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Adieu Chorus on t’aimait bien…

Voilà, c’est fini. On aurait pu croire cette revue sans âge et sans limite, un peu comme un trait d’union entre les générations. Elle aurait jadis exploré les contours de l’œuvre de Damia, chroniqué en live Maurice Chevalier. Et Piaf bien sûr. Elle aurait à chaque époque été là, toujours précise, toujours pertinente. Bécaud, Aznavour, Brel, Béart, Brassens, Anne Sylvestre… Et Woody Guthrie, Joan Baez, Léonard Cohen, Bob Dylan… Félix Leclerc aussi. Elle nous aurait entretenu de ces années soixante et soixante-dix. De cette chanson d’auteur qui nous apporte alors des comme Nougaro, Higelin, Béranger, Bashung, Lavilliers, Dick Annegarn, Michèle Bernard et tant d’autres. Et aujourd’hui des Renan Luce, Alexis HK, Clarika, Frédéric Bobin, Olivia Ruiz, Rémo Gary, Batlik et pas mal d’autres encore. A chaque décennie, elle aurait été là, au plus près de l’éclosion des talents. Jusque maintenant et plus encore. Moi je l’imaginais dans vingt ans, me parlant d’artistes que je ne peux encore envisager, des peut-être qui ne sont pas encore nés et seront les grands talents de demain, si peu qu’on daigne s’y intéresser, qu’on sache les identifier. Chorus, c’est ça ou du moins ça l’était, la revue anthologique d’une chanson en mouvement, profondément ancrée dans notre histoire comme dans notre quotidien.
Chorus c’est fini. Le nouveau taulier a dû avoir les yeux plus grands que le ventre en l’achetant il y a un an, pile quatre numéros. Il jette l’éponge et, pire, liquide cette revue, jugeant, à l’aune de sombres perspectives que ce support n’a pas d’avenir. On en reste pantois, le cul par terre, à ne pas comprendre. Car quand on reprend Chorus, on prend la responsabilité d’une part de notre Histoire, comme un particulier achèterait un monument historique, Petit Trianon ou alignements de Carnac. Il y a obligation d’y veiller avec le plus grand soin, comptable que l’on est alors de ce trésor, de son passé, du présent et de l’avenir. Car, grands dieux, il n’y a pas deux Chorus : il n’y en a qu’un, qu’on ne casse pas comme un vulgaire vase de Soissons ! Quand on s’investit d’une telle responsabilité, on la tient. Et on alerte au cas où, on passe le témoin si on faiblit, on assure que diantre !
Alors c’est pas malin, c’est cassé, c’est fini, c’est foutu. Encore un malus pour la chanson qui, franchement, n’avait pas besoin de ça. Comment vous dire demain la petite musique qui me court l’échine ? Bien entendu je parle de la chanson, de la vraie, de… comment vous dire, vous la décrire, vous la chantez ? Mais je suis sûr que vous me comprenez… Ça ne peut manquer à ceux qui facturent 200 000 euros à leur copain président (s.a.r.l. France) leur prestation privilégiée d’un soir, sous la Tour Eiffel (tiens, ça fait longtemps que j’en ai pas parlé de celui-là !). Lui et quelques autres qui ont les médias pour eux, à leur (lèche) botte, à leur entier service. Pour les autres, de loin les plus nombreux, Chorus était un espoir, souvent le seul. C’est fini, partez, y’a plus rien à voir, allez pointer chez chom’du !

2 Réponses à Adieu Chorus on t’aimait bien…

  1. cloetens 30 août 2009 à 6 h 39 min

    Que dire de plus. merci à cette plume qui résume notre indignation et le vide laissé…….. Martine ( festiv’art)

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  2. Eveline 31 août 2009 à 21 h 06 min

    Mais non, c’est un rêve, j’ai bien lu dans le dernier Chorus qu’il était écrit à septembre !!! A septembre… je crois bien que je vais aller chez mon marchand regarder si je rêve…

    Répondre

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