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La boulangère de Bénabar

par Floréal Melgar*

Vendredi 13 janvier au soir, à une heure de grande écoute, était retransmise sur une chaîne de télévision du service public l’édition 2012 de ce qu’« ils » appellent « La fête de la chanson française » (notre photo). Au programme, bien sûr, tous ces artistes qu’il est permis de voir et d’entendre en permanence, tout au long des années qui passent, sur le petit écran et sur les ondes radio. Toujours les mêmes.
Car la « chanson française », c’est devenu ça : le show-biz, les paillettes, on tape dans ses mains, les bons sentiments qui dégoulinent jusque sur la zapette, on s’aime tous, on s’embrasse, le dernier jeune talent qui promet beaucoup, la preuve il chante avec un chapeau sur la tête, on reprend en chœur l’immortel succès d’un grand ancien disparu, « qui nous manque tant », précisera une présentatrice un peu « bas de plafond ». La grand-messe peut commencer. Et pour la bénédiction, on fera même venir une grande vedette vieillie qui aime tout le monde, un Aznavour ou cette pauvre Juliette Gréco, caricature d’elle-même.
Vendredi 13 janvier, pour cette prétendue fête annuelle de la chanson française, comme lors des années précédentes et celles à venir, n’ont pas été conviés Véronique Pestel, Béa Tristan, Gérard Pierron, Anne Sylvestre, Rémo Gary, François Gaillard, Melaine Favennec, Philippe Forcioli, Sarcloret, Gilbert Laffaille, Yvan Dautin, Jean-Michel Piton, Michèle Bernard, Francesca Solleville, Thomas Pitiot, Gérard Morel, Michel Bühler, Jacques Bertin, Alain Sourigues, Xavier Lacouture, Pierre Delorme, Hélène Maurice, Vincent Absil, Hélène Martin, Louis Capart, Hervé Akrich, Wladimir Anselme, Laurent Berger, Michel Arbatz, Clément Bertrand, Nicolas Bacchus, Môrice Benin, Michel Boutet, Céline Caussimon, Anne Peko, Anna Prucnal, Annick Cisaruk, Christian Camerlynck, Henri Courseaux, Christiane Courvoisier, Claire Elzière, Natacha Ezdra, Entre 2 Caisses, Eric Toulis, Bruno Daraquy, Jean Duino, Agnès Debord, Dominique Grange, Joël Favreau, Jean-Luc Debattice, Marc Havet, Michel Hermon, Bernard Joyet, Jehan, Jofroi, Jean Guidoni, Marcel Kanche, Alice Dézailes, France Léa, Romain Lemire, Nicolas Reggiani, Elizabeth, Jean-Pierre Réginal, Gilles Roucaute, Claude Semal, Gilles Servat, Bruno Ruiz, Nathalie Solence, Lou Saintagne, Valérie Mischler, Annick Roux, Jean Vasca, Laurent Viel, Zaniboni, Madame Raymonde, Coline Malice, Vanina Michel, Pascal Mary, Laurent Malot, Pierre Lebelâge, Yannick Le Nagard, Hervé Lapalud, Gérard Pitiot, Dominique Ottavi, Jeanne Garraud, Gaëlle Vigneaux, Alain Léamauff, Alain Nitchaieff, Nathalie Miravette, Louis Arti, Gildas Thomas, Coko, Alain Aurenche, Presque Oui, Rue de la Muette, Christian Paccoud, Henri Tachan, Aline Dhavré, Hervé Suhubiette, David Sire, Emmanuel Depoix, Philippe Guillard, Claude Astier, Frédéric Bobin, Paule-Andrée Cassidy, Ariane Dubillard, Mona Heftre, Jean Dubois, Grabowski, Thomasi, Olivier Trévidy, Wally… (j’en oublie beaucoup, liste à compléter par le lecteur)…
Comme Allain Leprest, qu’un crétin branché à carte de presse oublie de citer dans l’article de Libération qu’il consacre aux chanteurs disparus au cours de l’année 2011, vous n’existez pas, amis de la chanson de paroles, ou si peu…
Mais le trou dans lequel on vous enterre chaque jour un peu plus ne semble pas encore assez profond aux yeux de tous. Interrogé sur son métier pour le journal La Croix, Bénabar, chantre avant-gardiste du banal, porte-voix de la réhabilitation de l’insignifiant, de l’exaltation du dérisoire et du futile, s’est trouvé un combat urgent et d’importance à mener : « Je défends bec et ongles la chanson de divertissement. Si vous écoutez les mêmes chansons que votre boulangère, vous n’avez pas forcément échoué dans la vie. »
Et ta boulangère, Bénabar, elle a une Rolex ?

(*) Je ne saurais que vous recommander la lecture régulière du blog de Floréal, à mettre dans vos favoris. MK

(Ce billet est le 700e publié sur NosEnchanteurs)

32 Réponses à La boulangère de Bénabar

  1. christian pierredon 18 janvier 2012 à 9 h 07 min

    Pas entièrement d’accord sur cette démolition de Bénabar. Bénabar est un chanteur qui se veux populaire. Il l’affiche clairement, le dit. Il se veut le nouveau Joe Dassin, en quelque sorte.
    Moi, Joe dassin, il m’a permis d’écouter des chansons quand j’étais jeune, ce qui m’a permis de m’ouvrir plus tard sur des Brassens, Ferré, Laffaille, Béranger, etc. Bénabar fait de la chanson gentille, facile ? Et alors ? Personnellement, je préfère cette chanson là à toute cette bouillie agressive de bourgeois anarcoterroriste tendance Beaujolais qui nous gavent les oreilles avec un rap insignifiant où on dénonce les riches parce qu’au fond, on voudrait avoir leur fric, leur bagnole, leur femme…
    Bénabar n’est rien de tout ça, il a choisi un chemin de chanson tranquille, il a un public qui le suit, avec des haut et des bas, avec pour objectif, comme nous tous, de pouvoir vivre de son métier. Car même dans le succès, il ne faut jamais oublier que la chanson est un métier où on vous adule un jour pour vous mépriser le lendemain. Qui peut prétendre savoir quel est le bon chemin ?

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  2. daniel lesage 18 janvier 2012 à 9 h 26 min

    Une des dernières chansons d’André BONHOMME a pour titre « Madame la chance »…
    Prémonition ?

    http://youtu.be/mkXlq1Sef6E

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  3. Fred HIDALGO 18 janvier 2012 à 10 h 00 min

    Au-delà du cas Bénabar, ce constat sur la situation de la chanson vivante à la télévision que tu dresses aujourd’hui, cher Michel, était déjà – quasiment à l’identique – celui qui nous révoltait, dès 1980, lorsque nous avons créé « Paroles et Musique » (il n’y a qu’à relire mes éditos de l’époque), parce que pas plus que la télé aucun journal ne rendait compte alors de la réalité de la chanson. Constat d’ailleurs partagé officiellement ensuite, avec enquête et statistiques à l’appui, par le « Comité consultatif national pour la chanson et les variétés » créé en 1982 par la Direction de la Musique et de la Danse (excellent et si regretté Maurice Fleuret…) auquel on m’avait demandé de participer pour travailler à des propositions visant à mieux rendre compte de la réalité de la chanson française dans l’audiovisuel et à « contribuer à la définition d’une politique nationale pour la chanson et les variétés ».

    Hélas, malgré tout notre travail, un an durant (bénévole il va sans dire, et tous frais à notre charge), des résultats édifiants (voir P&M des années 82-83 pour les détails) et des recommandations toutes simples (dont la création des Centres régionaux de la chanson), l’aspect « consultatif » de notre mission permit au locataire du ministère de la Culture de jeter rapidement et sans trop de scrupules notre rapport aux orties, préférant nommer un « Monsieur Chanson » (Pascal Navrant, si ma mémoire ne me fait pas défaut). Il est vrai qu’il eût été fort risqué de suivre les recommandations d’une bande de prétendus professionnels, soi-disant représentatifs du terrain, nommés (par ordre alphabétique) : Max Amphoux, Jacques Bertin, Patrice Blanc-Francard, Jean-Michel Boris, Jean-Pierre Bourtayre, Daniel Colling, Philippe Constantin, Jean Dufour, Fred Hidalgo, Michel Jonasz, Marc Ogeret, François Rauber et Roger Siffer (avec un certain Charles Trenet pour président d’honneur)… On sait ce qu’il advint par la suite avec la glorification des variétes et la malchance aux chansons.

    Bref – hélas ! – rien de nouveau en 2012 sous le soleil de la chanson française, ou plutôt rien de nouveau sous celui des projecteurs médiatiques toujours aussi aveugles et sourds à la réalité du terrain. Alors, bonne continuation pour ce combat que j’ai mené pendant plus de trente ans, en toute indépendance, et en prenant plus de coups (bas) que l’on peut imaginer (une démarche authentique et désintéressée est encore plus « suspecte » pour « ceux qui font l’opinion », comme dit Souchon). Oui, merci, « les jeunes », de continuer le combat pour « la défense et l’illustration » de la « chanson vivante » sous toutes ses formes (c’est essentiel)… et toutes générations confondues, la chanson étant « une chaîne sans fin, m’a dit un jour mon ami Jean-Roger Causimon, dont nous ne sommes tous que d’humbles maillons », humbles certes mais indispensables (même et surtout en dehors des plateaux tv) pour que la chaîne ne casse pas. Oui, merci de continuer à faire chorus…
    Fred Hidalgo

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  4. Michel BOUTET 18 janvier 2012 à 10 h 01 min

    Je le connais, Floréal Melgar : c’est rien qu’un gars qui ricane (j’ai des preuves !). Donc, tel un Zorro vengeur enfourchant son Solex, je viens dire ceci : plaignez le pauvre Bénabar ! Mettez-vous à sa place : au début, voilà un garçon sympathique qui relevait le flambeau de la chanson française souriante mais intelligente (Annie Cordy attendait la relève depuis quelques années). Il se confirme assez vite que notre homme peut presque rivaliser avec Johnny pour ce qui est du chiffre d’affaires (et vive les Zénith où l’on peut entasser 5.000 cochons de payants). Et, dans le même temps, suivant l’analyse de quelques journalistes incultes et de quelques programmateurs mal renseignés (Floréal, ne t’avise pas d’inverser les adjectifs, svp !) on le prend même pour un auteur ! Et aujourd’hui ? On le fustige, on le moque, on le lapide. Bande de jaloux, que je dis. Mais le jour où on lui remettra la légion d’honneur à Bénabar, j’en connais qui feront moins les malins.
    P.S. Floréal, t’aurais pas oublié Alain Barrière (alias « La victoire en chantant ») dans ta liste ?
    P.P.S. Je dois à l’honnêteté de préciser que Bénabar est vraiment sympathique et qu’il se révèle un honnête comédien.

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  5. Norbert Gabriel 18 janvier 2012 à 10 h 01 min

    Sur le fond, je suis d’accord, ce genre d’émission ne présente un intéret que dans la dernière demi heure où on peut voir et entendre des jeunes talents peu diffusés comme Cyril Mokaïesh par exemple dans la dernière émission. Dont je n’ai vu que cette dernière demi heure. Toutefois, je mettrai deux bémols à ce cri de rage salutaire, le flingage de Bénabar sur « le chantre avant-gardiste du banal, porte-voix de la réhabilitation de l’insignifiant, de l’exaltation du dérisoire et du futile » c’est réagir comme un auditeur qui ne connaitrait que les play lists réductrices des radios ou de télés. Quand il fait une chanson comme « Je suis de celles.. » on n’est pas dans le futile, et en spectacle, après les chansons de divertissement qui font danser le public, quand il chante cette chanson, le public écoute. Ce qui n’est pas toujours le cas, ce que déplorait Lavilliers en voyant le public danser et sautiller sur une chanson plutôt dramatique. Si le chanteur est un témoin de son temps, la génération que décrit Bénabar dans certaines chansons est assez bien vue, pas mal de trente-quadragénaires coincés entre cocooning et désabution (salut Nino!) En son temps de grande gloire, on pourrait dire que Michel Delpech était aussi un chanteur gentillet et propre sur lui… Reflet de son époque ?
    Le deuxième bémol sera pour la pique sur « l’animatrice bas de plafond » . Depuis quelques années, c’est dans l’air du temps de tirer à vue sur Daniéla Lumbroso. Qu’on peut ne pas apprécier. Mais Chabada est une émission un peu différente de ce qu’on voit d’habitude, il y a des moments intéressants dans les rencontres entre artistes de générations différentes. Et sur un plan général, Daniéla Lumbroso que j’ai connue à l’époque de L’Oreille en Coin avec Paula Jacques, Denis Cheissoux, Marie Odile Monchicourt entre autres, était très loin d’être « bas de plafond ». Ce n’est pas parce qu’on présente une émission idiote qu’on est forcément idiot. Et quand elle faisait la culture à LCI personne ne l’a critiquée sur ses compétences.
    Cette fête de la chanson française à la télé n’est pas différente que ce que la télé a toujours proposé en prime time, les tubes des « grandes vedettes » du moment et du commerce. Il y a bien eu quelques oasis avec les Bienvenues de Guy Béart, ou une émission de chanson qu’avait fait Roger Gicquel (j’ai oublié le nom) une des rares fois où on a pu voir Michèle Bernard à la télé…
    Le problème majeur de la chanson à la télé, c’est que c’est « segmentant » disent-ils, fini le bon temps où la famille s’installait devant l’écran pour suivre une émission sans zapette à la main. Un « djeun » qui voit un accordéon se sauve en courant, que ce soit Verschuren ou Daniel Mille, on n’écoute plus la chanson à la télé, on la regarde, d’où les mêmes types de produits faits plus pour l’image que pour le son. Ou le sens.
    Cette émission « la fête de la chanson » est représentative de l’approche qu’ont tous les programmateurs aujourd’hui, ils écoutent 5 secondes d’intro, et évaluent ce que va penser l’auditeur, en le prenant souvent pour un bas de plafond, la preuve cette anecdote, racontée par Valérie Mischler : son album est écouté par le programmateur d’une radio locale, commentaire, « oui mais ces pianos voix ça va pas, c’est pas assez ceci ou celà.. ah tiens ça c’est bien .. » La chanson c’est « Ça d’vait arriver » c’est sur un rythme vif, mais c’est l’histoire d’une femme qui meurt sous les coups de son cher mari… Voilà, la musique est bonne, coco, ça va plaire…Pour les paroles, s’il fallait penser aussi au sens du texte … C’est ça la majorité des radios aujourd’hui. Et les télés idem. C’est pas drôle…

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  6. Fred HIDALGO 18 janvier 2012 à 10 h 26 min

    Juste pour donner la précision qui t’échappe, Norbert : l’émission de Roger Gicquel dont tu oublies le nom s’appelait « Vagabondages » et c’était de loin la meilleure émission TV consacrée à la chanson vivante après les « Discorama » de Denise Glaser et les « Bienvenue » de Guy Béart (de toute façon les « meilleures émissions » de chanson se comptent sur les doigts d’une main depuis les années 60). Pour info complémentaire voir ce sujet que j’avais consacré à « Vagabondages » dans « Si ça vous chante » (http://sicavouschante.over-blog.com) à la disparition de Roger Gicquel… dont personne alors, ou presque, n’a alors relevé le fait qu’il adorait (et connaissait parfaitement) la chanson, « oubliant » cette émission à laquelle il tenait plus que tout.
    Fred
    http://sicavouschante.over-blog.com/article-vagabondages-88505240.html

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  7. Franck Halimi 18 janvier 2012 à 10 h 46 min

    Le problème n’est pas, me semble-t-il, celui du chemin.
    Après des débuts prometteurs, Bénabar taille sa route à sa façon et c’est son histoire, à laquelle on est libre d’adhérer ou pas.
    En fait, c’est plutôt la question de l’occupation de l’espace public qui se pose.
    En effet, il en va de la responsabilité des programmateurs que d’ouvrir leurs ondes, leurs canaux, leurs journaux ou leurs chaînes (quel terme révélateur !) à une expression plurielle => plus riche.
    Le film « Les nouveaux chiens de garde » de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, dénonce à raison la pensée unique des médias et leur collusion avec les intérêts économiques dominants, ce qui fausse la donne en matière d’information.
    Eh bien, pour la chanson, c’est exactement la même chose : par des choix clairs et délibérés, il se trouve qu’une poignée « d’artistes » occupe le terrain médiatique et ne donne à voir et à entendre qu’une infime parcelle de la chanson d’expression francophone.
    Si on peut le déplorer, ne nous voilons pas la face, il s’agit bel et bien d’une stratégie délibérée pour ne pas donner voix au chapitre (=> une quelconque influence) à des idées qui pourraient être contre-productives pour les pouvoirs (politique, médiatique et financier) en place.
    Ceci étant dit, arrêtons donc de jérémier et de nous indigner de la sorte (je ne dis pas qu’il ne faut pas dénoncer cet état des choses, le papier de Floréal Melgar étant, soit dit en passant, excellent) => faisons en sorte que des alternatives existent encore plus fort qu’à l’heure actuelle en lieu et place des leurres actuels.
    Continuons à faire découvrir des auteurs, des compositeurs et des interprètes qui nous ouvrent les oreilles, les yeux et l’âme, persistons à développer ces lieux où la chanson peut s’exprimer en toute liberté, acharnons-nous à informer (comme le fait si bien ce blog) sur les talents (nouveaux et moins récents),…
    Bref, faisons en sorte que cette chanson qui nous mobilise et nous entraîne puisse aussi exister économiquement, afin que ceux qui l’animent au quotidien puissent juste en vivre.
    Voili, je voulais juste dire que nous ferions mieux de consacrer nos efforts à construire ce que l’on aime, plutôt qu’à détruire ce qui nous entrave.
    A bon entendeur, salut !

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  8. Morel 18 janvier 2012 à 10 h 55 min

    Il y a quelque chose qui me dérange dans la manière que chacun de vous a de dresser ce triste bilan de la médiatisation des chanteurs que vous défendez et que je défends aussi… Ce sont les mêmes… Je m’efforce, depuis des années, de faire entendre cette autre chanson que nous aimons…. Il fut un temps, c’était sur radio Zinzine, aujourd’hui, c’est sur radio Ballade… Mais je ne m’appelle pas Philippe Meyer – fort heureusement pour moi- et pas non plus Danièla Lombroso… Aussi mes émissions restent des émissions de l’ombre, comme les chanteurs que je défends… S’il faut jouer le jeu de la rupture, il faudrait rompre aussi avec ce réflexe de ne considérer que ce qui est visible ou prestigieux : la télé, une radio nationale et des animateurs qui ne sont pas animés d’une vraie passion mais se servent davantage qu’ils ne servent la chanson ou les chanteurs qu’ils présentent… Alors, jouez donc le jeu de la résistance à l’hypocrisie et à la médiocrité : relayez les informations des passionnés comme moi qui, coûte que coûte, avec les moyens du bord, font exister cette chanson de l’ombre.
    Je terminerai en citant François Béranger :
    « S’il faut un jour aller chanter clandestinement, dans les catacombes, pourchassé par les limiers de la police culturelle, j’y serai. Car il y a la Chanson, aussi vieille que les hommes .
    Le produit chansonnette-savonnette bien mode, bien sexy,
    bien torché, bien rythmé est souvent comme un crachat à la face du monde. »

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  9. Marc Havet 18 janvier 2012 à 12 h 47 min

    Bravo Morel pour radio Ballade !
    Bravo Kemper pour ce blog !
    Bravo Hidalgo idem !
    Bravo Floréal pour le Forum Léo Ferré !
    Bravo Noelle pour Au Limonaire !
    Et bravo Marc Havet pour Au Magique !! Excusez-moi du peu ….
    Et quelques autres à Paris ….
    Bravo à tous ces lieux de région qui nous programment, nous qui sommes
    « des artistes censurés » comme le dit si bien Michel Bühler.
    La lutte continue !
    Et que vive la chanson !
    http://www.aumagique.com
    http://www.marchavet.com
    A suivre…

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  10. Dominique Grange 18 janvier 2012 à 13 h 27 min

    Pour tous/toutes les censuré(e)s de la chanson (dont je suis, en effet, et depuis belle lurette), merci, Flo ! Ton coup de gueule me va droit au coeur… Il en faudrait plein des comme ça !!
    Et merci aussi à Michel pour ce Blog où je viens souvent respirer un petit coup pour être sûre que je suis pas toute seule à m’énerver dans mon coin…
    Saludos, compañeros ! Hasta la victoria !

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  11. Fred HIDALGO 18 janvier 2012 à 13 h 39 min

    Petite précision de détail, Michel, juste au cas où : quand je parlais (plus haut) du constat que tu dressais, Michel, c’est bien sûr en supposant que tu t’associais pleinement, sans réserve, aux propos de Floréal, puisque relayés sur ton propre blog. A bientôt !

    Réponse : Bien sûr, Fred, que je m’associe aux propos de l’ami Floréal. Du reste, les billets de ces derniers mois ont souvent exploré les mêmes sujets, par des focales différentes. Les très nombreux commentaires à chacun de ces articles prouvent la grande préoccupation de nos lecteurs sur ce sujet. A bientôt ! MK

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  12. Fred HIDALGO 18 janvier 2012 à 14 h 47 min

    « Voili, je voulais juste dire que nous ferions mieux de consacrer nos efforts à construire ce que l’on aime, plutôt qu’à détruire ce qui nous entrave », souhaite Franck Halimi plus haut. Je signe des deux mains… et je persiste en ce sens comme je l’ai fait concrètement, avec mon équipe rédactionnelle, à travers « Paroles et Musique » puis « Chorus (Les Cahiers de la chanson) » dans les années 80, 90 et 2000. Avec au bout du compte des centaines (voire des milliers) d’artistes présentés (et souvent découverts à leurs tout débuts), parce qu’ils le valaient bien, et pour le bonheur de ceux et celles qui les découvraient ainsi à leur tour.

    C’était autrement plus efficace que de perdre du temps, de l’énergie (et de la place rédactionnelle !) pour être seulement et inutilement négatif. Une manière de voir le monde et de chercher à l’améliorer (d’accord avec Aragon, j’ai toujours essayé de mettre en pratique sa définition de la critique selon laquelle celle-ci devrait être avant tout “une pédagogie de l’enthousiasme ») que j’ai rappelée, après la disparition brutale de “Chorus”, dans « Si ça vous chante » (http://sicavouschante.over-blog.com ) sous le titre « Etat critique » : http://sicavouschante.over-blog.com/article-etat-critique-45563642.html

    Bonne continuation à tous !
    Fred Hidalgo

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  13. Meslet 18 janvier 2012 à 15 h 05 min

    J’avoue que ça fait effectivement un petit pincement au cœur d’entendre une prétendue émission de télévision en l’honneur de la chanson française sans un seul des noms de ceux que tu as cités… Ils se consolerons peut être un peu en voyant que toi Michel, qui aime tant la belle ouvrage, tu ne les as pas oubliés…
    Quant à moi je pense comme Gérard Morel que c’est au quotidien que la chanson se défend, sans rêver de la reconnaissance dans la petite lucarne, en écrivant, en chantant, bien-sûr, mais aussi en s’engageant dans la vraie vie, en se battant pour mettre en place concrètement des spectacles, clandestins ou pas, qui font honneur à la chanson et qui font connaitre les… « oubliés ».
    Amicalement,
    Paul.

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  14. Papa Momo 18 janvier 2012 à 16 h 44 min

    Arrêtons de rager contre ceci ou cela, mettons notre rage à faire vivre cette chanson de proximité qui reste vivante grâce à tous ces derniers carrés de résistance que sont les petits lieux de spectacle et les festivals de convivialité et de découvertes. Vive la chanson !

    Réponse : C’est pas de la rage, il me semble, juste un billet d’humeur comme j’en fais moi-même et que je les affectionne. Mine de rien, ce sont ces billets-là les plus fédérateurs : ils nous permettent de discuter entre nous, par des commentaires souvent brillants et constructifs. Ils amènent le débat. Reste que l’objet principal de NosEnchanteurs est quand même d’élargir le cercle de ces enchanteurs, de les présenter, de dire un peu de leur actualité. Retour à le découverte dès demain, avec Lizzie, excellent papier de Claude Fèvre, nouvelle venue dans la petite équipe du blog. MK

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  15. florealanar 18 janvier 2012 à 17 h 59 min

    Bonjour à tous. Tout d’abord, merci à Michel Kemper d’avoir placé mon petit article, écrit à l’origine pour mon propre blog, sur le sien.
    Je souhaiterais répondre à quelques remarques que vous avez faites. A Christian Pierredon, je voudrais dire que le sujet abordé dans cet article n’est pas Bénabar, sa gentillesse réelle ou supposée, ni même son oeuvre, même si je me suis moqué un petit peu. Je voulais simplement évoquer l’absence totale de la chanson dite « à texte », ou « de paroles », ou « poétique », comme on voudra, à la télévision et à la radio, au profit d’un seul type de chansons que l’on pourrait précisément qualifier de divertissantes, et plus souvent encore de crétinisantes. Et que vient nous dire Bénabar ? Qu’il est prêt à défendre « bec et ongles » cette chanson-là, alors qu’elle est omniprésente. Quel danger court-elle ? Quelles menaces pèsent sur elle ? C’est cela l’objet de mon petit pamphlet.
    Par ailleurs, chacun peut apprécier ou pas l’oeuvre « gentille » de Bénabar. Ne pas y être sensible, comme c’est mon cas, ne signifie pas qu’on est un fan de la « bouillie agressive » que serait le rap « anarcho-terroriste ». Je n’ai pas plus d’attirance pour le rap, mais fort heureusement le choix, en matière de chanson, ne se limite pas à cette alternative, Bénabar ou rap.

    A Norbert Gabriel, je voudrais dire, à propos de ce qu’il appelle le « flingage de Bénabar », qu’il est vrai que quelques chansons surnagent peut-être dans le répertoire de cet auteur, mais qu’à 90% au moins ses chansons restent insignifiantes à mon goût. Il affirme dans cet entretien au journal « La Croix » qu’il veut être le chanteur des classes moyennes, que d’autres nomment « bobos ». Grand bien lui fasse.
    Daniela Lumbroso est peut-être moins stupide qu’elle en a l’air, c’est possible, mais là encore l’important n’est pas là. Il s’agit du rôle qu’elle joue, comme tous les animateurs télé d’ailleurs, dans ce genre d’émissions nullissimes. Celui de brosse à reluire, condamnée à proférer des banalités. Quant à ton argument de défense: « Ce n’est pas parce qu’on présente une émission idiote qu’on est forcément idiot », il me laisse pantois. Car je serais tenté de dire que c’est vrai mais que c’est sans doute encore pire.

    A Franck Halimi, en réponse à la fin de son commentaire, je voulais dire que je ne suis pas de ceux qui se cantonnent dans la critique négative ou les jérémiades. Très immodestement, je rappellerai qu’avec deux bons camarades j’ai été, en 1981, le fondateur de Radio-Libertaire, dont l’une des caractéristiques premières était précisément d’avoir opté pour la chanson francophone « de qualité » en matière de programmation musicale et d’avoir rallié à sa cause, justement, une foule d’artistes oeuvrant dans ce domaine. Par ailleurs, avec une poignée d’amis, je fais partie de l’équipe de bénévoles qui fait vivre depuis près de onze ans maintenant le Forum Léo-Ferré d’Ivry-sur-Seine. Je pense pouvoir affirmer, comme d’ailleurs Michel Kemper, Fred Hidalgo, Norbert gabriel, dans leurs domaines respectifs, avoir un peu oeuvré en faveur de cette chanson que nous aimons.
    Je pense néanmoins qu’à côté de ce travail positif il reste nécessaire de dénoncer ce scandale absolu, cette injustice majeure qu’est la marginalisation croissante et voulue, en haut lieu, de ladite chanson de paroles. Et je continuerai.

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  16. paque 18 janvier 2012 à 18 h 18 min

    moi aussi je fais des chansons en francais, j’ai pas regardé l’émission, j’achète pas les albums de bénabar, mais j’ai rien contre ce type et je comprends pas qu’on puisse parler aigre « d’exaltation du dérisoire et du futile »… la haine et la rancoeur, ça sert a rien. qu’avons nous fait, à part voter chirac en 2002 ?
    allez, c’est pas la fin du monde…

    Réponse : Il ne me semble pas qu’il y ait, dans l’article de Floréal, de rancoeur, encore moins de haine. Je vous invite à lire le commentaire qui précède le vôtre : les explications, s’il en était besoin, de l’auteur. Merci. MK

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  17. herve cristiani 18 janvier 2012 à 19 h 00 min

    si ça continue je vais finir par pousser un coup de gueule moi !

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  18. herve cristiani 18 janvier 2012 à 19 h 03 min

    lol ! j’ai encore été oublié dans les oubliés… je suis le roi des insignifiants, c’est un coup à prendre !

    Réponse : T’inquiète pas, Hervé, y’en a tant et tant qui manquent à l’appel (nul ne peut être exhaustif) que ça n’a aucune importance. Amitiés. MK

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  19. murielle 18 janvier 2012 à 20 h 27 min

    Totalement d’accord avec le commentaire de Christian Pierredon.

    J’ajouterai : arrêtez de taper sur Bénabar pour défendre « la chanson française qui passe pas à la télé et c’est injuste ».
    Ça devient franchement fatiguant !
    Je préfère quand vous parlez avec passion de ceux que vous aimez sans taper sur les autres. C’est grâce à vos articles d’amour pour les moins connus que je découvre des trésors de la chanson française et que je deviens moins ignorante. Franchement, il y a tellement tellement pire que Bénabar (oui moi j’aime ce qu’il fait).
    Et puis, l’aigreur c’est pas beau…

    Réponse : Je l’ai déjà dit en réponse à un commentaire de ce billet : il ne me semble pas qu’il y ait d’aigreur dans l’article de Floréal. Ceci dit, je vous confirme, Murielle : il y a bien pire, vraiment bien pire que Bénabar. C’est pas Bénabar qui, dans ce billet-là, est attaqué : mais bien un système. Cependant, dès demain, retour aux découvertes, c’est promis. Quant à après-demain eh ben… euh… je ne sais pas… Merci Murielle de votre fidélité. MK

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  20. Depuiset 18 janvier 2012 à 20 h 34 min

    le Bel Hubert, Nicolas Jules, Loic Lantoine, Florent Vintrignier, Thierry Romanens, Fabian Tharin…

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  21. ¨Paula 18 janvier 2012 à 21 h 11 min

    Et Serge Utgé-Royo, et Julos Beaucarne ????

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  22. florealanar 18 janvier 2012 à 22 h 36 min

    A Hervé Cristiani : désolé, j’ai établi cette liste comme ça, de mémoire, et j’avais bien indiqué que j’en oubliais plein et que la liste était à compléter par les lecteurs, comme le font Depuiset et Paula (merci à eux).

    J’invite Murielle à lire la réponse que j’avais faite à Christian Pierredon et à d’autres, un peu plus haut, qu’elle n’a manifestement pas lue.
    Cordialement. Floréal.

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  23. Danièle Sala 18 janvier 2012 à 23 h 15 min

    Elisabeth Caumont, Jacques Yvart, Romain Didier, Camille, Louis Ville… Et tant d’autres. Une émission sur France musique, le dimanche soir, de 22 à 23 h : « Des nuits noires de monde » (Laurent Valéro) où l’on peut écouter ceux que l’on entend pas ou très peu ailleurs. Des revues Web qui en parlent avec passion et compétence, comme « Le doigt dans l’oeil », ou encore « Si ça vous chante » déjà cité .Et puis, le mieux, c’est d’aller les voir sur scène, et d’acheter leurs albums. Ceci dit, je n’ai rien contre Bénabar, et je trouve certaines chansons très agréables à écouter, comme « Quatre murs et un toit ».

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  24. Norbert Gabriel 19 janvier 2012 à 11 h 39 min

    Et Louis Ville, Lili Cros et Thierry Chazelle, ce n’est qu’un début, continuons le débat !

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  25. Norbert Gabriel 19 janvier 2012 à 11 h 42 min

    et Gilbert Laffaille, Eric Guilleton…

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  26. Franck Halimi 19 janvier 2012 à 14 h 40 min

    Merci pour les précisions, Floréal, et encore bravo pour ce papier dont on peut mesurer à quel point il a tapé juste et fort, tant il a suscité de réactions passionnées (toujours) et passionnantes (parfois) => je formule le souhait que ce type d’article fasse florès sur ce blog ô combien utile et intéressant…

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  27. christian pierredon 20 janvier 2012 à 11 h 54 min

    ne pas se tromper de combat : Les ennemis, ce sont les machines à fric, ceux qui ne sont pas dans les réalités. Pas les artistes.

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  28. murielle 20 janvier 2012 à 18 h 40 min

    > J’invite Murielle à lire la réponse que j’avais faite à Christian Pierredon et à d’autres, un peu plus haut, qu’elle n’a manifestement pas lue.
    Cordialement. Floréal.

    Evidemment. C’est internet! On survole les articles, on s’indigne, on y va de son commentaire, on poste à la hâte mais on ne lit pas… ;-)
    Cordialement

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  29. Claude 23 janvier 2012 à 21 h 43 min

    Ils ont oublié Milly aussi…
    http://nosenchanteurs.wordpress.com/tag/milly/

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  30. marie 24 janvier 2012 à 12 h 41 min

    Mais non, la vraie fête de la chanson française était du 15 au 21 janvier à Risoul avec Barcella, Batlik, les Ogres de Barback, Alex Kinn, Tom Poisson, Mathieu Boogaerts, Albin de la Simone, Jp Nataf, Clarika & Jean-Jacques Nyssen, Jeanne Cherhal, Ben Ricour …

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  31. gérard 16 mai 2012 à 10 h 57 min

    En complément de la liste de Floréal, dont j’approuve l’article et dont je salue le dévouement pour la chanson via le Forum Léo Ferré : Leny Escudero, Isabelle Mayereau, Anne Vanderlove, Enzo-Enzo, Môrice Benin, Fabienne Pralon, Pierre Tisserand, Gérard-André, Marc Servera, Gérard Prats, Jean-Sé, François Corbier …
    Avec mes excuses pour ce tardif relancement de débat…

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  32. gérard 16 mai 2012 à 11 h 04 min

    Je me permets de profiter de cette fenêtre pour signaler une modeste Fête de la Chanson française, qui ne sera pas présentée par Daniela Lumbroso et qui n’a pas invité Bénabar en vedette, qui proposera un co-spectacle à La Rochelle, Salle Combes, vendredi 1er juin à 21H avec :
    Jean-Marc Wickel et Michel Boudjema chantent Nougaro
    Marc Havet
    Marc Servera
    Jean-Pierre Réginal
    Rien que des « pas vus à la télé » !

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