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Maurane, tu verras, nous verrons

Maurane album Ouvre 2015

Maurane album Ouvre 2015

6 octobre 2015, FCF Pays d’Aix, Salle du Bois de l’Aune, 

Savez-vous que Maurane doit son nom de scène à Francis Morane, le metteur en scène de Starmania ? Maurane est un peu la star de ce festival. Un orchestre talentueux, avec les meilleurs de leur catégorie, le solaire guitariste de jazz marseillais Louis Winsberg, le bassiste belge  Evert Verhees, le batteur et compositeur de jazz Stéphane Huchard et le claviériste Philippe de Cock. Nous pourrons apprécier leurs talents quand ils auront chacun une chanson à accompagner en solo.
Dommage que sur cette sensuelle chanson de 1991 en ouverture, Tant c’était bon (On aimerait bien avoir quelques détails sur ce « Dieu que c’est bon quand il m’emmène / Dans les derniers refuges de l’obscène »), et plusieurs autres titres, l’orchestre couvre les paroles et la voix voluptueuse de l’artiste, sans doute un mauvais réglage du son. Les intermèdes parlés paraissent un peu longs.

Il nous faut attendre Ouvre de son dernier album éponyme pour, au son d’un solo de clavier, retrouver cette voix profonde qui domine enfin l’orchestre, même quand batterie et guitare la rejoignent. Il aurait été dommage de ne pas comprendre les paroles poétiques de Pierre-Yves Lebert :« Je voudrais que tu m’ailles / comme une écharpe au vent  / sur les dentelles de Montmirail. » Nous  voyageons aussi avec Tu verras de Nougaro, l’adaptation de la bossa nova de Buarque. Les grands succès vieux de près de vingt ans comme L’un pour l’autre sont repris par le public. Et nous frissonnons toujours à l’écoute de Sur un prélude de Bach, qu’elle nous confie avoir à nouveau envie de chanter.

Si les sujets ne sont pas très variés (on est dans la passion amoureuse tout le long du récital), ses talents d’interprète nous font croire en son vibrant « Toi c’est différent.» Pour la richesse d’un texte, comptons sur Brigitte Fontaine et sa fascination-répulsion : « Bijoux, parfums, fourrures, affolantes parures / J’aime autant que je hais vos barbares attraits. »
On retiendra surtout le sommet d’émotion quand Elle oublie (Valérie Gesteau et Jean-Jacques Daran) qui évoque la maladie d’Alzheimer, dédicacée à Annie Girardot. Son jeu de scène où elle chante assise et finissant de dos, « comme un soleil couchant » est terriblement efficace.  Et la sincérité de son aveu à sa fille Lou, dans ce texte qu’elle ose enfin signer  Je voudrais tout te dire « Tu es mon amour, mon sang /Mon grand fou rire indécent /Mon regard fougueux ou indolent »

Cet aveu de victoire comme de souffrance, J’suis trop forte, elle le prend à son compte,  nous l’envoie en pleine figure. Alors que le duo virtuose avec son amie la chanteuse Victoria, sur les Yeux fermés donne surtout la part belle aux voix.

La fin du concert développera toutes ses qualités de chanteuse de jazz blanche mais proche de Toutes [ces] mamas mythiques,  par l’ampleur de sa voix de velours et ses talents au scat, de Dans ta gueule de loup à l’Autruche : « Toutes les nuits, avec mes copines / On s’amuse en chantant du Gershwin »

Dans les multiples rappels, nous retiendrons cet époustouflant télescopage de chansons célèbres enchaînées avec humour,  à capella avec l’ensemble des musiciens. Et regretterons que Maurane ne vienne pas dédicacer à son public les livres et albums vendus à la sortie.

 

Alain-Sourigues-SecUn Festival pour l’amour de la chanson

Le festival créé en 2003 par des passionnés de chanson, Jean Castarède et Patricia Pélissié, son actuelle Déléguée générale, sous le parrainage de Serge Reggiani et les conseils éclairés de Jean-Michel Boris, directeur de l’Olympia pendant près d’un quart de siècle, se veut ouvert à toutes les expressions musicales francophones.

Depuis treize ans il s’attache à faire vivre la Chanson en accueillant une vingtaine d’artistes en émergence ou confirmés, essentiellement dans des lieux de Chanson de proximité, de la Bastide en campagne aixoise aux nombreux Caveaux de l’Aix souterraine, en passant par le Château médiéval de Trets, le club Korigan royaume du Métal, ou, pour un plus vaste public, la Salle du Bois de l’Aune à Aix-Jas de Bouffan. 

Donc je me suis perdue au Cagnard sur la route du Tholonet, à la recherche de cette bastide au bout d’un sinueux chemin privé sous la pinède. J’y ai découvert le talentueux Alain Sourigues, physique entre d’Artagnan et Don Quichotte, voix bien placée à la diction sans faille et au savoureux accent, faux airs de Nougaro. Dès qu’il paraît sur scène on est tout de suite sous le charme de cet histrion et troubadour génial, de ce personnage surréaliste tendre et poétique, drôle et caustique, à la virtuosité langagière entre Boby Lapointe et Boris Vian. Concert suivi d’une table conviviale (comprise dans le prix du spectacle) dressée sous un simple auvent, audacieux un 4 octobre après le déluge de la veille. De belles rencontres, un public emballé de sa découverte. Nous, nous savions déjà.[http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/tag/alain-sourigues/]

J’ai plongé dans ce caveau aixois qui accueillait le concert intime et ultime d’Olivier Béranger 

J’ai enchaîné les ronds points du quartier périphérique du Jas de Bouffan pour me rendre au concert de la grande dame de la chanson, Maurane…Et il y avait encore bien à découvrir, entre prometteuses chanteuses, jeunes groupes pop, rocks ou hip-hop et vieux routiers du rock, ou dans le Off dédié aux femmes (un petit bémol, la superposition des concerts nécessitant un choix difficile.)

Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Maurane, c’est ici. D’Alain Sourigues. D’Olivier Béranger

 

Maurane, « Elle oublie » Image de prévisualisation YouTube

 

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