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La chanson par le vide

Livraison simultanée, comme tous les deux mois, de Serge et de FrancoFans. Excusez du peu : c’est vraiment tout ce qu’il nous reste en kiosques… J’aime Serge. Tous les deux mois, par ce luxueux magazine papier glacé, je m’informe de ce que les vedettes (les stars ?) stockent dans leur frigo : yaourts et aubergines, coca ou champagne, tranches de saumon et citrons. Indispensable, c’est entendu, pour bien comprendre leur œuvre, en saisir la substantifique moelle. Là, c’est au tour de Lulu Gainsbourg (qui c’est ce type ? ah, oui ! le patronyme vaut passeport). Le même nous occupe la case toute aussi vide de l’interview au lit (il y a de ces concepts, des fois…) et pas mal d’autres rubriques toutes aussi creuses, toutes aussi saugrenues. Entre nous, le disque de ce Gainsbourg-là (« On se souvient de lui bébé, Lulu Gainsbourg revient aujourd’hui sur le devant de la scène, à 25 ans. Il était logique que Serge lui ouvre grand ses pages », ben voyons !), qui vient de sortir, est un disque fainéant, délégué à autrui, qui ne vaut rien, rien de chez rien. Boulay, Biolay, Camille, Souchon comme partout, Delerm comme partout, Cœur de pirate comme partout, voilà le reste du sommaire. Du Brassens aussi, par Dicale (et ça, par contre, ça vaut le coup !)… Mais, que vois-je, qui lis-je ? Oh, trois pages sur Allain Leprest ! Putain, ils viennent d’apprendre qu’il existe ? Ben non, ils célèbrent sa mort ! Ils auraient pu en parler avant mais, comprenez, Leprest n’est pas très vendeur, et pas du cénacle parisien non plus. Mais une fois raide, ça permet de dire qu’on fait « chanson », qu’on fait « culture et patrimoine », un peu comme si on parlait de Bernard Dimey ou de Gaston Couté. C’est Serge, c’est con !
Aussi con que le dossier (vide !) et la « une » de FrancoFans : La Chanson du Dimanche. Ce duo est, à mon sens, le vide sidéral absolu, le concept de trop, le point zéro de la chanson, l’ultime degré d’inutilité. Du chansonnier light (et encore…) englué dans la com’ qu’il a pour seule préoccupation. Tant de Gavroche(s) et de Béranger(s), de Bruant et de Brel (j’ai pas dit Bruel), de Chant des partisans et de Temps des cerises pour en arriver à ça… Eh ben, qu’il a du se dire le rédac’chef, ça peut faire un dossier, coco, en résonance avec le buzz de la télé et du web : « Tout un programme ! » titre d’ailleurs le bimestriel à la une, en les photographiant en présidents, devant une bibliothèque élyséenne. Entre nous, à un tel degré de ridicule, de totale vacuité, on est bien loin de faire un jour la révolution. Dis, cher FrancoFans (j’aime FrancoFans), qu’elle est ta ligne éditoriale, en as-tu une au moins, tout écartelé que tu es entre une chanson de parole (parfois, rarement), et un truc mi festif mi variété baba (la variété bobo c’est pas toi, c’est le créneau de Serge) ? C’est dommage, à côté d’autres papiers parfois intéressants (Camel Arioui, Jamait, Liz Cherhal, pour ne citer qu’eux), de faire si beau si beaufs.
Bon, on va pas pleurer éternellement Chorus, y’a d’autres endroits sur la toile pour ça. Mais putain ça manque ! Lulu Gainsbourg ou La Chanson du dimanche, la chanson est décidément mal barrée : elle n’avait pas grand’chose, elle en a encore moins. Cette chanson qui est, s’il en est une, l’exception culturelle française, est le genre le plus mal loti, le plus mal défendu. C’est pourtant l’art qui nous touche le plus, avec lequel nous sommes le plus en contact tous les jours. Tellement évident qu’on s’en soucie comme de son premier 45 tours.

A propos de La Chanson du dimanche, lire la critique de leur dernier disque sur NosEnchanteurs et écouter (mais on n’est pas obligé) cette vidéo :

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23 Réponses à La chanson par le vide

  1. FROIDUROT Françoise 8 décembre 2011 à 8 h 50 min

    Et pendant ce temps là les vrais bons chanteurs, si nombreux, mais hélas méconnus du grand public, continuent de ramer pour survivre !!!

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  2. Hervé Boulais 8 décembre 2011 à 9 h 03 min

    Quel plaisir de lire un « papier » comme celui-ci ! Merci ! Ca fait du bien !

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  3. viviane Pyre 8 décembre 2011 à 9 h 07 min

    Quelle tristesse, on en pleurerait ! Et nous devons annuler des soirées présentant de « vrais chanteurs »… faute de spectateurs.
    Vivi

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  4. Emmanuel Guilloteau 8 décembre 2011 à 9 h 30 min

    Je faisais part il y a peu de temps sur la page de Jean Théfaine, la disparition de Chorus, surtout depuis le développement de Facebook, qui aurait permis au magazine d’avoir un autre support en parallèle, interactif, permettant la mise en place de vidéos, de liens internet, des échanges avec les rédacteurs, collaborateurs de Chorus, avec Glez, un dessinateur que j’appréciais énormément. Bref, on aurait pu en savoir plus sur la chanson francophone, faire de joyeuses découvertes. Je n’ai jamais lu Serge mais là, franchement Michel, tu ne nous en donnes pas envie ! Et que stocke Michel Kemper dans son frigo ? :)

    Réponse : Sincèrement, rien que pour les deux papiers de Bertrand Dicale sur Brassens, ça vaut le coup d’acheter Serge. Mais, pour le reste… Quant à mon frigo ? A coté de mes pots de confitures de mûres faites maison, y’a tout mes Chorus, pour que les nouvelles restent fraîches ! MK

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  5. Norbert Gabriel 8 décembre 2011 à 9 h 41 min

    Il a des mystères comme ça, qui laissent perplexes… La Chanson du dimanche, par exemple, ça me laisse sans voix… Je ne vois pas ce que je pourrais en dire, ça rentre à peine dans l’oreille que c’est ressorti, mais bon… Dans la même semaine j’ai découvert Lulu Gainsbourg et Jérémie Bossone (là, je suis à la traine) et, sans vouloir être désobligeant, je ne garde quasiment rien de Lulu, mais alors Jérémie Bossone… j’y retourne dès que possible ! Et pour la presse, no comment comme disait l’autre Serge.

    Réponse : Jérémie Bossone devrait faire prochainement l’objet d’un billet dans NosEnchanteurs. Je ne l’ai jamais vu, mais rarement me sont parvenues autant de remarques aussi enthousiastes. MK

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  6. Norbert Gabriel 8 décembre 2011 à 9 h 48 min

    C’est pas de la presse, mais du livre « de poids » à tous points de vue, c’est aux Editions Tirésias : « Pourquoi tu chantes ? » et, là, vous avez de l’entretien costaud, fouillé, dans les 20 à 30 pages pour chaque artiste, un travail de fond comme on n’en a plus vu depuis Chorus.
    Pour Noël, et parce que vous le valez bien !

    http://www.editionstiresias.com/

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  7. jean michel 8 décembre 2011 à 10 h 13 min

    Whaou, si les politiques pouvaient en faire de même on n’en serait pas ou nous en sommes. Je ne connais pas ce Serge, mais à te lire, y’a pas besoin de perdre son argent avec ce canard, mieux vaut le garder pour aller voir les vrais artistes.
    Concernant Jérémie il a fait notre dernier spectacle de l’année à la petite salle de la Ganne. Temps pourri, froid, pluvieux, pas propice pour aller à la ferme mais quel régal pour les participants, des invités pour la plupart et pas forcément accros de la chanson. 1 h 30 de pur bonheur, d’échanges entre Jérémie (il était venue seul avec sa guitare) et ce public qui en a redemandé encore et encore. Le temps s’est figé un long moment autour de ses textes, de sa voix, de sa personnalité. Sa reprise de Göttingen nous a scotché, même Anne Sila, en octobre, qui nous avait sublimé, et dieu c’est que je l’aime bien cette petite là, ne pas fait autant vibrer que samedi dernier (3 dec). Un grand et sympathique garçon qui de plus a une véritable culture et une grande envie de la partager.

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  8. Elsa Danjean 8 décembre 2011 à 11 h 27 min

    Il me semble que pour survivre un magazine doit s’efforcer de nos jours de toucher un public large …
    Je ne connais pas la Chanson du Dimanche mais si ça a été choisit pour la Une c’est qu’il doit y avoir un public tout de même… je trouve un peu blessant pour ce public de le considérer limite comme des abrutis parce qu’il écoute quelque chose de « vide »…
    Tout comme une chaine de télé, il y a dans chaque magazine du bon et du moins bon au sens de chacun… comprendre des choses qu’on aime et d’autres qu’on aime pas…
    Je regrette aussi la disparition de Chorus, mais j’aimerais pas non plus que des mag comme Francofans disparaissent même s’il y a des contenus qui m’intéressent moins que d’autres…

    Réponse : Bien sûr, Elsa, qu’il faut toucher un public large, que les comptes s’équilibrent à la marge. Reste que le droit à la critique est admis et que j’en fais usage. Du reste, qui aime bien châtie bien. Tous les deux mois, j’achète et Serge et Francofans. Je suis néanmoins consterné par certains choix qui me semblent très éloignés de la simple idée de chanson, sauf à considérer (c’est possible) que la chanson c’est tout et n’importe quoi. Je ne demande pas forcément des dossiers sur Rémo Gary ou Louis Capart, sur Trévidy ou sur Erwens, Claudine Lebègue ou Michel Boutet, non (encore que…), mais une certaine tenue quand même. Lulu Gainsbourg est « vedette » de Serge au simple prétexte d’être né du sperme de son père : ça m’est choquant et je me dis que, quitte à être un support « chanson », Serge ferait mieux de consacrer un peu de place à de vrais artistes, et de ne surtout pas attendre qu’ils soient raides pour en parler. La chanson crève en France et le peu de gens qui possèdent ou animent des espaces presse sur la chanson, gaspillent cette place en des trucs qui ne valent rien, qui valorisent le vide. C’est choquant. Une fois dit ça, on peut écouter La Chanson du dimanche ou Lulu Gainsbourg, je m’en fous. J’aimerai seulement que ces gens d’un peu de pouvoir médiatique prennent conscience de leurs responsabilités historiques face à la chanson. Comme ce fameux repreneur de Chorus qui, au bout d’un an, a froidement abattu cette revue et ainsi porté un coup rude à la chanson. MK

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  9. Emmanuel Guilloteau 8 décembre 2011 à 12 h 15 min

    Qui prend le plus le public pour des abrutis, Michel Kemper, Francofans ou La Chanson du Dimanche ? Celui qui critique TF1 ou TF1 lui-même? La télévision, comme beaucoup de médias, ne remplissent pas leur rôle et participent plus à un formatage des cerveaux ou à vider ces derniers de toute leur substance. Mettre en avant La Chanson du Dimanche et voir à côté des artistes avec un talent dingue, totalement ignorés, crevant la dalle… D’ailleurs, il suffit de voir Allain Leprest dont on parle plus de sa mort que de son vivant.

    Réponse : Constatons cependant que FrancoFans a déjà fait sa une et son dossier sur Allain Leprest et Loïc Lantoine ensemble… du vivant de Leprest faut-il préciser. MK

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  10. Olivier Vadrot 8 décembre 2011 à 12 h 17 min

    Michel,

    J’ai été également surpris de découvrir cette Une de Francofans. Habituellement, je trouvais davantage de rigueur intellectuel, dans le combat que ce magazine menait jusque là. Mais vous verrez, un jour, le duo dominical sera cité comme étant le reflet de la société française et leurs textes serviront de base d’étude. D’ailleurs, je dois avouer que parfois ils m’ont fait rire. De là à les placer en couverture, il y a tout de même non pas un pas, mais un grand écart…

    En ce qui concerne Serge, comment dire… Oui, je l’ai acheté une fois. C’est ça, juste une fois… Quant à Lulu, il avait tout pour se faire un prénom : un vrai talent musical, une belle gueule, un nom et il se retrouve à faire cette chose abjecte. Il y a des choses qui parfois nous dépassent, non ?

    Bravo pour votre article.

    Musicalement

    Olivier

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  11. Landrain 8 décembre 2011 à 13 h 14 min

    Jacques Chancel, avec je n’ai pas du tout d’atomes crochus, disait (c’est pas au mot près) qu’il ne faut pas offrir au public ce qu’il attend, mais bien plutôt ce qui est susceptible de lui plaire…
    Je partage ce point de vue.
    Et ton coup de gueule me semble aussi aller dans ce sens.
    Merci Michel, j’ai fait suivre…
    Chris Land

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  12. leroy 8 décembre 2011 à 13 h 51 min

    Je suis d’accord avec Françoise : il y a des auteurs-compositeurs-interprètes bourrés de talent dont on ne parle pas et pourtant… ils auraient plus leur place dans les journaux que certains « chanteurs », hé oui, mais de ceux là on ne parle pas, ce n’est pas juste.

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  13. BELLART François 8 décembre 2011 à 13 h 56 min

    A côté de Francofans et de Serge, il y a encore sur la chanson quelques magazines imprimés, sans beaucoup de sous et beaucoup de bénévoles, qui paraissent aussi tous les deux mois… Par exemple Vinyl ou Les amis de Georges… On y écrit à plusieurs mains différentes sur autre chose que les frigos et garde-robes… Il serait peut-être bon aussi de temps en temps d’en parler plutôt que de faire de la copie inutile sur ceux qui n’en valent pas la peine !

    Réponse : La preuve que ce n’est pas de la « copie inutile » puisqu’elle provoque de tels commentaires, de tels sujets, de telles pistes de réflexion… Ceci dit, si vous voulez, François, faire un papier de type journalistique pour nous présenter Les Amis de Georges (de la revue et, fatalement un peu, de l’Association éponyme) et un autre sur Vinyl, je vous publie volontiers dans les « colonnes » de NosEnchanteurs. MK

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  14. Jean Théfaine 8 décembre 2011 à 14 h 10 min

    Hé bé, tu as allumé le feu, si j’ose dire. Et je trouve ça très sain. Les coups de gueule te vont très bien. Surtout, ne change rien. D’autant que je suis d’accord avec toi: entre l’insuffisance de Francofans (faute de moyens, j’ose croire) et la suffisance – j’allais dire l’insoutenable légèreté – de Serge, qui me sidère, il n’y a vraiment rien en kiosque. Sauf une plaie ouverte (« Et dame Fortune, en m’étant offerte/ne saurait jamais calmer ma douleur”) qui ressemble de plus en plus aux fosses abyssales sous-marines.

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  15. Benjamin 8 décembre 2011 à 16 h 02 min

    Salut Michel !

    Merci d’avoir consacré une partie de ton temps libre pour évoquer notre magazine sur ton blog que je découvre avec plaisir ! Tu me demandes QUELLE est notre ligne éditoriale  » écartelée entre une chanson de parole et un truc mi festif, mi variété baba ». Je te réponds que nous défendons la Chanson qui va « de Bénabar aux Bérurier Noir », c’est-à-dire la chanson sous toutes ses formes, dans son éclectisme même, que ce soit rock, hip-hop, reggae, electro…Nous aimons la chanson de parole mais ne la portons pas aux nues avec autant d’enthousiasme que toi. Car force est de reconnaitre que certains représentants de cette chanson de paroles nous apparaissent formidablement emmerdants mais contrairement à toi, nous ne les citerons pas ici car nous avons du respect pour le travail et le processus qui président aux créations de nos enchanteurs.

    La chanson peut être festive et légère, ce n’est pas interdit. Nous aimons défendre les artistes et les « baba » qui se débrouillent par eux-mêmes, en toute indépendance et dont l’existence constitue une petite épine dans le pied des bien-pensants auxquels je me serais plu à croire que tu n’appartenais pas. Pour nous, écouter Anne Sylvestre, Trévidy ou Nicolas Bacchus ne contre-indique pas de se délecter en parallèle de Stupéflip, Didier Super puis d’enchaîner par les Blaireaux et enfin de finir par Luke. Ce grand écart chansonnier, bien plus qu’un écartèlement, me semble être à la source de ce qui fait la richesse de notre patrimoine et de notre héritage.
    Tu es déçu que nous ayons fait notre Une sur La Chanson du Dimanche, ce sont tes goûts et quelques-uns dans l’équipe partagent ton avis je te le concède. De là à marteler que nous surfons sur le « buzz » (qui dure quand même depuis 5 ans lol), tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère ! J’imagine que le débat a dû être passionné quand Chorus a consacré un article sur ce « point zéro de la chanson » dans son numéro 68 ! Certes, ce n’était pas une couverture mais cela m’avait plus donné envie d’acheter Chorus que lorsque Johnny ou Zazie en faisaient la Une.

    Finalement je sais que nous défendons la même chose, j’aime ton blog (j’y retournerai à n’en pas douter) apprécie ton engagement mais il me semble que ce billet gagnerait à s’inscrire dans une démarche plus constructive, moins gratuite et moins vindicative. Nous avons fait avec nos maigres moyens des articles ou des chroniques sur 80 % des artistes que tu « tagues » sur ton blog et la plupart était ravi que l’on parle d’eux. Tu conviendras qu’une couv’ sur trente deux ne peut remettre en question notre philosophie de défricheur et de défenseur de la Chanson au sens large, n’est-il pas ?
    Désolé donc de mal défendre ta chanson, celle des 45 tours et de l’Histoire…, mais à la rédaction de FrancoFans, on a encore envie de s’amuser et de cultiver le second degré…nos 25/30 ans de moyenne d’âge ne doivent pas y être étranger !
    A +
    Benjamin, le rédac’ chef

    Réponse : D’abord, grand merci Benjamin ! J’apprécie vraiment que tu prennes le temps de réagir à ce billet. Je ne pense pas (il se peut que je me trompe) qu’un rédac’chef parisien branché prenne ce temps pour répondre à ce qui n’est finalement qu’un blog.
    Je suis lecteur depuis pas mal de temps de FrancoFans. Par nécessité d’abord : c’est un de mes outils pour me tenir au courant de ce qui se fait en chanson, de ce qui sort aussi. Et par plaisir, même si ce plaisir est parfois contrarié par des articles incomplets, pas vérifiés (on pourra en reparler un jour, hors micro)… Mais FrancoFans existe et, dans le désert, il est comme salutaire oasis. Perfectible, il se perfectionne de numéro en numéro. Alors, qui aime bien châtie bien. Et mon billet est un coup de gueule sur ce dossier (léger) sur un duo encore plus que léger. Oui, on a le droit de prendre du plaisir sur qui est plus léger, bien sûr. Ne crois pas, Benjamin, que je me prend la tête à chaque écoute de disque. Il y a aussi des chanteurs qui me gonflent (et moi non plus je ne citerai pas de noms) et d’autres, plus populaires, plus « variétés », que je chérie pour des tas de raisons. Ou pour aucune. La formule d’un dossier dont la pièce maîtresse est l’interview vous économise l’analyse de l’artiste et de son oeuvre. Qui, particulièrement pour La Chanson du dimanche (là, soyons sérieux, il n’est pas question d’oeuvre ni même d’esquisse d’oeuvre, mais au mieux d’aimables pochades), serait intéressante et mettrait sans doute en évidence le vide total de ces deux-là, de leur production, leur inutilité sociale et artistique… Ca me semble dommage de perdre une « une » si précieuse pour ça quand tant d’autres artistes le méritent (et je ne parle pas nécessairement de ceux que tu trouves « emmerdants » – si ça se trouve, on parle des mêmes…). Ceci dit, ça ne remet pas en cause mon intérêt pour FrancoFans dont je serai encore lecteur au prochain numéro : ce que je dis de FrancoFans, je ne le dis pas de Serge.
    Lecteur de FrancoFans donc, j’ai des exigences envers ma revue. Et peux avoir des déceptions, voire des indignations. Que je dis, que j’écris.
    Je suis très satisfait de te savoir sensible à ça et de me répondre. Respect !
    MK

    Répondre
  16. Publiconcert 8 décembre 2011 à 16 h 13 min

    FrancoFans, Serge… certes, c’est ce qu’on trouve en kiosque, donc en payant… Mais, ainsi que cela a été dit précédemment, il existe aussi des « gratuits », comme par exemple Longueur d’Ondes qui, certes, encense un peu systématiquement les artistes présentés mais propose chaque trimestre un contenu dense et intéressant. Je trouve.

    Répondre
  17. Norbert Gabriel 8 décembre 2011 à 17 h 07 min

    «  »Il existe aussi des “gratuits”, comme par exemple Longueur d’Ondes qui, certes, encense un peu systématiquement les artistes présentés « 

    C’est pas faux, un des problèmes avec les « gratuits » (pour les lecteurs) c’est qu’ils doivent faire le grand écart entre l’obligation de se financer par les pubs, et la liberté éditoriale qui pourrait conduire à des conflits avec les « clients ». Imaginons un article au vitriol contre Universal, ça va pas faciliter les rencontres avec les artistes de la maison. Pour les autres gratuits qui encensent, j’en connais au moins un, et pour celui-là, j’ai un argument de défense, la liberté et le bénévolat impliquent que ses chroniqueurs partagent ce qu’ils aiment, et on ne va pas se faire du mal en écoutant plusieurs fois un album à jeter, même si ça peut faire du bien de se défouler en le dézinguant allègrement.
    Ce qui arrive parfois (le défoulement) avec les néo french rockeurs qui causent anglais parce que le français serait un crime contre la musique, ou que chanter en français c’est se foutre à poil. Un autre a dit qu’il chantait en anglais parce que le français, c’est trop dur à écrire. Là, on peut se lâcher…
    Et, dans la liberté éditoriale pluraliste, il y a ceux qui aiment « la chanson du dimanche » ça me sidère, mais c’est un point du vue que je ne censure pas.
    Toutefois, c’est plutôt du côté de Jéremie Bossone, Lili Cros et Thierry Chazelle, Carmen Maria Vega, Elisabeth Caumont, Céline Caussimon, Valérie Mischler, Agnès Debord et quelques autres de cette famille que je me régale, d’albums et de spectacles. Avec en permanence à côté de la chaîne, quelques vieux, toujours saignants, Brassens, Béranger, Ferré, et quelques toujours jeunes Anne Sylvestre, Michèle Bernard, Jacques Yvart, Higelin… et pas mal d’autres. Leprest, j’ai du mal à en parler au passé.

    Répondre
  18. BBR 9 décembre 2011 à 11 h 07 min

    Certes, la critique est constructive, mais attention aux guerres fratricides, et pire encore de générations, entre hommes de bonne volonté qui défendent la même cause.
    Soyons Sage, comme l’est le fondateur de Chorus et de Paroles et musique qu,i lui, au moins, n’entretient pas la cendre mais ravive la flamme en continuant le combat sur son blog.
    Et merci à tous de nous rendre « plus belle la vie » !
    BBR.

    Répondre
  19. Blanche 9 décembre 2011 à 20 h 13 min

    Vous avez tous raison en fait !
    Sauf que l’article de départ ne pousse pas franchement à pousser la porte du kiosque à journaux, et ça c’est dommage car Serge comme Francofans, très différents, permettent en tout cas de découvrir des artistes.
    De mon côté, moi non plus je n’ai pas aimé la couv’ de Francofans, mais pour vérifier si c’était vraiment une bêtise de les mettre en couv’, il faudrait aller vérifier sur les forums de fans de ce groupe s’ils ont au moins acheté le magazine.
    Pour le reste, Chorus manque, c’est clair, et du coup je m’interrogeais sur votre travail via ce blog, est-il assez visité, quels sont les changements depuis la fin de Chorus, le changement de média vous apporte-t-il des choses positives (aussi ?)

    Réponse : Ce n’est pas parce que tout ou partie des fans (quel mot horrible !) de La Chanson du dimanche aurait acheté Francofans que Francofans aurait raison, à mes yeux, d’avoir mis ce duo en couverture.
    Pour le reste… Ce blog ne me rapporte rien (pas le moindre centime d’euros) si ce n’est une très relative notoriété. Je suis très « papier » mais doit reconnaître que le support internet est intéressant. Ce blog est très visité. Si on additionne les abonnés et les connexions, il y a désormais entre 800 et 1000 lecteurs par jour, tous les jours. Plus, beaucoup plus, lorsque qu’un article fait son buzz. Le lectorat est en constante progression. S’il n’avait pas progressé, je ne suis pas sûr que j’aurais continué, vu le travail et l’investissement que ça représente. Si des bonnes volontés, avec des réelles capacité d’écriture et une bonne culture chanson, veulent m’épauler dans cette tâche aussi enthousiasmante que franchement bénévole, je ne dis pas non. Vous ai-je bien répondu, Blanche ? MK

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  20. PATONZE 11 décembre 2011 à 9 h 20 min

    Je rejoins complétement cet article. J’ai d’ailleurs créé une association, LA PALANCA, qui a pour but de promouvoir les artistes du Sud-ouest(c’est déjà un sacré travail), car je me suis rendu compte de l’ignorance totale des talents de nos régions, qui galèrent avec des contrats à la petite semaine, simplement pour pouvoir manger, alors que les « grands » médias,nous diffusent leurs artistes Kleenex, des « Stars » de 3 mois tous fabriqués dans le même moule.
    Quelle tristesse !

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  21. andré 11 décembre 2011 à 11 h 12 min

    Ancien abonné à Chorus et maintenant à Francofans je suis un peu étonné par ta charge contre la dernière Une, alors que tu n’as pas réagi à celle consacrée à Didier Super :
    Je comprends que certains soient divertis par cet olibrius mais j’ai du mal à admettre qu’on puisse le considérer comme un chanteur.
    Heureusement il y a bien d’autres artistes, peu ou pas médiatisés, mis en valeur dans cette revue qui mérite pour cela d’être connue.
    Quant à Serge, n’étant pas maso, j’ai acheté le 1er numéro et je m’en suis tenu là.

    Réponse : Je suis tout à fait d’accord avec toi : la même charge s’imposait quant à la « une » consacrée à Didier Super (je l’avais oublié celui-là, c’est bien de me le remettre en mémoire, cet autre degré zéro de la… je n’ose même pas dire « chanson »). Mes excuses donc pour cette autre colère que je n’ai pas alors exprimée. La prochaine colère sera sur la « une » à Katerine quoique, celui-là, c’est plutôt pour les bobos de SergeMK

    Répondre
  22. Marc POMMIER 12 décembre 2011 à 9 h 47 min

    C’est bien superficiel ces revues ! J’ai feuilleté un temps Francofans ! Cela ne m’a pas effleuré une envie particulière d’abonnement !
    Quant à Serge, j’avais entendu parler, alors là c’est la cata !
    Plus de Chorus ! Reste à soutenir Je chante, Vinyl et le formidable boulot de Eric Nadot qui mériterait un soutien plus important de la part des anciens des revues ! Chacun dans son petit coin a, c’est vrai, son autonomie sur les blogs.
    Ca permet aussi de formuler des chroniques plus libres et plus consistantes !
    Mais regroupez-vous nom de dieu ! On voit ce que cela a servi de vouloir élargir à trop de show bizz ! Chorus ou Paroles & musique ont capoté à chaque fois !

    Réponse à chaud : Chaque fois que, ici ou ailleurs, je peux faire la promotion du travail d’Eric Nadot, je le fais.
    Ceci dit, je ne suis pas persuadé que regrouper les différentes sites soit utile et productif. Au fil du temps, ces sites (surtout des blogs d’ailleurs) se peaufinent, se personnalisent de plus en plus, offrant alors non une concurrence mais une vraie complémentarité. Ainsi le blog de Fred Hidalgo qui semble s’orienter, non sur l’actualité mais sur une sorte d’anthologie (comme le série sur Jacques Brel actuellement, qui succède à une série sur Allain Leprest) de la chanson. Il faut fortifier l’audience de ces blogs, c’est à dire les faire connaître, partager : c’est votre rôle aussi, vous, internautes. A ces blogs de bien mettre à jour leurs liens pour aider les lecteurs à circuler sur la toile. Reste que ça ne remplacera tout de même pas une revue comme Chorus dont je ne suis pas persuadé que ce soit « l’élargissement au showbiz » qui soit la cause de sa disparition. MK

    Répondre
  23. Dani 25 février 2012 à 14 h 55 min

    Merci Michel pour ce billet si croustillant et rare… dans un panorama où la presse « est en laisse ». Continue !
    Abraço.
    Daniela

    Répondre

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