Stavelot 2025. Lula Heldt embrumée et Hughes Maréchal solaire
Lula Heldt Photos Jean Lemaire
11 octobre 2025, « 1 chanson peut en cacher une autre », Abbaye de Stavelot
Deuxième soirée contrastée pour le festival stavelotain « 1chanson peut en cacher une autre », démontrant à la fois la richesse de la chanson française actuelle et le goût du risque qui anime encore et toujours le programmateur de l’événement.
En lever de rideau, une artiste française qui nous vient de sa planète, Lula Heldt. Accompagnée par Alfred, son complice violoncelle, qu’elle utilise le plus souvent comme une contrebasse, en pinçant les cordes plutôt qu’en les frottant d’un archet. Elle y ajoute de temps à autre une bande enregistrée minimaliste, histoire de varier les ambiances musicales.

L’affiche du spectacle dévoile l’affaire : ce soir, nous baignerons dans la « chanson poétique, onirique et déjantée » de Bain de lunes. Le programme sera rempli.
Déjantée, la chanteuse l’est assurément, bien qu’elle reste constamment sérieuse sur scène. Son chant multiple et parfaitement maîtrisé, allant de la mélopée au sifflement d’oiseau, en passant par des vocalises lyriques ou des réminiscences tziganes, nous entraîne ailleurs, dans un univers hypnotique et étrange. Vous appréciez Claire Diterzi ? Vous aimerez Lula Heldt.
Pour les textes, poésie et onirisme sont effectivement les maîtres-mots pour décrire l’univers de l’auteur (quand elle ne chante pas en anglais de cuisine). Avec comme corollaire, la difficulté d’appréhender le sens de ses chansons. Et certains spectateurs – dont nous fûmes, avouons-le – de regretter que tant de talent vocal et scénique soit au service d’un tel propos abscons, qui peut rendre difficile l’adhésion au spectacle proposé.
Au final, un concert qui n’aura pas fait l’unanimité, bien que l’accueil soit resté chaleureux et bienveillant. Et tant mieux après tout, rien de tel que de sortir de sa zone de confort !

Le concert qui a suivi fut assurément plus consensuel. Le belge Hughes Maréchal est en effet venu nous présenter son dernier album, Ananda. Un mot sanskrit pour désigner la joie. Tel est le projet de l’artiste : offrir au public une heure de tranquillité, de sérénité et de bien-être. Pour l’entourer, un trio de jazzmen de haute volée : Michel Mainil au sax, Fil Caporali à la contrebasse, Jan de Haas à la batterie.
Hughes Maréchal et ses jazzmen Photos Jean Lemaire
Les quatre comparses emmèneront sans coup férir l’assistance au cœur de leur univers jazzy, fait de douceur apaisée et de rythmes ensoleillés. L’Italie, l’Inde, le Brésil ou Cuba à portée d’oreille. Des chansons pour célébrer la nature, regretter l’insouciance d’antan, prôner le retour à la simplicité… Des morceaux instrumentaux parfois. chantés en yaourt à l’occasion. C’est frais, dynamique, entraînant. Le chanteur est tout sourire, le son est excellent, on sourit, on tape des mains et à la fin, on chante tous ensemble qu’on sera love, love, love. Le bonheur tient à peu de chose parfois…
Le site de Lula Heldt chez Attaraya Productions, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
Le site d’Hugues Maréchal, c’est ici.
Lula Heldt « Pas peur du loup » 
Hughes Maréchal « Ananda » extraits 
Hughes Maréchal « Insouciance » 


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