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Alysce au pays des merveilles

Alysce-albumOn ne sait tout à fait son âge, encore moins son avenir, mais sa voix est volontairement gamine, comme fixée, rivée dans l’adolescence. On dirait bien « dans l’enfance » s’il n’y avait ces ardents désirs d’amour et de révolte (par révolte, entendez moins des nuits debout que des soirées de transgression). Sa bio trouve mieux que quiconque les mots qu’il faut pour nous parler d’elle, qui « rend hommage à l’adolescence, aux enfants désobéissants qui se révèlent au monde des adultes, s’aiment, deviennent des hommes, des femmes et des vieux pas tout à fait sages… ». Voici Alysce, forcément au pays des merveilles, des douceurs et des caresses, à la découverte de ce qu’il y a de l’autre côté du miroir. Et un premier album (un six titres) pleinement convaincant, attirant, troublant. « Mets ta main sur mon cœur / Ils parleront la langue du feu… » Nous sommes dans un monde intermédiaire, un état précaire et précieux, la découverte du monde des grands, des sentiments et tout semble déjà compliqué, presque inaccessible. « Dis, tu crois qu’on est courageux, même avec des larmes aux yeux ? » Plus encore que le public, le critique cherche toujours la perle rare, le pas encore vu, pas encore entendu, ou pas beaucoup. Alysce est de ceux-là. Dès le disque posé sur la platine, la voix vous surprend, vous saute au cou tant qu’on appuie sur le touche replay : ça plait. Les chansons s’écoutent dans le silence, se propagent en vous, tactiles parce qu’elles explorent la géographie des corps, tactiles parce que, mues d’une grâce singulière, elles vous touchent. Et les notes, précises, ne font qu’accentuer l’effet. D’un coup, sur des notes de guitares plus gracieuses que d’autres, le disque s’achève, qu’on n’a pas vu passer tant il nous affranchit du temps : remarquez qu’il ne fait que 22 minutes. Alors on en reprend pour 22 autres, délice dont on se lasse pas et qu’on vous recommande.

Alysce est enfant de la balle qui, de surcroît, enregistre en famille. Avec son père, Benoît Gil, guitariste de jazz, et son frère, Julien Ducoin, contrebassiste. Revenue de la Truffe d’or de Périgueux 2017 les bras chargés de récompenses, la jeune dame s’élance plus encore. Avec une pré-sélection pour le prix Georges-Moustaki 2018 (nous saurons la sélection finale au soir du 15 janvier) et, on l’espère, plein de scènes à venir. Et d’autres désirs encore, d’autres révoltes.

 

Alysce, Désir de révolte, ep autoproduit 2017. Le site d’Alysce, c’est ici.

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2 Réponses à Alysce au pays des merveilles

  1. Pinteveille 10 janvier 2018 à 22 h 54 min

    Quelle émotion dans cette fille à la sensibilité à fleur de peau, rarement vue depuis Barbara. A suivre avec attention. « Ton Odeur » encore plus fort.

    Répondre
  2. Viennot 19 février 2018 à 9 h 02 min

    Entre Alexandre Lagoya et Django Rheinardt, la voix de Daphné et des textes façon Barbara, et le tout atypique quand même.

    Merci encore pour ce très beau concert à Château-Renard le 17 janvier 2018, une parenthèse intimiste dont je ne suis pas encore sorti (et avec ma fille, votre CD tourne en boucle à la maison!).

    A très bientôt pour de nouveaux concerts

    Camille et Franck

    Répondre

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