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Antraigues 2023 : le sacre logique de Matildy

 

A l'annonce des résultats. Matildy est vêtue de rouge (capture d'écran)

A l’annonce des résultats. Matildy est vêtue de rouge (capture d’écran)

Festival Jean-Ferrat, Antraigues-sur-Volane, 14 juillet 2023,

 

Il y a ici le « festival in », chaque soir sur la grande scène : Daniel Auteuil, Arthur H, Frédéric Fromet, Ghislain N., Les Fatals Picards… de quoi attirer un large public. Il y a évidement le « off », fréquenté par les amateurs de chanson, nombreux, curieux par nature, celui-ci uniquement sur la scène au parterre ombragé des Coquelicots. Et aussi le tremplin, « cabinet de curiosité » dont un jury ainsi que le public se choisissent chacun un lauréat. Débutant comme confirmé, on peut concourir.

Pour être franc, je n’ai pas vu tous les candidats (Nalya, Elle et lui, Denis Bondon, Matildy – présentée sur le programme par son ancienne orthographe : M’a t’il dy –, Cyril Adda et Zabalt). Mais quand, parmi les participants, se niche l’Ardéchoise Matildy, les connaisseurs ne peuvent que se dire que c’est joué d’avance, qu’il faudrait être fichtrement doué pour la surclasser, un peu comme Jonas Vingegaard dans les dernières étapes du Tour de France.

Ravi pour ma part d’avoir revu Cyril Adda : j’aime la sympathie qu’il porte sur son visage, j’aime ses chansons aussi douces que profondes qui font tellement de bien là où ça passe. Et ne saurais que vous encourager à l’écouter (vidéo ci-dessous).

(photo d'archives, non créditée)

(photo d’archives, non créditée)

A NosEnchanteurs, nous avons déjà chroniqué Matildy, un peu le pendant féminin de Gérard Morel question poils sur le cailloux. Il y a peu, j’en avais parlé en ces termes : « Comment est-il possible qu’une telle chanteuse soit si peu connue, quasi inédite au générique des festivals chanson, alors que, d’évidence, elle est d’une prodigieuse puissance, d’un talent rarement égalé ? [...] La dame a La Tête pied nu et « crâne dans [sa] nudité » : de fait, de toutes elle est identifiable, pelée qu’elle est comme un œuf, mais surtout en raison de son art où elle fonce tête baissée, à bousculer, malmener les convenances, constamment rechercher le désir et oser dire haut ce que taisent les autres. Avec naturel et froide détermination, surtout quand il s’agit d’abattre celui qui la bat. « Je suis solide c’est écrit sur mon front / Je suis lucide je sais faire le dos rond / J’n’ai peur de rien en tous cas je veux croire / Qu’même pas chagrin me met au désespoir ». Matildy est une tornade, tant qu’on se demande si elle ne serait pas en parenté avec Juliette la Toulousaine. Elle n’a a priori besoin que d’un clavier et d’un ukulélé : en elle-même elle est orchestre et fanfare à tout va, elle est monumentale. « J’en veux encore, de la chaleur / J’en veux encore, de la douleur / J’en veux encore, d’la vibration / J’en veux encore, d’la sensation » chante-t-elle. Ça tombe bien, nous aussi nous en voulons encore, d’la Matildy. S’il vous plaît, mettez-là au cœur de vos prochains festivals où j’y viens plus ! »

La récompense du tremplin vaut au lauréat de se produire en scène ouverte l’année suivante. Il se dit cependant que, vu sa carrure (je ne parle là que de son art) Matildy pourrait passer directement sur la grande scène, en première partie d’un bien plus connu qu’elle. Bravo Matildy. Le prix du public est décerné, quant à lui, au duo Elle et Lui.

 

Matildy « La Tête pied nu » : Image de prévisualisation YouTube

Cyril Adda « L’îlot » : Image de prévisualisation YouTube

Elle et Lui « Fleur de sel » : Image de prévisualisation YouTube

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