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Jeanne Cherhal, faim d’amour

B00HZP9ZCCIl y a deux ans et par deux fois, Jeanne Cherhal s’est permis de chanter, à Paris d’abord, à La Rochelle ensuite, le tout premier album de Véronique Sanson, Amoureuse, quarante ans après sa sortie.

Ce nouveau disque de Cherhal – le cinquième – en porte un peu les traces, sous les ongles, sur les touches du piano. C’est, après Charade d’il y a pile quatre ans, où, dans une approche nettement plus rock, elle jouait sur disque tous les instruments (sur scène, elle fut accompagnée par les ex musiciens du groupe nantais Little Rabbits), un retour au piano-voix, qui structure l’album en entier, avec l’apport d’autres instruments « rock ». La filiation avec Sanson est assumée.

Amoureuse la Cherhal ? Plus que jamais, en quète d’absolu. La faim (d’amour) est au début, premier titre : « J’ai faim quand je te regarde… » Elle touche nos cœurs en ne parlant que de ça., de l’amour, de celui consenti, de celui qui ne l’est pas : « Entre haut et bas / Souvent femme varie / Si elle se débat c’est pour mieux dire dire oui / Mais quand c’est non c’est non / Quand c’est non, dommage, / Rentre ton crayon, ta plume sauvage / Quand c’est non mon vieux / Range ton bâton et place aux adieux. »

Cette histoire de J c’est le « J » de « je » un peu, de « Jeanne » si peu même si elle est « la cible de sa flèche », de « j’observe », « je dénonce ». Manifeste de l’amour, du droit d’aimer ou pas, et de qui je veux. Le portrait de la sud-africaine Noxolo est saisissant, qui fait le choix d’une autre femme, « la bouche heureuse de son amoureuse », boit de la bière comme un frère et n’a peur de rien : à l’écoute on songera au Lomer de Desjardins…

Avec Cheval de feu, Jeanne Cherhal ajoute à l’anthologie de la chanson érotique une de ses pièces les plus torrides : « Viens fouiller dans le buisson joli / Viens lustrer les galets polis / Viens goutter les fugues à la crème / Que je te gardais pour carème / Viens par ici cheval fumant / Viens dans le giron de maman… »

Il y a en ce flamboyant opus l’écriture si féminine et féministe que l’on connaissait déjà à la Cherhal. Il y a aussi définitivement l’empreinte d’une grande chanteuse qui ne démérite pas, loin s’en faut, de ses ainées, Sanson il va de soit. Barbara aussi, non forcément dans des intonations mais dans l’expression du pur talent.

 

Jeanne Cherhal, Histoire de J., Barclay/Universal 2014. Le site de Jeanne Cherhal, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est làImage de prévisualisation YouTube Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Jeanne Cherhal, faim d’amour

  1. Norbert Gabriel 18 mars 2014 à 11 h 00 min

    Ce matin, très bonne émission de Pascale Clark qui a reçu Jeanne Cherhal en invitée exclusive … Même Christophe Conte est dans son billet doux… C’est dire si Jeanne est irrésistible …
    (émission « Comme on nous parle » France Inter)

    Répondre
  2. Danièle Sala 18 mars 2014 à 19 h 26 min

    Un cheminement de 12 ans pour ce ce bel aboutissement, de  » Fifi brin d’acier » à l’ amoureuse dans tous ses états, entre joie et colères, entre grave et frivole, elle s’est vraiment lâchée, et ce que j’ai entendu de cet album me laisse vraiment sur ma faim, faim de le découvrir en entier .

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