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France-Inter, Val qui rit et la chanson qui pleure

Que valent les programmateurs d’Inter ? Rien ! Que connaissent-ils de la chanson ? Rien ! S’ils tentaient une validation de leur acquis professionnels pour obtenir un diplôme chanson, ils seraient recalés. Trop nuls ! Et programment-ils, d’ailleurs ? Ils ne font que mettre en ondes, par leur « play-liste », la production des gros labels. C’est tout. C’est pas une tâche de programmateur, mais de secrétariat.

La mort d’Allain Leprest a réveillé en nous une sainte colère : celle du mépris de France-Inter pour la chanson. « Ecoutez la différence » : non ! Inter c’est « écoutez le formatage et nos p’tits arrangements avec les gros labels », rien de plus. Oh, bien sûr, c’est vrai, depuis le trépas de Lesprest, nous avons entendu une chanson de lui chez Mermet (c’est maigre…), une autre hier chez Morel (bel hommage, soit-dit en passant, et joli coup de griffe à la « play-liste » d’Inter). Une heure nocturne chez Levaillant ; une autre, diurne, chez Meyer. A part ça, y’a rien qui s’passe. Au quotidien, depuis des années, c’est que dalle ! Leprest c’est pas, c’est plus pour Inter, ça l’a jamais été. Y’a pas l’enjeu du fric ! Pas d’Allain Leprest et pas plus d’Anne Sylvestre, de Rémo Gary, de Véronique Pestel, de Xavier Lacouture, Gérard Pierron, Marc Ogeret, Francesca Solleville, Claude Semal, Jean-Michel Piton, Sarcloret, Louis Capart, Catherine Ribeiro, Michèle Bernard, Loïc Lantoine… De Corentin Coko, de Nico, de Manu Gallure, de Frédéric Bobin, de Gérard Delahaye, de Frasiak ou de Coline Malice… La liste est assourdissante de celles et ceux exclus, volontairement oubliés du service public. Z’avaient qu’à signer chez EMI ou chez Universal !

Si encore le taulier de France-Inter était un sinistre crétin qui n’entendait rien à la chanson, la vomissait, je comprendrai ce mépris (mais ne l’excuserai pas, loin s’en faut). Mais non, il est lui-même chanteur, vingt-cinq ans de gauchisme chanté sur toutes les scènes de l’hexagone, en solo, en duo (avec Patrick Font). Oh, Philippe, tu t’en branles de ton passé ? Tu renies ton appartenance à la chanson ? T’as tout oublié à ce point ? C’est vrai que la liberté que tu chantais naguère n’est pas le libéralisme dont tu te fais le chantre aujourd’hui. Pas la peine d’avoir pleuré Brassens à chaudes larmes si c’est pour tuer ses héritiers, les condamner à l’éternel silence.

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27 Réponses à France-Inter, Val qui rit et la chanson qui pleure

  1. Saunier JPierre 3 septembre 2011 à 11 h 44 min

    Je suis assez d’accord avec cet article… avec un petit bémol. Il y a quand même une émission qui fait la part belle à la bonne chanson… Il s’agit de l’émission de Serge Le Vaillant. Malheureusement son heure de diffusion (1 heure du matin !) la rend tout à fait confidentielle…
    Ah ou est le France-Inter de jadis , avec notamment l’ami Jean-Louis, grand découvreur de talents…

    Réponse : Oui Serge Levaillant ainsi qu’Isabelle Dhordain avec « Le Pont des artistes ». Reste qu’à part ces niches-là, la chanson est parent pauvre et n’est vendue qu’aux grands labels. MK

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  2. Henri Schmitt 3 septembre 2011 à 12 h 05 min

    Très bien envoyé Monsieur Kemper ! Mais même si Val se souvenait de son passé de chanteur critique, on aurait du mal à le penser comme crédible maintenant.
    C’est vrai que c’est d’autant plus rageant quand on pense a tous les chanteurs(euses) intéressant(e)s que France-Inter a révélé entre 1970 et les années 90…

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  3. Fabien SALVI 3 septembre 2011 à 12 h 10 min

    Bravo pour cet article que je partage à 100% ! Continuez et courage ….
    Fabien Salvi

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  4. allaria 3 septembre 2011 à 13 h 25 min

    J’aurai aimé avoir écrit cet article. Rien à rajouter. Comme disait le nouveau gourou de VAL : CASSES TOI PAUVRE C.. !

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  5. odile 3 septembre 2011 à 13 h 41 min

    Oui en effet, je viens d’écouter la vidéo, bel hommage à Brassens !
    Mais le « Dormeur du Val » s’est endormi sur ses lauriers !

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  6. andré 3 septembre 2011 à 14 h 11 min

    Ce qui est inquiétant, c’est que les jeunes français ne sont plus sensibilisés (je n’ose pas dire éduqués) à cette chanson « signifiante » que nous aimons. Il n’est que de voir l’âge moyen des spectateurs même dans les concerts d’artistes comme Agnès Bihl, Manu Galure etc..
    Que faut-il faire ?

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  7. Norbert Gabriel 3 septembre 2011 à 17 h 46 min

    salut

    ce serait bien que Philippe Val use de son droit de réponse …

    En attendant saluons la nouvelle émission de Didier Varrod, le vendredi à 16h, c’était la première hier et c’était très bien
    Norbert Gabriel

    Réponse : Ah, si Philippe Val souhaite s’exprimer dans NosEnchanteurs, il est le bienvenu. J’aimerai tant qu’il s’explique sur cet « abandon » de la chanson, donc d’un pan de son passé, maintenant qu’il est devenu patron d’une telle antenne publique. MK

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  8. Jangaut florence 3 septembre 2011 à 19 h 30 min

    Il devient de plus en plus difficile d’initier les jeunes à la chanson française car ils n’en entendent pas en dehors de la classe. Il est regrettable que les radios du service public ne fassent pas plus mais, s’ils s’en éloignent pour se rapprocher des radios commerciales, ils perdent leur temps. Il faut arrêter de niveler par le bas. Il faudrait réussir a donner le goût de la d »couverte… Mais aussi donner à entendre des musiques qui le méritent et qui permettent de s’élever. Une fois la nouveauté apprivoisée; les ados chantent avec enthousiasme…

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  9. PROUVEZE 3 septembre 2011 à 20 h 34 min

    Bien Morel, Meyer d’avoir rendu hommage à Allain, dommage qu’il soit mort… même si on aimerait entendre Colette MAGNY – qui n’est plus – mais aussi Jean-Marc LE BIHAN, Didier BRASSAC, Michel BÜHLER, et j’en oublie aussi…

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  10. Swing 4 septembre 2011 à 10 h 13 min

    Ce n’est pas seulement france inter, c’est quasiment toute la radio de service public qui ne fait plus son boulot, il fut une époque où les radios locales jouaient un rôle de découvreur de talents locaux, c’est comme ça que Leprest passait sur Radio France Normandie Rouen alors qu’il n’avait pas encore fait un 33 tours et qu’il se produisait en première partie d’artistes donnant un spectacle parrainé par cette radio. Cela n’existe pratiquement plus, les playlists d’inter sont à l’image de ce qu’on entend un peu partout, une médiocratisation rampante qui gagne aussi les programmateurs de salles subventionnées et le public gavé qui n’a plus de curiosité.

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  11. Françoise Morel 4 septembre 2011 à 10 h 25 min

    Je partage complètement votre point de vue… Il y a des petites radios qui font le boulot et tout ça bénévolement et sans en tirer aucune gloriole. Meyer s’aime beaucoup plus qu’il n’aime la chanson; il n’est pas à la hauteur, c’est évident !

    Ps: la petite radio, en l’occurrence, c’est radio Ballade (une férarock située à Espéraza, dans l’Aude ; l’émission, c’est Panorama, le jeudi, de 17h à 18h et le dimanche à 14h (rediffusion) et derrière les manettes, c’est moi ! Avant, je sévissais sur radio Zinzine…Une autre belle radio qui fait pas dans le commercial !

    « France Inter : l’indifférence ! »

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  12. Enora MONFORT 4 septembre 2011 à 11 h 39 min

    Merci Michel, de ce coup de gueule… Je te suis sur « La liste est assourdissante de celles et ceux exclus, volontairement oubliés du service public ». D’autant plus qu’en dehors de ceux que tu cites ici et qui ont quand même la chance d’avoir une notoriété, même si elle est toute relative, il y a tous les amis de province au talent éclatant qui depuis des années ne passent en effet que sur de toutes petites radios locales. Dans ce contexte et pour illustrer à la fois leur vie et ton propos, je te propose de relayer cette vidéo de Grigri Blue, nantais, qui chante son propre coup de gueule : http://www.youtube.com/watch?v=0GKiFHGzvVk

    Enora MONFORT

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  13. Pierre Delorme 4 septembre 2011 à 12 h 29 min

    Si vous souhaitez valider vos acquis « chanson » le diplôme existe, à l’ENM de Villeurbanne, bienvenue aux « spécialistes » et aux autres !

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  14. Bqarriere 4 septembre 2011 à 13 h 00 min

    Tout à fait d’accord ; mille mercis.
    Pour la 1° fois, j’ai bien aimé une émission d’été, de 10h. à 11h., « je veux de la musique »

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  15. Martha M 4 septembre 2011 à 18 h 40 min

    J’ai très peu croisé Allain Leprest en vrai mais assez pour dire que l’émission de Philippe Meyer traduisait bien la manière d’être d’Allain : humilité, simplicité.
    J’ai vu Allain en concert une seule fois mais ça marque. Il donnait l’impression d’avoir autant de plaisir à rencontrer les gens après le spectacle que pour son tour de chant. S’il n’y avait qu’une chanson pour résumer ça, il me semble que ce serait « je viens vous voir » :

    - « c’est pour l’amour / pas pour la gloire / je viens vous voir …»

    On sent qu’il y aura encore bien des choses à raconter sur nos rencontres avec Allain. L’émission de Philippe Meyer faisait chaud au coeur.
    Merci

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  16. AL1 4 septembre 2011 à 18 h 50 min

    A l’instar des chanteurs comme Allain nous ne sommes pas nombreux à lui avoir consacré un livre, dommage que Meyer, qui dénonce ce qui ce passe dans la musique, en soit réduit à faire la même chose pour l’édition « indépendante ». Allain à aimé ce livre il me l’a écrit… et notre attachée de presse a eu le collaborateur le plus proche de Meyer, il ne pouvait ignorer son existence… Je ne vous donne pas le lien je ne suis pas là pour ça !

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  17. AL1 4 septembre 2011 à 18 h 56 min

    Un livre irait bien à Val :
    Lettre ouverte à ceux qui sont passés du Col Mao au Rotary… de Guy Hocquenghem, chez des confrères Albin et maintenant aux éditions de l’Aube il me semble !

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  18. Eliane BONUFASSI 4 septembre 2011 à 23 h 22 min

    On peut réécouter de jeudi 1er septembre « Sous les étoiles exactement » une heure avec Allain et Claude Lemesle.
    Sinon bien d »accord sur tout ce qui est écrit dans votre article ; si j’avais votre talent d’écriture je dirai beaucoup plus.

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  19. Nath 5 septembre 2011 à 16 h 40 min

    Complètement en accord avec vous, Monsieur Kemper, mais c’est l’ensemble de Radio France qui doit être dénoncé pour non assistance à chanson en danger. Toutes les stations sont rentrées dans le rang, le doigt sur la couture de la play list, quasiment incontournable. Ayant brièvement travaillé dans la grande maison ronde (pas à la programmation), et passionnée de chanson française, j’ai croisé dans les studios d’Inter, de France Culture, de RFI ou de Radio Bleue, assez souvent, des artistes comme Juliette, Michèle Bernard, Véronique Pestel, Isabelle Mayereau, Christiane Mouron, Leny Escudero, Romain Didier, Jean-Pierre Réginal, Karim Kacel, Eric Vincent… et même, une fois Allain Leprest. Sans compter que certains chanteurs y travaillaient ( Christine Authier, Yvan Dautin ). Le paysage est tout autre aujourd’hui.
    Je partage l’opinion d’un intervenant précédent sur Philippe Meyer, même si ce qu’il fait, c’est déjà ça, et je n’apprécie pas du tout Isabelle Dhordain ou Serge Levaillant, dont la programmation sent la fausse liberté pour l’une et l’esprit copinage étroit pour l’autre. La classe et la liberté de ton de José Artur sont bien loin.

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  20. Pierre Delorme 5 septembre 2011 à 18 h 55 min

    J’aime bien la chanson que vous semblez goûter et vouloir défendre, mais force est de constater que la plupart des artistes évoqués, dans l’article ou dans les commentaires, ne sont pas des perdreaux de l’année et surtout que le public de la chanson « de paroles » (même s’il s’intéresse à de nouveaux artistes) n’est lui-même pas de la première jeunesse… Autre chose viendra sûrement, autrement, quelque chose qui est peut-être déjà là et que nous ne voyons pas, trop occupés à lorgner vers le passé et les chansons qui lui ressemble.
    Il ne faut pas désespérer de la jeunesse qui saura bien inventer quelque chose de neuf !

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  21. Cat 6 septembre 2011 à 0 h 50 min

    Je pense que la relève est déjà là et que les « vieux » qui apprécient la chanson « de parole » apprécient également Agnès Bihl, Manu Galure, les Hurlements d’Léo, les Vendeurs d’Enclumes et tout un tas d’autres chanteurs et groupes « actuels »
    Le problème, c’est qu’on n’entend pas davantage ces jeunes que leurs aînés sur les ondes de nos radios de « sévices publics »

    Le public de Barjac (qui a pourtant une réputaition de « puriste »… limite ayatollesque) a fait une ovation à Marianne Aya Omac, dont le spectacle était pourtant fort différent de celui de Gérard Morel ou de Jofroi. À cette occasion, j’ai aussi parlé de Karimouche, qui constitue, comme Camille, comme Manu Galure et tant d’autres, la prolongation de tous ces artistes que cite Nath.

    Quel chanteur peut dire qu’il n’a jamais été influencé par les chanteurs et les musiques qu’il écoutait à l’adolescence ? Seulement, maintenant, les ados, on leur propose quoi ? Qu’est-ce qui va constituer leur base culturelle ? Combien savent que leur langue maternelle se chante ?
    Ils sont tout aussi capables que nous d’appréciel la fulgurante beauté des textes d’un Allain Leprest, d’un Jean-Michel Piton, d’une Michèle Bernard, d’une Véronique Pestel… mais comment y auront-ils accès ? Comment sauront-ils qu’ils existent, si les médias n’en parlent jamais ?
    Pourquoi le « service public », qui n’a pas les mêmes obligations de rentabllité que les radios « commerciales », s’aligne-t-il sur elles ?
    Je ne demande qu’à apprécier ce que la jeunesse va proposer de neuf… mais où, comment le propose-t-elle ? Avec quels moyens financiers ? Devant quels médias ? Avec quel statut, depuis que les lois de notre république contraignent au silence un nombre croissant d’intermittents du spectacle ?
    J’apprécie beaucoup Philippe Meyer, qui a le mérite de proposer chaque semaine d’écouter UNE chanson d’un jeune chanteur inconnu… mais est-ce normal qu’il y ait si peu d’émissions qui osent parler de la chanson d’expression française ? On dirait que c’est indécent, ringard, plouc… de chanter en français. Et si la radio « nationale » se fait l’écho d’une telle attitude, comment voulez-vous que les futurs auteurs-compositeurs aient envie de se servir d’une langue aussi méprisée… ?
    Les futurs Leprest, il faudra aller les chercher au Québec, en Belgique ou en Afrique. Tant mieux pour le brassage culturel, mais quel dommage que de grandes voix s’expriment et se taisent dans l’indifférence quasi-générale !

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  22. adam 6 septembre 2011 à 20 h 23 min

    Moi j’ai connu de nombreux chanteurs par Radio libertaire. Le chant la musique les textes, nous raconte nos existences et celui de nos anciens ancêtres. Pour moi la chanson, l’art en général, ne sont pas des métiers. On n’apprend pas à être Mozart ou Ferré. Ce qui me révolte le plus c’est de voir de très nombreux chanteurs chanteuses ne pas chanter en français. Je me souviens d’une présentatrice aux Victoires de la musique (Victoires de la musique de plus en plus un naufrage) dire qu’il n’y a plus que les ringards qui sont choqués par cela. Moi je suis un ringard, un ringard qui aime Anne Sylvestre ma grande sœur, Ferré mon frère de révolte et tant d’autres. C’est vrai, tous les chanteurs qui nous aimons ne passent jamais à la radio et, pire, à la téloche. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous. Les marchands du temple et cette mondialisation comme un rouleau compresseur. Dernière colère, maintenant pour que des artistes puissent enregistrer leur cd, il faut qu’ils fassent de la Pub… Une très grande chanson de Ferré illustre notre époque Vitrine qui, à ma connaissance, n’a jamais été enregistrée.

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  23. Pierre Delorme 7 septembre 2011 à 9 h 39 min

    Souvent ces chanteuses et chanteurs de « parole » (voir la liste, qui sont au demeurant excellents sur scène, sont moins bons (voire mauvais) en disque, moins intéressants, et ça n’est pas qu’une question de moyens, c’est souvent une question de musicalité, leurs chansons sont peut-être un peu trop de paroles et pas assez de musique. Je connais beaucoup d’amateurs de chansons de paroles très sensibles à la poésie et tout à fait sourds à la musique. Disons que les radios, elles, cherchent avant tout la musicalité.
    Dans le cas de bien des gens cités plus haut, j’ai du plaisir à les voir et les entendre sur scène, mais je m’ennuie très vite à l’écoute de leurs cd.
    D’autre part le nombre d’artistes en chanson a littéralement explosé et il ne peut pas y avoir de place pour tous, d’ailleurs tous ne se valent pas et le fait d’être exclus du système médiatique ne signifie pas forcément qu’ils ont du talent. J’ai parfois l’impression que les amateurs de « chansons de parole » n’ont pas assez d’esprit critique, et ça c’est dommage.

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  24. Pierre Delorme 7 septembre 2011 à 12 h 16 min

    Les financiers ont toujours été nécessaires à  » l’artistique » et ont toujours exercé un « pouvoir » à travers leurs commandes, les artistes s’en sont arrangés plus ou moins. L’art pour l’art, et l’autonomie de l’artiste, c’est plus récent (fin du19 ème siècle, où l’on voit du même coup d’ailleurs apparaître « l’artiste maudit ».)
    Le problème est peut-être l’industrialisation de la chanson et le fait qu’elle ne soit pas considérée comme un art, souvent par les chanteurs eux-mêmes d’ailleurs. Au même titre que le cinéma, qui est aussi une industrie, ça ne gêne pas grand monde que l’intérêt financier l’emporte sur le reste, cela semble normal, logique. Il ne s’agit pas d’art mais de simple divertissement.
    A mon avis, de la même manière que les plus grands peintres ont su exprimer leur génie, même à travers les contraintes liées aux commandes, les grands auteurs de chansons devront, s’ils veulent survivre, réussir à exprimer leur génie à travers, et malgré, les contraintes de l’industrie. N’est-ce pas un peu ce qu’ont commencé à faire des gens comme Alain Souchon ou Alain Bashung, par exemple?
    Ceci dit c’est vrai que moins de chansons en anglais sur la radio de service public, ça ne ferait pas de mal, plus de diversité aussi (chansons de parole, rap et slam, et jazz par exemple).

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  25. nath 8 septembre 2011 à 10 h 48 min

    Je suis en accord avec Cath. Le problème principal est que l’auditeur, ou le téléspectateur, n’a pas le choix, puisqu’on ne lui offre pas la possibilité de se forger une idée sur la création actuelle dans la chanson.
    Certes, comme Pierre Delorme le souligne justement, les artistes que j’ai cités ne sont pas « tout neuf », mais il le seront pour bon nombre d’auditeurs si, un jour -on peut rêver-, il y avait une émission de chanson d’expression, de chanson d’auteur, de chanson à textes (choisissez la terminologie) récurrente sur une grande radio et pas reléguée à 2 heures du matin. C’est peut-être pour cela que je focalise sur cette génération médiatiquement perdue, et non sur la nouvelle, sans doute aussi talentueuse et qui connaitra les mêmes problèmes sans doute. J’ai plus envie de faire connaitre une Mouron, une Michèle Bernard, un Joyet, un Réginal ou un Delorme, depuis si longtemps dans l’ombre, que de découvrir ou faire découvrir Camille ou Nicolas Jules ou Manu Galure, qui ont tout le temps devant eux…
    Enfin, pour ce qui est des animateurs, je trouve qu’on est loin aujourd’hui, sur le service public, de la qualité et de la liberté de ton des José Artur, Claude Villers, Alain Poulanges, Jacques Chancel ou Christine Authier qui animait une merveilleuse émission le samedi sur Radio Bleue, au casting à faire rêver aujourd’hui.

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  26. gérard 8 septembre 2011 à 11 h 42 min

    Oui, Nath, bien d’accord avec vous… l’essentiel est dit. Vous nous parlez d’un temps où la chanson et la radio étaient presque intimement liées, où le règne des play list ne donnait pas la direction à suivre, unique et incontournable.
    Ah ! Christine Authier, « l’art et la manière » d’échanger avec les artistes invités le samedi, d’horizons divers, théâtre, cinéma, littérature, musique et la part belle à la chanson, toujours, jusqu’au coup de sifflet final, il y a déjà …bien longtemps, pour que Radio Bleue rentre dans le rang, jusqu’à être rebaptisée France-Bleue! Allez donc, maintenant, écouter la différence …
    Et Christine Authier était aussi chanteuse, auteur compositeur de talent, tendance folk à texte, beaucoup de charme sur scène.
    Et Jean-Pierre Réginal que vous citez et que je connais bien, fut pendant quatre années producteur animateur d’une excellente émission sur R.F.I., « Rencontres d’un autre type ».
    O tempora, O mores …

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  27. Frédéric Stroesser 17 septembre 2011 à 9 h 30 min

    Je comprends la vivacité du débat soulevé par la pauvreté de la programmation qui étrangle la bande passante, et la colère que cela suscite. Cependant, je remercie Arièle Butaux (mais c’est sur France Musique, néanmoins le service public) qui m’a offert le plaisir d’écouter et voir Allain Leprest quelques mois avant son décès. Je suis plutôt fan de jazz et ne connais pas très bien la Chanson française. Aussi, ma seule rencontre en « chair et en oreilles » avec ce Grand Monsieur, je la dois à cette journaliste et animatrice lors de son émission « Les invités d’Arièle ».

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