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Barjac 2014 : Claire Danjou, sur la place, pas à sa place

claire DERniere 09-08-2014 10-42-10

Claire Danjou, à proximité du Château, à Barjac (photo MK)

 quand bien même il y aurait là un style, une écriture… si proche d’un certain Ferré !

Silhouette fine, dame menue, d’apparence fragile. Ne vous fiez pas à celle qui s’apprête à chanter, là, devant nous, sur ce coin de place, à l’ombre de feuillus, à deux pas d’une terrasse où ferraillent fourchettes et couteaux. Elle fait partie de ces artistes que nous verrons certes, de temps à autres, tard sous le chapiteau, en scène ouverte, pour chaque fois deux titres. Et d’avantage au hasard de nos pérégrinations barjacoises, places et restos, saisis que nous serons par sa voix et ce corps de Danjou où tout se joue, les bras, les mains, le visage, la voix, le résolution. Tout au service de la chanson. Elle est interprète et, sans copier (le terme est sensible en ces temps orageux, manions-le avec précaution), rend justice à ses auteurs, avec grand respect. Il est agréable d’entendre par elle des Reggiani ou Piaf, Brel ou Vian, d’autres encore. Mais la dame a, première de ses qualités, un répertoire en propre, cousu main par de beaux paroliers et compositeurs (Nicolas Daquin [qu'on connait comme lui-même chanteur], pour la plupart des textes, mais aussi Jean-Jacques Sacquet, Boris Lanneau et Jean-Michel Leleu ; compos de Nicolas Daquin, Claire Danjou et de pas mal de gens) qui mérite sans doute d’autres et véritables scènes. huile-fauve-300x269En fait, Claire Danjou pourrait facilement devenir un(e) de vos favori(e)s des scènes chanson. Il suffirait de presque rien… Que vous daigniez écouter son premier et très bel album, De l’huile sur le fauve, que, au hasard d’une place, vous arrêtiez vos pas pour recevoir cette chanson-là, une chanson faite de grâces et d’audaces, qui veut d’l'amour et le dit, par des vers confondants qui vont d’espoirs à souffrances, d’avancées et de mélancolies. De salutaire humour aussi, où l’homme tient toujours sa place en des histoires décomposées, recomposées. Pas le genre d’album qu’on achète par soutien (presque par pitié) à la chanteuse qui est là, devant nous, sur la place, dont le chant se fraye un chemin pour aller jusqu’à vous, oh non. Mais un album résolu, déterminé, qu’on aura plaisir à souvent remettre sur la platine, parce que simplement beau, qu’il est fait de cette matière d’émotions que nous recherchons bien souvent en vain. Il vous faut découvrir cette dame, cette lilloise Danjou…

 

Le site de Claire Danjou, c’est ici.

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16 Réponses à Barjac 2014 : Claire Danjou, sur la place, pas à sa place

  1. japima 9 août 2014 à 10 h 49 min

    Tout à fait d’accord ; j’ai pris grand plaisir à entendre et écouter cette jeune femme. De plus son musicien était lui aussi très bon. C’était un moment de grâce. J’espère qu’on la verra un jour prochain sur une scène du  » festival in  » !!

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  2. André 9 août 2014 à 11 h 27 min

    Oups ! J’ai craint un nouvel orage en lisant le titre : « sur la place, pas à sa place ». Je me suis dit : en voilà encore un(e) autre qui n’a rien à faire à Barjac !
    Mais que nenni et on a bien envie de découvrir cette artiste à la lecture de l’article !

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    • Michel Kemper 9 août 2014 à 11 h 45 min

      Vous savez, André, j’ai hésité entre « Sur la place, pas à sa place » et « Sur la place, pas à sa juste place ». Sans faire scandale à tout prix (c’est pas l’objet), le premier peut plus interpeller, et pis plus le titre est court, plus j’aime. Y’a pas eu que des orages sur Barjac, André, mais d’abord et avant tout plein de ciel bleu et de soleil qui vous tatoue la peau et laisse de belles empreintes au creux de nos oreilles. Claire Danjou est de celles-là. Un jour, peut-être, sans doute, on la verra sur scène, à Barjac. Je crois que c’est écrit : de toutes façons, elle ne tient pas en place !

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  3. Danièle Sala 9 août 2014 à 11 h 29 min

     » Grâce et audace et humour », qu’elle soit interprète ou dans son répertoire , elle est très convaincante Claire Danjou ! une belle découverte encore, à écouter loin des bruits de fourchettes !

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  4. marc gicquel 9 août 2014 à 11 h 35 min

    article mérité, Claire a du talent

    sinon, une petite rectif qd Michel parle des auteurs que chante Claire Danjou et en cite plusieurs, dont Reggiani; or, celui-ci n’a écrit quasiment aucune chanson, il fut seulement, et c’est déjà beaucoup, un grand interprète

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    • Norbert Gabriel 9 août 2014 à 11 h 41 min

      En fait, avec Reggiani, il faut toujours avoir en tête ce qu’a dit Moustaki: « Reggiani est l’auteur de 300 chansons qu’il n’a pas écrites. » Et c’est exactement ça.

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  5. Odile 9 août 2014 à 12 h 27 min

    Oh oui, Reggiani interprète si bien les chansons des autres, qu’on en oublie qu’il n’est pas l’auteur!

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  6. marc gicquel 9 août 2014 à 12 h 29 min

    en fait le créateur, le 1er qui interprète, est presque l’auteur qd il laisse une forte empreinte, ce qui était le cas de Reggiani….vers la fin de sa vie, il a déclaré qu’il avait écrit la plupart de ses chansons, à quoi Claude Lemesle, lui qui avait tant écrit pour lui, avait répondu : « Serge exagère quelque peu ». Reggiani est auteur ou co-auteur de 4-5 chansons

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    • Norbert Gabriel 9 août 2014 à 13 h 26 min

      Oui, il exagérait Sergio, les dernières années… Il a eu parfois des mots déplacés sur certains de ses collègues, peut-être un reste de souvenirs quand il voyait dans les années 53-55, les triomphes de Montand et de Mouloudji dans la chanson, qui commençait à le titiller… Et puisqu’on est dans les interprètes qui marquent les chansons qu’ils créent, un salut à Montand, qui n’écrivait pas, mais apportait des changements dans l’organisation du texte, validés par les auteurs, parce qu’il en faisait des chansons de scène à succès. Un des premiers exemples, c’est « La chanson des cireurs de souliers » dont il a remanié la fin, et Prévert, qui avait écrit cette chanson pour lui a été ravi (Mise en musique par Henri Crolla sous le titre « les cireurs de souliers de Broadway))
      Et gloire aux artistes comme Claire Danjou qui font vivre la chanson d’aujourd’hui sans oublier celle d’hier, qui a nourri et suscité pas mal de vocations.

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  7. coco 9 août 2014 à 17 h 31 min

    il y a peut être une petite distinction : quand un interprete est déjà un peu connu – enfin un peu plus que l’auteur, il y a peut être intéret à accepter l’interprète, car il contribue à la popularité ! je pense à montand et reggiani entre autres … par rapport à des reprises qui servent à se faire connaître …

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    • Norbert Gabriel 10 août 2014 à 1 h 04 min

      C’est aussi l’occasion de rappeler ce que Vian a répondu à Mouloudji, au sujet du texte du « Déserteur » que Mouloudji souhaitait un peu différent : « mais tu fais comme tu veux, Moulou, c’est toi qui chantes. » et grâce à Mouloudji, bien qu’interdite de diffusion, cette chanson s’est imposée dans toutes les assos et relais militants. Et Boris Vian a enregistré une version hybride selon Mouloudji. L’interpréte peut aussi avoir une part de création dans la carrière d’une chanson.

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  8. quemener 9 août 2014 à 22 h 02 min

    Magnifique mélodie , magnifique voix , BRAVO L’Artiste ! un grand plaisir ! merci

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  9. Cat 9 août 2014 à 23 h 33 min

    C’est qu’il commence à presque y avoir un petit festival « off » à Barjac… au moins à la terrasse des restaurants et de divers lieux : Martine Scozzesi, Claire Danjou, Titiboulibi… pour ne parler que des ACI. Ensuite les animations improvisées par le Ioanes Trio pour la file d’attente… les « repreneurs » dans les bars, le monsieur à l’orgue de barbarie…
    Je ne sais pas comment c’est le restant du temps, mais là, il y a de la chanson à tous les coins de rue !

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    • Anne-Marie Panigada 13 août 2014 à 13 h 52 min

      Catherine, le monsieur, à l’orgue de Barbarie, c’est un très vieux pote à nous de plus de 20 ans, que nous avons été agréablement surpris de trouver à Barjac, alors que nous l’avions perdu de vue – et pour cause, il avait déménagé en Bretagne – depuis 5 ou 6 ans. Sortir son orgue l’a « démangé » pendant 3 ou 4 jours avant d’oser, car il ne connaissait pas les « conventions » à Barjac. Il s’appelle Jean-Louis, mais son nom d’artiste, c’est Alexandre l’Agodass. Je conseille vivement d’aller voir ce qu’il y a sur le net. En plus d’être un excellent interprète à la voix peu commune, il en connait un rayon sur la chanson qu’on aime et a de rares cartons qu’on a peu l’habitude de trouver chez des tourneurs d’orgue. Il a fait le bonheur des copains venus déjeuner à la maison le dernier jour du festival. A suivre, à inviter dans vos manifestations de rue… ou de salle…

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  10. Michel TRIHOREAU 10 août 2014 à 8 h 35 min

    Ce festival off est une excellente occasion de rencontrer des habitués de la rue, comme André Bonhomme ou Jean-Pierre Laurant, mais rappelons aussi qu’à Barjac, avant de passer sur la scène, Jean-Pierre Gaillard jouait dans les bistrots, Lily Luca chantait pour faire patienter les files d’attente, pour ne citer que deux exemples. C’est peut-être un bon moyen de faire un casting à domicile pour les organisateurs, non ?

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  11. Michel TRIHOREAU 4 septembre 2014 à 17 h 27 min

    Pas Jean Pierre : François Gaillard, évidemment !!!

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