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Off Avignon 2019. Fahb, revenir à la chanson

Fahb - Fabien Mettay en concert photo ©Alfred Areste

Fahb – Fabien Mettay en concert photos ©Alfred Areste

9 juillet, Théâtre le Castelet

 

Fahb est un duo. Au départ c’est un chanteur, Fabien avec un h, imaginons que ce soit un hommage à Higelin, et puis c’est devenu un pluriel, parce qu’entre-temps la rencontre entre les deux musiciens a fait naître une nouvelle envie. Une envie de Chanson.
Fabien Mettay, chanteur guitariste, auteur, compositeur interprète éclectique, on l’a connu d’abord avec un groupe pop-rock, cheveux longs et… non, il était déjà plein d’idées !
Puis prêtant sa voix au DJ Laurent Wolf sous le nom de Mod Martin, dans des vidéos à la fantaisie voyageuse, enfin auprès d’un autre DJ lisboète. A Lisbonne il a découvert un studio d’enregistrement à l’ancienne avec lequel il continue de travailler son spectacle de chanson française. Pas de la variété, pas de la reprise, mais de la chanson à texte poétique et lyrique, avec dans les oreilles l’exemple de Brel, Higelin ou Bashung.
De l’ambition aussi pour la musique, pour laquelle il a laissé la majorité des compositions du nouvel album à Pascal Miconnet, pianiste accompagnateur de Patrick Sébastien et de nombreux artistes de Nougaro à Bécaud.
Fabien Mettay semble être de ceux qui ne peuvent se limiter à un seul style, le titre de son premier EP chanson,
De Shakespeare à Colargol*, étant significatif à cet égard. L’envie d’un retour à l’essence de la chanson, à l’épure après toutes ces aventures musicales, semble sourire à ces deux là, avec un répertoire en piano voix. 
Ce passage à Avignon a mal commencé, le spectacle programmé dans un petit café concert se trouvant naufragé 48 heures avant les débuts du Festival, la salle prévue n’ayant pu obtenir d’autorisation d’ouverture. Les voilà lançant une bouteille à la mer, vite récupérée par le Théâtre du Castelet. Changement de lieu, changement d’horaire, nouvelles affiches… Me voici ce soir là, après enquête pour les retrouver, dans ce petit lieu que j’avais déjà fréquenté en 2018.

FAHB duo Fabien Mettay Pascal Miconnet 2019 photo © Alfred AresteFAHB Fabien Mettay guitare 04 2019 alfred aresteContraste entre le géant Miconnet à son clavier, son jeu discret, ses grandes mains qui s’étalent comme des fleurs sur le piano, et le personnage de Fabien, plus petit, mince, explosif, extraverti, élégance discrète d’une chemise blanche sur jean noir, qui m’a fait plusieurs fois penser au Bécaud des meilleurs jours.
Ces chansons sont nées d’instants de vie, de souvenirs, de voyages et ne sont pas toujours autobiographiques. La première chanson du concert s’appelle Paname, c’est elle qui a été testée en premier sur une plateforme de vidéos, et qui a décidé de la suite de l’album. Une soirée parisienne à errer, une rencontre, une réminiscence de Léo Ferré… « C’est beau tout ça tu sais ». La voix alterne douceur et éclats, et Paname bat devant nous, sur la déferlante du piano.
Des lieux, des bouts du monde, des humains. La voix nous fait voyager,
Ay Maria, et le piano suit les élans et les caresses de Fabien, qui chante comme on n’ose plus, lâche ses cordes vocales et les vibrations de la langue et du palais, avant de murmurer cette Zurich, départ indifférent.
Chanson d’amour déçu croit-on, poignante, et on ne se trompe pas, sauf qu’elle lui a été inspirée par un père absent
« Allez vas-y, prends ta valise, Zurich t’attend / Elle est exquise, elle te sourit, te tend les bras / Mais n’oublie pas ».
De
« ces instants qu’on n’oublie pas » qu’il chante au plus près de son pianiste, tête contre tête, en confidence, finissant en duo battant, en cri.

FAHB Fabien Mettay Lola Jansenn 2019 photo ©Alfred AresteChez lui La vie c’est beau comme un film d’Albert Dupontel , « C’est quoi la vie ? », des rencontres, des amours, des amis, des trahisons, des espoirs…
Aux grandes orgues, non, pardon, au piano… ça vire en une danse qui tangue, en italien, en chanteur de charme,
Bye bye vida, puis vagabonde entre les bras de Cunégonde…
Des sentiments dramatiques, des souvenirs assassins,
dans les poubelles de [sa] vie, et l’art des derniers mots sur les dernières notes : « Comme des… chiens ».
La surprise lorsqu’il nomme avec tendresse « des pédés », qui vivent bien souvent des histoires d’amour…
De la douceur quand il rajoute sa guitare, et cède la parole à sa compagne la chanteuse Lola Jannsen.

Le futur EP se gonfle de chansons d’amour douces, flamboyantes ou nostagiques…  « C’est comme avant , (…) dans le fauteuil du grand père (…) sur les genoux de ma mère», chanson d’un ancien album qui est tellement dans la tonalité de cet En attendant, qu’elle a décidé l’atelier lisboète à enregistrer un album complet…

Final en bleu, de la chanson Entre Shakespeare et Colagorl. Vivement l’album.

 

*Titre inspiré par un sketch de Chevallier et Laspalès

Fahb, Fabien Mettay et Pascal Miconnet, En attendant, 21h45, Théâtre le Castelet, 113 rue de la Carreterie, encore cinq représentations du 24 juillet au 28.
Attention Fahb ne figure pas sur la programmation en ligne, mais il est bien là, voir ses belles affiches !

La page facebook de Fahb, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.

Paname Studio Lisbonne 2019
Image de prévisualisation YouTube
Zurich 2009 à Collioure (Viméo)


 Article mis à jour le 9 juillet 2020.

Une réponse à Off Avignon 2019. Fahb, revenir à la chanson

  1. Véronique Sharayri 25 juillet 2019 à 12 h 02 min

    Magnifique texte représentant le talent de Fabien. Ses textes sont profonds, inspirants, authentiques. Il gagne à être connu en France et ailleurs. Merci à l’auteur pour cet article très bien écrit. Je souhaite une pleine réussite à Fabien.

    Répondre

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