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Biblio : Trihoreau se peuple de Brassens

Dans cette nouvelle rubrique, nous explorerons la bibliothèque de la chanson, au gré des nouveautés. Et particulièrement la production de mes collègues de Chorus. Avec aujourd’hui l’ami Michel Trihoreau.

Michel Trihoreau, journaliste (Paroles & Musique, Chorus, Les Cahiers Léo-Ferré…)

Tout au long de ses chansons, Georges Brassens a fait naître une faune de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Margot, Mireille, Jeanne, Jeanne Martin, Marinette, Mélanie, Hélène, Bécassine, la fille à cent sous, la femme d’Hector, les filles de joie, la nymphomane et l’épouse modèle, la première fille, bien sûr, et cette autre qui, dans l’eau de la claire fontaine, se baignait toute nue … Et Fernande, à laquelle, excusez-moi, je ne pensais plus. Et Bonhomme et Martin, Archibald, tonton Nestor, le vieux Léon et des tas d’autres… tout un monde en fait, qui nous est si proche, si familier, si attachant. Tant qu’il nous serait agréable de mieux connaître ces personnages entraperçus trois minutes durant, comme ces Passantes d’Antoine Pol, enfouis l’instant d’après dans les sillons de ses chansons. C’est ce qu’a voulu faire Michel Trihoreau en de telles « renCONTrES » : prolonger l’instant et faire plus ample connaissance. Voici un livre où tous les personnages sont authentiques : tous se sont échappés, le temps d’une nouvelle, d’une chanson de Brassens et vivent un bout de leur vie. On s’amusera forcément à la reconnaître, qui à leur histoire, leur comportement, à deux ou trois indices cachés dans le replis du texte. L’idée était séduisante qui chemine ici sous la plume alerte de Trihoreau en vingt-cinq nouvelles illustrées par le pinceau tout aussi agile de Cathy Beauvallet. Des tas de livres, plus ou moins savants, existent sur l’homme à la pipe, des biographies à foison, des tranches d’histoires de témoins privilégiés qui chacun vous narrent leur Brassens… Là, toute autre focale, ce sont ses personnages qui, non se racontent, mais simplement vivent devant nous. Parfois Brassens lui-même traverse ces histoires comme Hitchcock traverse ses propres films, en modeste figurant. Vingt-cinq nouvelles, une somme d’émotions, de retrouvailles, casting aussi flamboyant que tout à fait modeste. Et une liberté de ton qui nous fait découvrir un autre Trihoreau, en tous cas dans une autre écriture que celle de journaliste. Et qui lui va comme un gant.

Michel Trihoreau est par ailleurs l’auteur de La Chanson de Prévert (Éditions du petit véhicule, 2006) et de La Chanson de proximité (L’Harmattan, 2010), ce dernier sur lequel nous reviendrons.

Michel Trihoreau & Cathy Beauvallet, renCONTrES, collection Le Carré de l’imaginaire, livre relié à la chinoise, 90 pages, 21,4 x 21,4 cm, 18 euros, 2010 Éditions du petit véhicule

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