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Musiques et Covid : tarif réglementaire !

Pas même la possibilité de faire une procession pour faire fuir le Covid (photo Michel Kemper)

Pas même la possibilité d’une procession pour faire fuir le Covid (photo Michel Kemper)

Post de Guillaume Robert, lu sur facebook : « Le préfet du Morbihan vient d’interdire de transporter des instruments de musique… C’est bien connu, c’est la musique qui a amené le virus… Je conseille à tous les flics du Morbihan de se poster devant les écoles de musique, et d’aligner tous les élèves qui arriveront avec un instrument à la main… Et si vous voyez passer un décret aussi débile, on n’est plus à ça près, n’hésitez pas à nous en faire profiter… »

Biniou ou violon, bombarde ou euphonium, trompette ou harpe, voici les nouveaux objets du délit.

Mais en quoi le transport, en voiture, d’instruments de musique, peut-il favoriser la pandémie de Covid19 ? D’ailleurs en quoi la musique peut-elle propager le virus ? C’est pourtant la réalité de cet ahurissant arrêté préfectoral du Morbihan, paru le 29 septembre. Encore heureux que la voix ne soit pas considérée comme instrument aux oreilles du préfet…

Faut-il se mettre à la flûte à bec ou au triangle, transportés à pied ou en vélo, en trottinette, sous le manteau, pour pouvoir continuer à jouer à Lorient ou Pontivy, entre Vannes à Ploërmel, entre amis, chez soi, à l’école de musique de proximité ?

Il est des arrêtés stupides, révoltants. Faut-il à ce point détester la musique pour signer une telle absurdité ?

Outre le transport, est interdite – on s’en doute – la tenue de rassemblements festifs à caractère musical. Les rassemblements peuvent effectivement propager le virus. Tout rassemblement : les transports en commun en priorité, les hypermarchés en logique tête de gondole. Que je sache, le port du cabas, dans sa voiture, n’est pas encore prohibé. Par chance, on ne dénombre ni métro ni RER dans le Morbihan.

Que fera le musicien non soliste qui doit répéter régulièrement, que fera l’enfant qui, chaque semaine, même jour même heure, a son cours à l’école de musique ? Les parents doivent-ils acheminer les instruments par une voie clandestine ? Faut-il réserver sa musique aux messes (qui elles sont autorisées) au seul prétexte que les voies du seigneur sont impénétrables à la maréchaussée ?

Alors qu’il est reconnu que la musique est devenue une nouvelle forme de résistance au stress et aux inquiétudes des milliers des gens en tout ou partie confinés, il est difficile, en divers points du territoire, de passer chez soi de la musique un peu forte, fenêtre fermées ou non, sans que les pandores déboulent armés de leur carnet à souche, cause aux rassemblements des amateurs de notes que ça peut susciter : la musique sera toujours trop forte à leurs réglementaires oreilles.

Comment voulez-vous porter le moindre crédit aux mesures, pourtant nécessaires, indispensables mêmes, prises contre ce virus, quand tant de bêtises sont décrétées par l’autorité ?

11 Réponses à Musiques et Covid : tarif réglementaire !

  1. Marie la Belge 5 octobre 2020 à 13 h 51 min

    Dès qu’on parle de « mesures à prendre », tous les adjudants-chefs se réveillent. Et les « mesures contre le Covid » deviennent des mesures pour limiter nos libertés.

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  2. eric audibert 5 octobre 2020 à 14 h 30 min

    Vous n’avez pas encore compris que la feuille de route de nos dirigeants et de leurs amis banquiers qui détiennent les médias, est l’éradication de la Civilisation occidentale… nous n’avons pas encore tout vu!

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  3. André Robert 6 octobre 2020 à 9 h 13 min

    J’emboîte le pas d’Eric pour dire qu’il ne sert à rien de se poser la question du « pourquoi » de telle ou telle mesure. Nos dirigeants marionnettes poussent chaque jour le bouchon un peu plus loin pour voir jusqu’où la population est prête à se soumettre.
    Le regard doit se porter plus haut sur les marionnettistes. Mais il y aurait tant à dire et ce n’est peut-être pas le lieu…

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  4. eric audibert 6 octobre 2020 à 15 h 45 min

    André, nous sommes de vilains complotistes lol

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  5. Tom Goldschmidt 6 octobre 2020 à 15 h 48 min

    L’interdiction de circulation ne vise que les rave parties « sauvages ». L’arrêté concerne uniquement les rassemblement suivants :
    1. Ils donnent lieu à la diffusion de musique amplifiée ;
    2. Le nombre prévisible des personnes présentes sur leurs lieux dépasse 500 ;
    3. Leur annonce est prévue par voie de presse, affichage, diffusion de tracts ou par tout moyen de communication ou de télécommunication ;
    4. Ils sont susceptibles de présenter des risques pour la sécurité des participants, en raison de l’absence d’aménagement ou de la configuration des lieux.
    De plus, «L’interdiction concerne les rassemblements qui ne sont pas dans des endroits prévus à cet effet, ou des rassemblements qui ne sont pas prévus au départ», précise la préfecture,
    Il n’est pas du tout interdit de transporter du matériel musical sinon.
    Détails sur :

    https://www.liberation.fr/checknews/2020/10/06/est-il-vraiment-interdit-de-transporter-des-instruments-de-musique-dans-le-morbihan_1801456

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    • Michel Kemper 7 octobre 2020 à 9 h 34 min

      L’arrêté préfectoral concerné puis le communiqué à la presse de la préfecture du Morbihan sont si confus que les forces de l’ordre peuvent bien interpréter ce qu’elles veulent. Et verbaliser et faire du chiffre comme elles savent le faire. Tous les observateurs, musiciens ou non, qui ont réagit à cet arrêté, l’ont bien lu. C’est avec raison qu’ils s’en sont indigné.

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  6. André Robert 7 octobre 2020 à 11 h 10 min

    Amusons-nous encore, Eric ! Par les temps qui courent, c’est faire œuvre de salubrité : Il y a quelques années, être traité de complotiste était infamant, puis c’est devenu simplement agaçant et, compte tenu de l’amplification, routinier. Aujourd’hui, c’est un titre honorifique ! Compliment à vous, donc, et merci en retour.

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    • NosEnchanteurs 7 octobre 2020 à 11 h 29 min

      Les commentaires sur NosEnchanteurs se doivent de rester dans le chant de la chanson (par extension, de la musique). C’est vrai que cet article déborde de la stricte chanson. Le débat sur la Covid et son traitement par l’Etat et par les scientifiques de tous poils peut sans mal se poursuivre sur d’autres supports. Merci

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  7. Eric Audibert 7 octobre 2020 à 15 h 40 min

    Bonjour André, le dernier terme à la mode dans les médias est « compirationniste », on prend du galon! Par ailleurs, et avec mon respect, je ne suis pas d’accord sur le fait que les commentaires devraient être strictement « dans le champs (ou le chant) de la musique », celui-ci n’étant pas un univers hermétique et coupé de la société! Loin s’en faut (dame à la faux)!

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  8. Catherine Laugier 7 octobre 2020 à 19 h 53 min

    L’éradication de la civilisation occidentale, rien que ça ! Par nos gouvernants… Non, complotiste n’est pas un titre honorifique !

    Mais par contre, les mesures successives prises, et notamment concernant le secteur du spectacle, ne sont pas très cohérentes et nous privent un peu vite de certaines libertés, tout en faisant tomber des pans entiers d’activité considérés comme non essentiels, Culture, Sport, Tourisme et loisirs en général.
    D’autres pays pourtant très démocratiques sont encore plus radicaux : au Québec, on ne peut plus recevoir chez soi ni un membre de sa famille (non domicilié à cet endroit, évidemment), ni un ami, il n’est même pas question de 10 personnes. Sauf pour les personnes isolées qui ont droit à un proche ou un aidant.
    En ce qui concerne l’arrêté du 29 septembre, c’est suite aux réactions de ceux qui sont aller lire celui-ci, que la Préfecture a précisé le 5 octobre 2020 que cela ne concernait que les concerts non autorisés :
    Arrêté initial du 29 septembre :
    « Par ailleurs, toujours à la date d’entrée en vigueur de l’arrêté et jusqu’au 13 octobre inclus, la tenue de rassemblements festifs à caractère musical et la circulation des véhicules transportant du matériel susceptible d’être utilisé pour une manifestation festive à caractère musical, et la diffusion de musique amplifiée sur l’espace public quelle qu’en soit l’origine sont interdits »
    Précisions le 5 octobre :
    « Les manifestations musicales organisées dans des lieux prévus à cet effet (salle de concert, de spectacle, théâtre, etc) [...] ne sont pas concernées. Les musiciens qui rejoignent ces lieux ou un cours de musique ne sont évidemment pas concernés par l’interdiction de transport de leur instrument de musique. Il en va de même pour la pratique musciale [sic] dans un cercle familial. »
    Source https://www.morbihan.gouv.fr/Actualites/Actus/Le-Morbihan-face-au-Coronavirus-Covid19/Precisons-sur-les-mesures-de-l-arrete-prefectoral-du-29-septembre-2020
    C’était peut-être évident, mais l’arrêté initial qui a force de loi ne mentionnait que des rassemblements festifs à caractère musical, sans parler d’événement autorisés ou pas, et surtout de « matériel susceptible d’être utilisé … ». Le mot « susceptible » implique un flou juridique qui pouvait prêter à toutes les interprétations. Et si vous circulez avec des instruments, il va falloir avoir les moyens de prouver qu’ils ne sont pas destinés à une manifestation non autorisée…

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  9. André Robert 8 octobre 2020 à 8 h 30 min

    Dans des pays « très démocratiques » on ne peut plus recevoir un membre de sa famille !
    Si c’est pour un concours de perles, c’est bien joué. Mais bon, on sort du chant de la chanson…

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