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Barjac 2019. Danzin dans un sans-faute

Danzin sous le chapiteau du Pradet (photo Anne-Marie Panigada)

Danzin sous le chapiteau du Pradet (photo Anne-Marie Panigada)

30 juillet 2019, chapiteau du Pradet, festival Barjac m’en chante,

 

Ce n’est pas un p’tit jeune dans la chanson, un perdreau de l’année. Année après année, il a roulé sa bosse, déroulé sa chanson. S’il est aujourd’hui sur la scène de Barjac, c’est qu’il est mûr, je n’ose dire parfait mais c’est vrai que, dans son genre, il est difficile de faire mieux.

Il y a d’abord son physique, celui d’un déménageur breton, d’un forestier vosgien, d’un grizzli venu on ne sait d’où. Cheveux bouclés sous sa large casquette sombre, yeux rieurs, ventre rebondi, regard franc et jovial. Qui fait de la scène son antre, l’habite en son entier. Il chante dans le micro mais pourrait s’en passer tant la voix semble puissante, déterminée. Dire que certains crétins de le presse ont décrété que la chanson engagée était éteinte : eux ne doivent pas beaucoup sortir, ni écouter les disques qu’ils reçoivent encore… Danzin n’est pourtant pas survivance des dinosaures : son émotion comme ses colères se conjuguent au présent, je dirai bien à l’avenir si toutefois nous en avons un, car « J’ai le mal de l’abeille / Un de ces mal de Terre ». Athée, humaniste, insoumis, rebelle… rien dans ce qu’est Danzin n’est posture : inné ou acquis, tout est nature dans ce terrien atterré qui chante ce qu’il pense, traduit ce qu’il voit et vit, dans l’urgence : « Il n’y a pas de mystère… Il nous reste à chanter… Maintenant ».

COLÈRE ET TENDRESSE .  « La vie / C’est l’épine de rose / La petite ecchymose / Juste au creux de la main (...) Tu as beau l’enfanter / L’écrire ou la chanter / Aujourd’hui c’est demain ». Danzin ne nous conte pas des mensonges, la vie est brune, tendance pourpre, comme sur la couverture de son album, mais la lumière éclaire son visage attentif.  Nous savons immédiatement que nous pouvons compter sur lui tant pour attirer notre attention sur ce qui ne va pas, et tenter d’y porter remède, sans imprécation, en humanité, pour vivre Maintenant.  Que plus encore goûter à chaque instant, Amoureuse, amoureux : « Si ta main me va comme un gant / Tes fossettes seront bientôt les miennes / Et nos cœurs battront en même temps / Nous aurons la voie musicienne ». Danzin porte sur son visage, sa silhouette, ce côté rassurant, même par temps de tempête, et sa voix si particulièrement claire, grave et chaleureuse achève de nous convaincre. Elle pourra « vogue[r ]la nuit sur les flots », cette petite fille, à son tour de faire naître ses parents, car Le monde est danse. L’album reste inquiet sur les religions qui aliènent et terrorisent, les oiseaux nos familiers qui ne voyagent plus, comme arrêtés par les barrières que nous mettons aux humains. Le Mal de Terre fait litanie de nos angoisses, mais la plume reste belle, jouant de ses maux, de ses mots-dits, voyageuse étourdie de villes d’ici, de lieux d’ailleurs, de poèmes d’antan, « les livres du père Victor / Et puis les chants de Maldoror » pour bâtir dans ce monde réinventé la lune de l’Utopie. Douces mélodies ou danses festives alternent, avec sa clarinette, les cordes et percussions d’Alexandre Danzin, l’accordéon de Gilles Puyfages, entre ballade, rock et java, pour enchanter nos cœurs et nos oreilles  de rêve et d’espoir, avec juste la petite poivrée d’humour au coin de la tendresse.  . Aujourd’hui c’est demain, autoproduit/InOuïe Distribution 2019 . CATHERINE LAUGIER

COLÈRE ET TENDRESSE
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« La vie / C’est l’épine de rose / La petite ecchymose / Juste au creux de la main (…) Tu as beau l’enfanter / L’écrire ou la chanter / Aujourd’hui c’est demain ». Danzin ne nous conte pas des mensonges, la vie est brune, tendance pourpre, comme sur la couverture de son album, mais la lumière éclaire son visage attentif.
Nous savons immédiatement que nous pouvons compter sur lui tant pour attirer notre attention sur ce qui ne va pas, et tenter d’y porter remède, sans imprécation, en humanité, pour vivre Maintenant. Que plus encore goûter à chaque instant, Amoureuse, amoureux : « Si ta main me va comme un gant / Tes fossettes seront bientôt les miennes / Et nos cœurs battront en même temps / Nous aurons la voie musicienne ». Danzin porte sur son visage, sa silhouette, ce côté rassurant, même par temps de tempête, et sa voix si particulièrement claire, grave et chaleureuse achève de nous convaincre. Elle pourra « vogue[r ]la nuit sur les flots », cette petite fille, à son tour de faire naître ses parents, car Le monde est danse.
L’album reste inquiet sur les religions qui aliènent et terrorisent, les oiseaux nos familiers qui ne voyagent plus, comme arrêtés par les barrières que nous mettons aux humains. Le Mal de Terre fait litanie de nos angoisses, mais la plume reste belle, jouant de ses maux, de ses mots-dits, voyageuse étourdie de villes d’ici, de lieux d’ailleurs, de poèmes d’antan, « les livres du père Victor / Et puis les chants de Maldoror » pour bâtir dans ce monde réinventé la lune de l’Utopie.
Douces mélodies ou danses festives alternent, avec sa clarinette, les cordes et percussions d’Alexandre Danzin, l’accordéon de Gilles Puyfages, entre ballade, rock et java, pour enchanter nos cœurs et nos oreilles de rêve et d’espoir, avec juste la petite poivrée d’humour au coin de la tendresse.
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Aujourd’hui c’est demain, autoproduit/InOuïe Distribution 2019
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CATHERINE LAUGIER

Comme j’en parle, on dirait qu’il est seul. Que nenni. Alexandre, le frangin est à ses côtés, qui donne de la corde et des percus. Et, de son accordéon, Gilles Puyfages apporte plus encore le touche popu et intemporelle de cette musique. Beau trio, cohérent et, pour tour dire, drôlement performant, follement attachant.

Le chant du Pierre-Paul Danzin est comme l’addition de plein d’autres, de Paccoud en Leprest, de Renaud en Solo, de bien d’autres encore, chanson populaire autant que résolue : « On voit deux beaux amants / Qui chantonnent Brassens / Transmettent le témoin / On en avait besoin ». Vu l’accueil des spectateurs de ce chapiteau archi-bondé, c’est, sans possible débat, l’une des plus sûres révélations de ce Barjac 2019 : si on le voit demain ici et là dans nos salles de proximité, plus qu’à l’accoutumée, dites-vous que ce concert-là aura été son accélérateur de carrière.

MICHEL KEMPER

Le site de Pierre-Paul Danzin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 Réponses à Barjac 2019. Danzin dans un sans-faute

  1. Pierre Danzin 7 août 2019 à 13 h 12 min

    Très touché Michel… Formidable papier… Le grizzli t’embrasse !
    Merci fidèle Catherine, à toi qui suis mon parcours depuis 2012 ! Grosses bises !

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  2. Delacourte Christiane 7 août 2019 à 16 h 37 min

    Oui, un bel artiste, convaincant !
    Nous, les cabarets-découvertes de Di Dou Da à Arras, nous avions eu le plaisir de l’accueillir en 2014, après l’avoir entendu dans le « off » du Quesnoy en chanteurs grâce à Stéphane Hirschi…. On parlait dans une rencontre de 11h-11du moyen de faire connaître cette chanson de caractère….La communication entre les multiples « petits » lieux qui la portent, sans aliéner la liberté et la curiosité de chacun, est un bon outil !
    Christiane Delacourte

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  3. POMMIER Marc 8 août 2019 à 10 h 56 min

    Voilà de très jolis commentaires Michel KEMPER et Catherine LAUGER, vous rendez justice du travail colossal de ce trio vrai, humble … Que rajouter de plus à cela, si oui que j’adhère.

    Depuis, 2011, je suis ce parcours poétique du trouvère en constante évolution àl Pierrot n’a pas peur d’essayer différentes formules. Ceux qui le programment ne se trompent pas, font preuve d’audace … tant pis pour les intégristes, mais ils privent le public et Pierrot de jolies nouvelles rencontres !

    Pierrot le baladin, je reviendrai t’écouter d’ici peu, Saint Junien dans quelques jours !

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  4. Xavier Besse 8 août 2019 à 15 h 17 min

    Absolument, c’est très bon ce que font les Danzin ! En outre, leur accordéoniste a des gants mais n’est pas manchot du talent, non plus !… Par contre, non, ils n’ont pas fait l’unanimité car personne ne fait jamais « l’unanimité », ni à Barjac ni ailleurs… Aussi bizarre que cela puisse nous paraître, il y en a même qui ont détesté !… (J’ai discuté avec l’un d’eux…) Et pour tous les spectacles que j’ai vus à Barjac cette année, c’est pareil… A chaque fois, une grosse partie du public se lève ( étonnant, cette nouvelle mode…), et en même temps, certains n’aiment pas…(va comprendre…) Mais c’est très bien comme ça, justement ! Le mec le plus génial ou le plus talentueux du monde, ne pourra d’ailleurs jamais plaire à tout le monde car… il y en aura déjà toujours pour ne pas aimer la démesure d’un talent hors norme… Et à Barjac, même après les concerts qui font un gros tabac, et ben, en discutant avec 10 ou 15 personnes, tu t’aperçois déjà largement que les avis sont partagés… Ce qui, encore une fois, est sain et normal car comme le dit Brassens, il est plus difficile de plaire à certains ( comme il l’a fait…) que de plaire au plus grand nombre… Mais bon, lancer un débat là dessus sortirait du sujet qui nous préoccupe !… Bravo à tous les deux pour vos papiers si fins, précis et justes, ça fait plaisir de voir que le talent de Pierrot (et son frangin) est de plus en plus reconnu ! J’espère que ça va continuer ainsi car il le mériterait.

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  5. Petra Ouche 8 août 2019 à 15 h 25 min

    Beaucoup de beaux textes ont été écrits suite à la sortie du dernier CD de Pierre Paul et à son passage à Barjac, des hommages largement mérités vu le talent de l’artiste et de ses acolytes musiciens mais le vôtre Michel Kemper est de loin mon préféré parce qu’il est aussi tendre et humoristique que son sujet.

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  6. Gallet 8 août 2019 à 17 h 05 min

    Ben… y’a qu’un truc qui me préoccupe: c’est comment on pouvait passer à côté du talent des Danzin, Apparemment, le monde a bougé ! Je n’imagine pas ne pas être ému par leur spectacle, leurs chansons actuellement. On y comprend tout des intentions , on écoute les musiciens, et en plus, l’homme est Humain!

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