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Frasiak : ce Béranger qui a changé ma vie

imagesBien sûr nous aimons ceux qui reprennent les Ferré, les Ferrat, les Brel, les Barbara, les Trenet… Le simple fait de reprendre des chansons, c’est continuer à les faire vivre. Sur les étagères où sagement je range mes disques, ceux consacrés au père Brassens prennent grande place. J’aime cette idée de donner à ses chansons d’autres perspectives encore… Quand Dominique Babilotte, Pascal Carré ou Karim Kacel reprennent tout ou partie du répertoire de Reggiani, je me régale. Quand Trévidy le quimpérois (j’aime les gens de Kemper) chante François Béranger, je me pourlèche les babines (tous deux sont d’une même colère) ; quand Eric Frasiak le barisien (j’aime tout autant les gens de Bar-le-Duc) consacre un disque à « son » Béranger, j’exulte : pour connaître et apprécier l’auteur de Monsieur Boulot, je sais que ce sera du tout bon, du doux, du dur, du tout sincère.

Voilà donc ce Béranger, qui, loin s’en faut, ne nous déçoit pas. Un rêve d’ado que Frasiak réalise là, lui dont cette rencontre artistique allait changer sa vie : « Ses 33 tours jouaient en boucle sur mon tourne-disque et tout ce qu’il abordait dans ses chansons me ressemblait, je m’y reconnaissais… Si j’ai acheté ma première guitare, c’était d’abord pour y poser les mots et les notes de Béranger. » L’essentiel de cette sélection sont des chansons d’avant 77, de Tranches de vie à Alternative. Des mots d’amours et de révoltes, des mots terriens, des mots terribles.

C’est d’une totale fidélité à son maître à chanter. Les mots sont pareillement ajustés, à leur place. Une seule et notable différence : la voix. C’est bien celle de Frasiak, chaude et familière, ample et modeste à la fois. Une voix naturellement moins encline à se mettre en colère, à « pousser d’la voix », question de cordes vocales. Et qui va tout aussi bien aux chansons du père François. Quand on écoute les dix-sept titres de ce disque, on a beau savoir (et apprécier) que c’est du Béranger, n’empêche que c’est Eric Frasiak qui tient le micro et que c’est encore un autre plaisir. La dix-huitième, autre reprise, est cette chanson en hommage à François Béranger déjà présente sur le disque Parlons-nous de 2009. L’émotion qui en suinte parachève en toute beauté cet album. Du bon boulot !

Eric Frasiak, Mon Béranger, autoproduit 2014. Le site de Frasiak, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit de lui c’est là. Et nos articles consacrés à François Béranger, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

15 Réponses à Frasiak : ce Béranger qui a changé ma vie

  1. Danièle Sala 27 avril 2014 à 10 h 50 min

    Merci à Eric Frasiak d’être ce passeur de « mots d’amours et de révoltes, des mots terriens, des mots terribles. » Ce « Vieux rêve », On y a cru avec François Béranger, on y croit encore avec Eric Frasiak, et cet air d’harmonica irrésistible derrière les mots accentue la nostalgie.

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  2. coco 27 avril 2014 à 13 h 26 min

    J’ai reconnu dans la vidéo le billet du concert de François Béranger à Reims en 83… où nous étions… Eric et moi et tous les champenois qui croyions au « vieux rêve »… j’ai l’impression qu’on forme un club des amoureux de Béranger car quand je connais un nouvelle personne et qu’on a ça en commun, forcément ça accroche !! merci pour cette belle présentation du nouveau disque de Frasiak

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  3. michele le leuxhe 27 avril 2014 à 15 h 37 min

    Magnifique CD oui que celui d’Eric sur Béranger… Merci à lui de me replonger en pleine jeunesse… ça fait du bien !!
    François et Eric ne font qu’un !!… FrasiaK s’est si bien approprié ces textes… tout est parfait !!
    et comme dit « coco »que je ne connais pas !!! rire !! Nous formons un « Club des amoureux d’Eric »… depuis que nous avons fait sa connaissance en février dernier ses albums passent en boucle dans la maison ! ses chansons et ses musiques ont été de vrais coups de coeur, et ce dernier album : « Mon Béranger est magnifique !
    Encore un énorme MERCI !!!

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  4. Denis Reynaud 28 avril 2014 à 6 h 39 min

    Je dois me faire offrir le disque pour mon anniversaire mais, pour avoir entendu à de nombreuses reprises le travail d’Eric Frasiak sur les chansons de « son » Béranger (tu nous en laisses un peu, Eric ?), je sais par avance que je vais me régaler. Merci à Michel Kemper pour la chronique, et merci à Gisèle Buclet pour le lien !).

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  5. alain nardino 30 avril 2014 à 8 h 14 min

    Chronique très juste en effet . J’aime beaucoup cette approche toute simple des chansons de Béranger : cet album est la pour transmettre , avec cœur et passion (et talent évidemment) , sans artifice … j’apprécie ce qui est dit au début de la chronique , à propos des interprètes : « le simple fait de reprendre des chansons, c’est continuer à les faire vivre » . Certains voient les interprètes avec un certain dédain … et ne jurent que par les ACI …Eric Frasiak est certes, avant tout , un auteur-compositeur , mais en enregistrant cet album en hommage à l’un de ceux qui lui ont donné envie de faire ce métier, il prouve qu’interpréter ses propres œuvres et transmettre celles d’autres auteurs n’est pas incompatible . Bravo et merci.

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  6. Michel Leyder 2 mai 2014 à 8 h 03 min

    Bel ouvrage, Eric ! Au fait, comment as-tu connu François Béranger ? Parce qu’il était largement boycotté dans les médias. Pour que les gens restent cons, on nous passe des chansons neutres, aux paroles indigentes, pour distraire, pas pour instruire ni se révolter. Pour que ce soit devenu ton maître à penser, tu as dû le découvrir d’une autre manière !

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  7. Brigitte Commun-François 2 mai 2014 à 8 h 04 min

    Dans les MJC et les cinés de quartier, par vox populi et chez les disquaires qui connaissaient leur métier ! En tout cas, moi c’était comme ça.

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  8. Eric Frasiak 2 mai 2014 à 8 h 06 min

    On vivait dehors, pas collés derrière nos ordis ou nos télés… Alors comme le dit Brigitte (que je bise au passage) on fouinait chez les disquaires, on allait au concert, on était curieux de tout et quand on croisait la route d’un Béranger ça pouvait changer une vie… Les années 70 ont généré un immense et riche bouillonnement culturel… Nos enfants ne pourront pas en dire autant…

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  9. Catherine Landault 2 mai 2014 à 8 h 08 min

    C’est comme ça que j’ai connu François BERANGER, dans les Années 74… car les adolescents écoutaient Mr BERANGER, dans les H L M, ou je venais d’emménager avec ma famille en 68 ! Le mercredi et samedi, nous allions à la Médiathèque écouter ses disques !!!!!

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  10. Gilles Brejon 2 mai 2014 à 8 h 11 min

    Mon grand succès quand j’étais en 1ère, et pourtant j’étais bien timide, était de chanter « Département 26″ aux filles de la classe…

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  11. Serge Saint-Eve 2 mai 2014 à 8 h 13 min

    Bel article, bel hommage. Béranger n’était pas totalement ignoré des grands médias. Ses « Tranches de vie » étaient diffusées, et on allait chercher le reste chez notre disquaire. Un autre « grand » à (ré)entendre : Jehan Jonas.

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  12. Sam Pierre 2 mai 2014 à 8 h 14 min

    « Tranche de vie » est beaucoup passé en radio. Après…

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  13. Alain Rousseau 2 mai 2014 à 8 h 16 min

    Je crois que c’est en écoutant Campus, l’émission de Michel Lancelot qui était diffusée tous les soirs sur Europe 1 dans les années 70, que j’ai connu Béranger, qui y passait de temps en temps. Je me souviens aussi de l’avoir vu à la même époque dans ce qui fut sans doute sa seule et unique apparition à la télé, un samedi après-midi dans une émission de variétés où il était venu chanter « l’ancien chemin de fer ». Le choc !

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  14. Eric Frasiak 2 mai 2014 à 8 h 19 min

    @alain… Il y a eu d’autres rares télés mémorables dont Un Jour Futur de Michel Lancelot et cet incroyable Paris Lumière… http://youtu.be/YYYebx7qpwc

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  15. Francesca Ferrer 2 mai 2014 à 8 h 21 min

    un bel article, tout à fait mérité, comme le prouve le disque que j’ai reçu récemment et que j’écoute avec beaucoup de plaisir

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