Terrenoire, deux frères généreux et engagés

Terrenoire à Tourcoing Photos©MarcSchaefer
Tourcoing,
Rencontre à la médiathèque André Malraux le 1er avril 2025,
Concert au Grand Mix le 2 avril 2025
Raphaël et Théo Herrerias, plus connus sous le nom du quartier stéphanois de leur jeunesse, Terrenoire, viennent de passer quelques jours à Tourcoing. Ils réinventent avec cette tournée un nouveau rythme pour partager sur scène, mais pas uniquement, leur album Protégé.e. Cette dynamique artistique leur permet de Vivre sobrement « par amour et besoin de leur corps » comme Théo le chante. Ils font ainsi mieux connaissance avec un public, pas forcément venu spontanément les écouter en concert, quittant parfois la scène pour partir à sa rencontre : la musique comme vectrice de liens, pas comme tremplin à la célébrité.
Je pourrais vous raconter la rencontre à la médiathèque le 1er avril, puis leur concert au Grand Mix le 2 avril ; je préfère synthétiser ces deux temps en deux qualificatifs : généreux et engagés.
Généreux par la qualité et la densité de la rencontre avec le public. À la fin de l’échange collectif d’une heure et demie à la médiathèque, ils sortent de la salle pour des échanges individuels. Des rires, des larmes, beaucoup de bienveillance pour ce temps de paroles personnelles et sincères. Partage de souvenirs, de ressenti et d’anecdotes sur des chansons, dessin d’un pré-ado offert au duo, échos de parcours de vie : le public a vécu un temps avec Terrenoire.
Généreux par autant d’attentions et partages de mots, de convictions et parfois de maux. Ils veulent savoir qui est et où vit réellement leur public. Découvrir le jeu de Bourle (venez dans le Nord et à Tourcoing en particulier pour comprendre qu’il n’y a pas de faute de frappe) ou les similitudes avec le monde ouvrier et solidaire stéphanois, échanger sur l’histoire commune du passé industriel lié aux textiles.
On comprend alors qu’ils prennent ce partage comme véritable geste artistique pour en faire un clip, récolter de la matière artistique, vivre et faire vivre des temps forts avec ces seniors de la chorale du Grand Mix. Poignant final intergénérationnel pour ce concert qui demeurera unique : Jusqu’à mon dernier souffle. Chanson intime de leur précédent album Les Forces Contraires : La mort et La Lumière. Même chose avec ces lycéens de Gambetta, criant à me percer les tympans pour signaler leur présence au concert. Un témoin de l’échange de la veille souligne le souffle plein d’espérance qu’ils ont tiré de cet instant unique.
Terrenoire s’engage pour la culture et l’élève comme une résistance aux idées reçues. Les deux frères tissent des rencontres, témoignent ici à la médiathèque des valeurs que les bibliothécaires de leur enfance à Terrenoire leur ont transmises, celles qu’ils partagent quand ils organisent un Festival à la Perrotière. Pour eux pas de doutes, la culture est portée par des services publics : école de musique, centres sociaux, médiathèques, salles de concerts et de musique actuelle, petit ou grand festival… Ce qu’ils ont reçu, ils le font fructifier par leur talent et convictions et apportent à leur auditoire de belles valeurs ajoutées.
Contre le fou dans la voiture, ils appellent en concert et dans la rue à réagir contre ce mal, ce fléau d’une droite radicale. Raphaël à la fin de la chanson, porté par la foule s’exclame : « Résistance, il est temps ! »
Le site de Terrenoire, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là. A découvrir avec cette tournée qui prend son temps.
Clip Jusqu’à mon dernier souffle tourné dans le quartier de Terrenoire à Saint Etienne :
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