val (expurgés des solos de Val, donc). Et 29 titres en sus, trouvailles et raretés, sans quoi une intégrale ne le serait pas tout à fait.  

Je sais que de bien tristes gens ne voudront retenir le nom de Font que pour illustrer leur détestation du bonhomme, cause à la condamnation que l’on sait et la peine que Font fit et purgea. Purgée donc, faute payée. L’incident étant clos, on doit se rappeler que Patrick Font est un des très grands auteurs de chansons, un des plus grands qui soient même. A l’heure où il suffit de pondre deux trois rimes mal orthographiées sur un coin de table, de les enregistrer sans les relire dans son home-studio et de tenter de nous les imposer, de se croire « auteur » tel un Villon, un Hugo ou un Leprest, il est intéressant de relire, de réécouter tout Font pour savoir vraiment ce qu’écrire veut dire, ce que le mot talent signifie. Talent et impertinence, qui par lui vont de pair. Dans ce monde misérablement gagné par la médiocrité, la médiacratie aussi, Patrick Font fera un jour figure, dans son posthume costume, de génie de la rime. Il suffit de quelques titres, tel La vieille, pour définitivement s’en convaincre.

x1080-FkbD’un Pompidou finissant à un Sarkozy lesté de bing-bling, avec cependant une attention particulière à Giscard, Mitterrand et Chirac, l’art de Patrick Font a survolé l’essentiel de notre cinquième République, collé à l’actualité, sondé le superficiel et le tragique d’une époque. Qui eut cru que la momie de Giscard d’Estaing lui survivrait ? Pour autant, réécouter (tout) Patrick Font n’est pas replonger dans le passé : c’est y puiser la force pour aujourd’hui, pour demain. Car on ne sait qui, en chanson, aura la nécessaire audace de chanter la Macronie et son boss, ce nouvel Attila où plus rien ne repousse derrière son passage ? Réécouter Font peut toujours susciter des vocations : c’est urgent.

 

Patrick Font, L’intégrale. 16 heures sur clé USB (22 albums et 29 petites raretés). Ce que NosEnchanteurs a déjà dit sur Patrick Font, c’est ici ; pour commander l’intégrale, c’est ici.

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4 Réponses à Ainsi fut Font

  1. bibabeloula 8 septembre 2018 à 22 h 32 min

    Moi il me faisait rire Font, mais… on fait quoi aujourd’hui avec la chanson : Ce soir je dors dans tes bras (déjà à l’époque, je me demandais comment ça pouvait passer…) ?
    « …..
    Attention, y’a la famille qu’y s’en mêle !

    Ta mère m’a dit au téléphone :
    « Hé, ça y est, ma fille a des seins ! »
    J’y ai répondu : « Enfin, Simone
    Cela ne me concerne point »
    Car nos amours sont platoniques
    Je ne mange pas de ce pain-là
    Toute ma famille est catholique
    Et ce soir, je te bouffe le cul !

    Allez, j’arrête mes gaudrioles
    On va me traiter de macho
    Qui se sert de son auréole
    Pour draguer le fond des berceaux
    Et si demain les gens apprennent
    Que je n’respire que pour ça
    Demain je crève sous la haine
    Mais ce soir, je dors dans tes bras
    Demain je crève sous la haine
    Mais ce soir, je dors dans tes bras
    Demain je crève sous la haine
    Oui mais ce soir, je dors dans tes bras
    Tes ! bras ! »
    Tout est dit, assumé…le côté sombre, intolérable de l’artiste, et qui pourtant nous faisait rire,…
    Dilemme, dilemme

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  2. Daumas richard 24 septembre 2018 à 9 h 17 min

    Patrick FONT est une des meilleurs- sinon le meilleur-chansonnier fin XX° début XXI° siècle- dommage qu’il ait rencontré Val qui ne cesse de le traîner dans la boue. Si le cœur lui en dit et que son emploi du temps le lui permet, il sera le super bienvenu à la CAVE AUX ARTISTES d’Aix en Provence. Aix, il connaît car c’est là que je l’ai rencontré pour la première fois, dans un petit cabaret de l’époque, il y a fort longtemps.

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  3. BIREM Michel 21 mai 2019 à 23 h 22 min

    Font, c’est mon pote et j’adore, Val c’est un traitre et je déteste l’opportuniste qu’il est devenu (caricature d’un être sensible et normal) !

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