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Blanzat 2014 : la folle équipée des Musiques à Ouir Brigitte Fontaine

Ô Brigitte ! (photo Emmanuelle Vial)

Ô Brigitte ! (photo Emmanuelle Vial)

Jeudi 17 juillet, 10e rencontre Marc-Robine, Blanzat (63),

 

Audacieux projet, s’il en est, de s’en prendre au répertoire de Brigitte Fontaine pour le visiter, le démonter, le distordre ! Un vent de folie souffle sur la Muscade et nous prend à revers de nos habitudes d’écoute, de nos conventions.

Pari fou mais réussi si l’on en juge par l’accueil d’un public dont il faut souligner l’ouverture et la disponibilité même si, bien sûr, on devine que certains spectateurs ont pu rester sur la rive, arrêtés par un trop plein d’inventivités et de démonstrations.

Pari fou aussi de vouloir en rendre compte ici. Essayons pourtant de partager ce moment concocté par la joyeuse troupe des Musiques à ouïr, alliant ingéniosité et recherche instrumentales, compétence vocale, mise en espace. Sous la houlette de Denis Charolles, fin percussionniste, la Chanson s’en va titiller le théâtre où les textes sont à la fois dits, joués et chantés.

Et dans l'ombre... Catherine Reverseau, technicienne du spectacle vivant Un rayon de soleil cette femme là, éclairagiste de son état. Elle habille de lumières les artistes après leur avoir taillé sur mesure des costumes de scène, dans une autre vie. Des étoffes aux projecteurs, de la machine à coudre au pupitre, des couleurs aux lumières il n'y avait qu'un pas qu'elle a franchi il y a 25 ans. Des bravos à toi, Catherine, qui crées chaque soir un habit de lumières à des concerts que tu n'as jamais vus !

Et dans l’ombre… Catherine Reverseau, technicienne du spectacle vivant
Un rayon de soleil cette femme là, éclairagiste de son état. Elle habille de lumières les artistes après leur avoir taillé sur mesure des costumes de scène, dans une autre vie. Des étoffes aux projecteurs, de la machine à coudre au pupitre, des couleurs aux lumières il n’y avait qu’un pas qu’elle a franchi il y a 25 ans.
Des bravos à toi, Catherine, qui crées chaque soir un habit de lumières à des concerts que tu n’as jamais vus !

Au centre du plateau une harpe. Avouez que c’est plutôt rare en Chanson ! L’objet offre à lui seul une image insolite et Aurélie Sataf, en tire des sonorités étranges. On ajoutera aussitôt que cette musicienne, accoutumée aux exigeantes recherches contemporaines, chanteuse et comédienne, offre l’un des meilleurs moments de la soirée : un duo inénarrable avec le toujours attendrissant et facétieux Loïc Lantoine ! Follement réjouissante cette histoire d’immeuble dont on suit l’explosion et l’effondrement au ralenti, le temps d’un dialogue  absurde!

Côté jardin, c’est Claude Delrieux, l’aventureux accordéoniste, guitariste et chanteur dont on sait la créativité sans limite. Côté cour, Julien Eil, au saxophone baryton, à la flûte traversière et à la clarinette basse. Elle accompagnera seule la voix de l’autoportrait Voilà tout, et ce pourrait être le moment emblématique de l’univers poétique de Brigitte, comme de ce spectacle. A ses côtés Alexandre Authelain au saxophone ténor, à la clarinette dont on retiendra la présence et celle des percussions sur la voix d’Aurélie Sataf dans Le train 2110.

Il aurait fallu pouvoir évoquer chaque texte et chaque re-création tant le spectacle montre une créativité luxuriante, nourrie d’improbables inventions. Pour évoquer Brigitte Fontaine, Reine des Kékés qui se dit dans ses chansons vieille et conne et folle - c’est selon – celle qui échappe à tout enfermement dans un style, peut-être la rencontre de ces sept là n’est-elle pas de trop ? Mais on ne saurait ignorer la présence dissemblable et complémentaire, des deux voix qui font la texture de ce spectacle, celle de la très jeune Oriane Lacaille, et de Loïc Lantoine.

Reste qu’il faut rendre hommage à l’audacieuse et riche programmation de ce festival qui, décidément, joue la carte du partage et de l’ouverture pour une Chanson sans frontières.

 

Sur le site de la Campagnie des Musiques à Ouïr. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit des Musique à Ouïr, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

7 Réponses à Blanzat 2014 : la folle équipée des Musiques à Ouir Brigitte Fontaine

  1. Martine Fargeix 20 juillet 2014 à 17 h 23 min

    Pas trop d’accord avec Claude (dont je ne sais toujours pas si c’est un homme ou une femme). Je n’ai pas du tout aimé ce concert. L’univers de Brigitte Fontaine n’est pas le mien et le groupe « Musiques à ouïr » est vraiment très spécial. Cette cacophonie de sons n’est pas de mon goût. J’ai trouvé le batteur très arrogant. Je me suis demandée ce qu’Oriane Lacaille venait faire dans cette galère (belle voix et une très jolie fille). Loïc, on lui pardonne beaucoup parce que c’est un garçon attachant mais on aurait peut-être dû l’empêcher de boire avant de monter en scène. Le seul moment que j’ai aimé, c’est le duo avec Aurélie Sataf dont parle Claude ci-dessus.

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  2. Claude Fèvre/ Festiv'Art 20 juillet 2014 à 18 h 02 min

    La dame que je suis (mais quelle importance ?) a pris beaucoup plus de temps qu’à l’ordinaire pour écrire cette chronique et j’ai pesé mes mots, assez déroutée moi-même. J’ai souhaité prendre des avis et commentaires auprès de musiciens aguerris… et surtout j’ai écrit en préambule que certains spectateurs avaient dû rester sur la rive, ce qui signifie qu’ils n’ont pas embarqué.
    Quant au commentaire sur un éventuel état d’ébriété de Loïc… je vous laisse, chère spectatrice, la responsabilité de ce commentaire. Cet état ne semble pas avoir empêché le superbe moment que nous évoquons l’une et l’autre.
    Et puis, si l’univers de Brigitte Fontaine échappe au spectateur, il y a peu de chance que ce travail là parvienne à le séduire ! C’est une évidence !

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  3. Danièle Sala 20 juillet 2014 à 18 h 09 min

    Martine, Claude est une grande et belle dame ! et j’aime beaucoup Loïc Lantoine, mais que veux tu, il a des gènes de Dimey et de Leprest, on ne peut pas lui en vouloir !

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  4. gicquel 20 juillet 2014 à 20 h 48 min

    je me demandais ce que j’allais découvrir car j’ai horreur des interventions entendues à la radio de Brigitte Fontaine; je ne connaissais rien de ses créations….et là je suis sur le cul, une expression populaire que j’assume….Musiques à Ouir et Loïc Lantoine m’ont emporté…c’est très différent de mes goûts musicaux habituels, c’est donc tout dire…et j’ai meme acheté ensuite un vinyl de Brigitte Fontaine auprès de mon « fournisseur » habituel, à savoir Jean Yves Coissard (c’est lui qui l’a choisi). Une soirée incroyable qui m’a fait oublié 2 erreurs de programmation les 2 soirs précédents

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  5. Gallet 22 juillet 2014 à 15 h 01 min

    Magnifique Loïc Lantoine, avec ou sans, on s’en fout (évitons SVP, de tailler des réputations), magnifique Laurent Berger et ses textes intimistes et partagés, magnifiques Musiques à ouïr, qui peuvent surprendre… il faut prendre ces différences…
    Que ces Rencontres continuent ainsi et longtemps à autant justifier leur dénomination.
    Jean Paul Gallet

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