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Lili Cros & Thierry Chazelle, belles pièces pour un nouvel ouvrage d’amour

Thierry Chazelle et Lili Cros

Thierry Chazelle et Lili Cros (Arno LAM photography)

C’est tout miel, tout rose : que d’l’amour ! Elle et Lui s’aiment et se le disent, nous le chantent depuis quatre albums, celui-ci inclus. Même (et surtout) si comme ici ils bazardent tout (disques, collection de BD, machine à coudre, grille-pain, vaisselle et promesses non tenues…) pour ne garder que l’essentiel, ce qui est leur moteur, leur tient de carburant (« Ma maison c’est là / Au creux de ton épaule / Ma maison c’est là / Ma maison c’est toi… ») et caravanent leur bonheur par monts et par vaux. La chanson a tant parlé d’amour que ça pourrait en être banal, un tantinet lassant. Mais pas avec eux : chacun de leurs opus est preuve d’amour, de pépites du genre. Et c’est fait de telle manière que, sans avoir besoin de les présenter, on sait que c’est du Chazelle et du Cros qui se décarcassent. Un amour qui est un peu le nôtre (« Je sais qu’on est comme les autres / En tous cas pas si différents ») : c’est dire si Cros et Chazelle nous ressemblent, nous rassemblent. Et, même s’ils n’écrivent pas tout à fait pareil l’un de l’autre (elle est tendresse, lui serait plutôt humour, les deux se partagent la mélancolie : assez facile de voir la ligne de partage des eaux), leurs chansons fonctionnent bien en commun, d’une douceur coutumière, rassurante, enivrante.

Mais, dans leur perpétuelle love-story, toujours se nichent des rimes bien plus graves. ici portées par Lili. Sur une musique de Bastien Lucas, eux aussi font le voyage inquiet de Lampedusa : « J’ai suivi les sillons balisés depuis l’autre côté de la mer / J’ai suivi la constellation irisée des mille lampadaires / Comme bien d’autres hommes aux abois / Je me demande / Si Lampedusa voudra de moi ». Et, à mots souvent retenus, nos deux suggèrent le martyre de Laura, battue par son père, avec pour leitmotiv ce hélas trop entendu « Oh, Oh Oh Nous on n’a rien vu / Oh Oh Oh, Si on avait su »…La voix très douce, onctueuse, de Lili souligne d’autant plus l’horreur sévère qu’on devine au creux des vers.

SOL010D’autres plages de cet album (réalisé par Florent Marchet et François Poggio) nous apportent le retour de La joie (« tu la croyais perdue, la voilà retrouvée / Dans le chant des feuillages / Et sur ta peau dénudée ») que seul l’amour sait apporter, la mélancolie en son jardin, le temps qui manque, les brumes sur la port du Havre, une étrange rencontre sur un quai d’Orléans (sur une musique signée Marion Rouxin)… Et Thierry qui se la joue pop et populaire, jouant à se faire son cinéma, transformant toute une chanson en une cinémathèque de bon goût. Que de belles pièces, bel ouvrage musical encore, pour un album qu’on devine attendu après une année de grand succès (je parle de l’an passé, du monde d’avant) dominée par l’ovation méritée d’un Olympia debout. C’est ainsi que nous sommes, avaient-ils proclamé à l’entame de ce disque ; c’est ainsi que nous les aimons. Farouchement.

 

Lili Cros & Thierry Chazelle, Hip ! hip ! Hip !, Sofia label/L’Autre distribution 2020. Le site de Lili Cros & Thierry Chazelle, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là. Ce disque est dès à présentdisponible sur le site https://www.liliplusthierry.com/boutique/ et en magasin dès février 2021.

 

« Le Havre sur le port » : Image de prévisualisation YouTube

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