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Le néant béant de chez Guéant

Sinistre ministre, Claude Guéant est un bon soldat qui drague dans la lie et répand son odieux, pestilentiel et présidentiel fumet, belle fragrance pour flatter le délicat odorat d’un électorat frontiste, narines marines et bouches d’égouts. Selon lui « toutes les civilisations ne se valent pas. » Et Bruno Gollnisch d’applaudir et de surajouter : « Je respecte beaucoup les autres civilisations mais j’ai le droit de penser que l’orchestre symphonique, c’est supérieur au tam-tam, même si le tam-tam c’est entraînant. » Même Luc Ferry, qui a besoin d’exister, renchérit (je le cite de mémoire) que l’opéra est supérieur au tambourin. Y’a bon Banania, nous sommes revenus aux pires heures du colonialisme !
A ces trois tristes individus, à leurs patrons et à leurs électeurs, j’aimerais faire entendre cette chanson de Michèle Bernard, Qui a volé les mots ?, qui prouve à quel point nous avons pillé les autres civilisations (preuve qu’elles ne sont pas si inférieures que ça). Que nous nous les sommes mises en bouche au quotidien, qu’elles nous permettent jour après jour de nous exprimer. Y compris, hélas, pour dire de telles conneries.

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9 Réponses à Le néant béant de chez Guéant

  1. Franck Halimi 10 février 2012 à 18 h 15 min

    Oui, Michel, magnifique et très efficace réponse (quelle illustration que la chanson de Michèle Bernard !).
    Ceci dit, ces médiocrates qui président à nos destinées, nous entraînent dans des pièges dans lesquels nous tombons à un moment ou à un autre… d’une façon ou d’une autre.
    En effet, soit personne ne s’en émeut et ces petites phrases assassines touchent leurs cibles fragiles, soit ça réagit éruptivement (parce qu’il y a effectivement de quoi se gratter) et, du coup, ce « buzz » leur permet de passer à travers les gouttes d’un bilan désastreux et sujet à caution.
    La « sortie civilisationnelle » de Guéant fait que les problèmes économiques ne suscitent plus l’intérêt qui leur était jusqu’alors porté => quoi qu’on fasse, les piques de Guéant participent du nuage de fumée dont on entoure le président-candidat, de façon à noyer le poisson.
    Pour ce qui me concerne, je serais pour que l’on porte le débat là où le bât blesse, tout en ignorant superbement ce genre de provocation.
    Mais, ce n’est que mon avis et je le partage…

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  2. Danièle Sala 10 février 2012 à 19 h 06 min

    Et la France d’en bas est inférieure à la France d’en haut sans doute pour Mr Guéant et ses amis. Et la civilisation auvergnate bien inférieure à celle de Neuilly-sur-Seine. Allez ! courage, plus que deux mois… Pour les renvoyer dans leurs paradis fiscaux. Et encore merci pour cette belle chanson de Michèle Bernar.

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  3. André 11 février 2012 à 10 h 18 min

    Toujours de Michèle Bernard, on peut écouter aussi « Nomade » ou « Maria Szusanna ». Michèle prône le droit à la différence avec une rare élégance, ce qui donne, paradoxalement, de la force au message.

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  4. herve lapalud 11 février 2012 à 10 h 36 min

    j’ai eu la chance de croiser certains joueurs de tambourins dans mon chemin de musicien.

    Je pense à Edmundo Carneiro, musicien brésilien et joueur de pandeiro que l’on peut voir à l’oeuvre ici
    http://batucadadesmille.conservatoire-lyon.fr/edmundo-carneiro.html
    (tiens un Conservatoire français n’est pas si conservatiste que cela et pense qu’il est utile de s’ouvrir à d’autres cultures)

    Je pense à Ismael Mesbahi, joueur entre autres du riqq oriental et à l’oeuvre ici sur la derbouka
    http://www.youtube.com/watch?v=iPko-Z8E-ac

    je ne crois pas que la maîtrise de ces instruments d’apparence rudimentaire soit plus aisé que celle des instruments privilégiés de la musique occidentale. Bonne découverte.

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  5. Christine MIrété 11 février 2012 à 13 h 13 min

    Je voulais dire quelque chose, mais tous les commentateurs on exprimé ce que je pensais, juste une chose, avant que je m’en aille… Si je croise des sarkozystes, je me collerais un masque de chirurgien sur le visage avant de leur parler. ou alors si j’ai des pinces à linge… Merci pour cet article, Michel, vous avez cloué le bec à Guéant.

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  6. Nourrisson 11 février 2012 à 15 h 00 min

    Combien de temps va-t-on encore les laisser insulter le PEUPLE ?

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  7. Gérard DEBARD 11 février 2012 à 19 h 11 min

    Pleinement d’accord avec Franck Halimi. Pendant qu’on vocifère, à l’Assemblée Nationale ou ailleurs, le chômage continue d’augmenter, le racisme ordinaire triomphe et notre pouvoir d’achat se réduit comme peau de chagrin.
    Alors oui, je pense que le mépris silencieux serait une réponse plus appropriée que nos indignations (quelque justifiées qu’elles soient) parce qu’elles dressent un rideau de fumée qui empêchent de voir la mocheté du quotidien que ces messieurs nous ont concocté depuis dix ans. Mais bon, je ne suis pas certain d’avoir raison !
    Gérard DEBARD

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  8. Delorme 12 février 2012 à 13 h 39 min

    « Je respecte beaucoup les autres civilisations mais j’ai le droit de penser que l’orchestre symphonique, c’est supérieur au tam-tam, même si le tam-tam c’est entraînant. » Même Luc Ferry, qui a besoin d’exister, renchérit (je le cite de mémoire) que l’opéra est supérieur au tambourin

    Notre musique classique a ses genres et ses lois. Les autres aussi, auxquelles nous ne sommes pas accoutumés. Mais il aurait fallu comparer Mozart avec la musique de cour chinoise par exemple. Comparer une écriture musicale correspondant à des genres, écoles et lois d’harmonie, nécessitant un orchestre, à l’usage populaire d’un simple instrument de percussion est illégitime et peut-être malhonnête. Oserions-nous comparer Mozart au pipeau des pâtres, antiques ou non, en Europe ?
    Françoise Héritier, anthropologue.

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  9. bonifassimaminane 12 février 2012 à 23 h 26 min

    Que tout ceci est bien dit. Hélas, combien sommes-nous à nous enchanter ici ? Combien sommes-nous à apprécier et écouter Michèle Bernard ? Tiens, elle n’était pas chez Drucker ce jour, ah ! « ils ont oublié de la citer pour les victoires ». Berk ! Dégoûtée je suis…

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