Le FestiFaï, la rage d’exister d’un festival hors-norme
L’an passé ce fut grand faste avec, fait inouï, l’apport de pas mal de subventions. Nombre de soirées, de concerts et, au final, ils sont tous allés chanter là-haut sur la montagne pour une création canon, sous la houlette inspirée de Xavier Lacouture. Et la montagne a fait écho à leurs chants. Pas cette année, où le FestiFaï est sur la corde raide, désargenté (3/4 de subventions en moins), pauvre comme Job, nouvelle édition cependant de ce festival qui se la joue cette fois-ci résolument combatif, appelant du coup à la solidarité, à relever les manches.
Nous sommes dans les Hautes-Alpes. Ici les pianos peints en bleu se trouvent dans les arbres, comme le seraient des citrons jaune, des oranges orange, des violons violet. Ici, on randonne plus qu’ailleurs, cause à ce paysage carrément fou qui incite aux chaussures de sept lieux. Et, sur les chemins, des fleurs de toutes sortes certes, mais aussi et surtout, beaucoup d’œuvres d’art de jeunes plasticiens venus de toute l’Europe et de plus loin. De l’art fait né dans l’urgence, dare-dare, de fameuses rencontres… Et des notes de musiques, délicates portées, parfois incongrues, guitares et violons, tubas et hélicons, pon pon pon pon.
Ce festival est né de l’évidente rencontre entre le Café du peuple, à Veynes (une salle militante chanson au coeur de la ville) et la ferme du Faï, tout en haut, là où le Théâtre de la falaise fait chanter la montagne. Plasticiens, chanteurs, bénévoles de la cause poétique, tous ont animé ce festival à nul autre pareil. Tous continuent cette année encore, même si le budget est difficile : « FestiFaï 2013 garde le cap au creux des mots et des idées, leur offrant un corps toujours plus décalé, multiple, déformaté. » Foule d’initiatives comme d’hab’ dans ses lieux habituels (des ateliers, des concerts…), un château en plus (celui de Montmaur) et, en lieu et place du traditionnel final collectif sur le scène du Faï, une grande soirée de soutien « Sus à la FestiFaillite ! » : y sont annoncés Vanina Michel, Philippe Séranne, Didier Odieu, Olivier L’Hôte, Jonathan Mathis, Monica Cofino et Pascal Mathieu.
Mardi 23 juillet au plan d’eau de Veynes : concert sur pian’eau flottant avec Jean-Luc Schwartz, Monica Cofino, Voël Martin, Serge Folie ;
Mercredi 24 à Saint-Pierre d’Argençon : Didier Odieu ;
Jeudi 25 au Château de Montmaur : Philippe Séranne ;
Vendredi 26 au Faï, Le Saix : café-chanson, « scène ouverte à la Menuiserie », puis démonstrations déambulations d’arts plastiques ;
Samedi 27 au Faï : « Sus à la FestiFaillite ! », concert collectif.
Renseignements sur le site du FestiFaï.
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