Louki/Leprest : Elzière et ses deux ailes…
C’est un bien bel endroit que le Théâtre de l’Opprimé, niché, caché presque, le long des voies ferrées de la gare de Lyon, au fin fond du XIIème arrondissement de Paris.

Le-dit spectacle fêtera dignement la sortie (le 24 août, patience…) d’un album hommage à Allain Leprest, chez Saravah, album présentant dix textes inédits de Leprest ‘(ainsi que quatre reprises, avec les voix de Dominique Cravic, Pierre Barouh et Sanseverino)) mis en musique, entre autres, par Dominique Cravic, guitariste de Claire Elzière et pilier émérite des Primitifs du Futur. Nous reviendrons sur cet album lors de sa sortie.
La première partie de soirée fait la part belle aux créations de Pierre Louki, dont Claire Elzière était très proche et dont elle s’est attachée avec grand talent et grande sensibilité à faire vivre et revivre les textes souvent pétillants et poétiques.
Pour quelques instants, un violon agile vient promener ses trilles entre les mots de Claire et s’envole, façon Didier Lockwood, en de folles volutes effarouchées se heurtant du bout de l’aile au toit du théatre.
Me retournant à un moment donné, je vous jure que j’ai vu l’Allain assis discrètement dans le haut des gradins, avant de s’éclipser en douce, un petit sourire malicieux au coin des yeux plissés…
Toute en simplicité et en épure, Claire Elzière donne vie ensuite à de très beaux titres de Juliette (Tu ronfles), Barbara (Mes insomnies), Ferré (La lune) ou Chico Buarque, traduit par Bia, ainsi que le très beau Tout ça n’a plus grande importance d’une certaine… Claire Elzière, eh oui..!
Campée au centre du plateau, le coeur aussi nu que les pieds, élégante et touchante, elle est sans conteste une des plus touchantes interprètes qui soit. Allez, encore un petit Louki pour la route, par exemple l’extraordinaire farandole bastringue de La main du masseur mis en musique par Gainsbourg, un bel exercice de diction dont la belle se sort haut la main !
Déjà les rappels et, cerise suisse sur ce succulent gâteau, deux chansons qui ne nous font pas prendre l’Helvétie pour des gens ternes : Balade« de Bel Hubert, le chanteur-garagiste (« J’fais des boulettes avec le vent… ») repris à trois voix par les trois comparses, et puis le si beau Joli foutoir de Sarclo, un monument d’écriture et de tendresse (« La vie savez-vous n’est pas longue / et à faire les choses à moitié / on la traverse à peine et / voit qu’on est passé à côté… »).
Pas mieux !
Encore une belle surprise de Claire et ses musiciens!
Je me régale avec « le voyage de Django ».
Pierre Louki, Allain Leprest, voilà de quoi nous combler avec cettre grande interprète!
Merci Claire
Claire Elzière et Louki, c’est une belle histoire, qui a amené Pïerre Louki à rencontrer la bande à Cravic, ces formidables Prim’Duf’, qui lui ont donné, enfin, un environnement musical en harmonie avec sa poésie loufoque et jubilatoire. C’est aussi un bel album, « Un original 13 originaux » des chansons que Louki avait laissées dans ses cartons, et qu’il a confiées à Claire, mises en musique par Gregory Veux et Dominic Cravic.
C’est aussi un bel entretien – 93 mn- qui figure dans un DVD concerts de Pierre Louki (filmé par Jean-Claude Guiter, suite à une rencontre entre un auteur de 4 fois 20 ans et sa jeune interprète qui a commencé vers 25 ans à se « Loukiser » … DVD chez Frémeaux, en 2008.
La violoniste aérienne, c’est l’excellente Mathilde Febrer, une violoniste swing de haut vol…
Mais quel talent, mon cher Norbert !
Et merci pour cette précision supplémentaire…
Entre Claire, Greg, Dominic et moi, c’est une vieille histoire de 15 ans.. Déjà…Il y en aurait des choses à dire …
Ces messieurs ont vraiment du talent pour décrire , ces trois complices , avec l’envol du violon cela fait quatre!
Le charme de Claire opère, n’est ce pas Patrick et Norbert?
Entre les 3 mon coeur balance (en tout bien tout honneur) les 3, Claire, Grégory et Dominic… qui sont indissociables dans cette belle histoire, plus de 15 ans de complicités -au pluriel- et de belles rencontres … Avec la bienveillante attention de Pierre Barouh et Henri Crolla… deux magiciens de l’art des rencontres. Même 40 ans après sa mort, Crolla continue à provoquer des rencontres exceptionnelles …
J’ajoute que je dois aussi à Claire et Dominic, la découverte du Bel Hubert, la première fois que je l’ai vu (en scène) il a enfilé une suite de chansons gaudrioles assez… lourdingues. Mais la chanson que Claire a mis a son répertoire est un bijou… Comme quoi, tout peut arriver… Tout comme la chanson de Sarclo, un bijou…
Heureusement que ce n’est pas Norbert qui a commis le papier ci-dessus, là pour le coup, il y avait corruption active et recel d’influence caractérisé, c’est très à la mode en ce moment…
Le même (beau) concert, vu sous un angle un peu différent: http://www.froggydelight.com/article-15022-Festival_MigrActions_7_edition_2014_1er_jui.html