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Boloc mérite l’écoute, plus encore

bolocJérôme Boloch n’est connu en chanson que sous son pseudo de Boloc. Quatre albums déjà, dont deux autoproduits, de 1994 à 2011, d’une relative discrétion. Et ce cinquième, qui ne saurait être que « pop-folk » puisque c’est comme ça qu’on présente et tente désormais de vendre les disques. C’est tout bonnement de la chanson, qui plus est agréable, avec ce qu’il faut (batterie, basse, programmations) pour hériter du label pop. Avec cependant, utilisés à bon escient, cor et trompette, violoncelle et violon.

Si vous ne l’avez vu sur scène, il se peut que le visage de Boloc vous soit quand même familier : indépendamment de sa qualité d’auteur et de compositeur (pour lui mais aussi pour Clarisse Lavanant, Pierre Donoré, Damien Glez, Ludiane Pivoine, Akim El Sikameya et quelques autres), il est reporter d’images sur M et BFMTV. Nous, nous retiendrons de chanteur qu’il est ici, qu’il est parfois.

C’est par le « je » que Boloc se met dans la peau d’un immigré, entre France et Afrique : « Ici, je suis toujours ailleurs / Dans un champ qui dort en hiver / Là-bas, je suis toujours en fleur / La neige épargne mes paupières », mots justes et sensibles, qui augurent d’un disque de même tonalité, même si les notes parfois s’emballent. Comme dans le titre suivant, un reggae rondement mené, Martin Luther Qui ?, retour sur une des icônes de la paix, lui et Rosa Parks et John Lennon, de peur qu’on les oublie. « Y’a plus d’hiver, y’a plus qu’une serre à ciel ouvert » : à plusieurs titres, à deux chansons, Boloc nous évoque le réchauffement climatique (Envoyé spatial), la fonte des glaces (Indécis heureux).

Sur un ton mélancolique qui semble lui être familier, Boloc sait se faire tendre et revisite les moments passés, les appelant de nouveau, la rappelant. Car « Le bonheur est une cicatrice / Rien ne l’efface ». Problème de communication sans doute, comme dans Tu te tais : « J’aimerai tant, même à mi-voix / Que tu me slames la Traviata / Mais de ta bouche pire qu’Alcatraz / Ne sort jamais aucune phrase ». Car, entre l’abstrait et le figuratif, Boloc a indéniablement le sens de l’image, de la formule, celle qu’on extrait sans mal de phrases hélas parfois affadies par une pop souvent mal à propos, qui a tendance à tout niveler.

Quatre titres sont signés ou co-signés par son ami et mentor Marc Estève, lui aussi parolier de nombre d’artistes (parmi lesquels Art Mengo, Maurane ou Lavilliers), avec cette même délicatesse, comme une élégante politesse des mots.

 

Boloc, Indécis heureux, autoproduit 2018. Le site de Boloc, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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