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Marie-Claire Gamper, le « je » de l’amour

Toute la semaine, nous suivrons en léger différé l’essentiel de la programmation de la 4e Rencontre de la chanson francophone de Prémilhat, dans l’Allier, qui se déroulait ce week-end. Avec cette fois-ci la niçoise Marie-Claire Gamper, pour le récital qu’elle a donné vendredi 29 octobre à la salle des fêtes de Prémilhat.

Christophe Montant et Marie-Claire Gamper (photo Michel Janvier)

Étrange dame que celle-ci. Dès l’entame sur scène, ça donne l’impression d’un spectacle pour enfants. Mêmes ressorts, identique dramaturgie, diction théâtralisée, j’oserais dire « pédagogique »… Drôles d’enfants d’ailleurs que ce public-là, adultes dans des jeux d’adultes, cruels jeux de l’amour : « Je cherche, tu cherches, il cherche / Nous cherchons l’âme sœur / Je surfe, tu surfes, nous surfons tous en chœur. » Marie-Claire Gamper est une obsédée de la souris, qui sans relâche clique sur le possible et prochain amour : « Hommes, hommes, je vous aime / Vous êtes la crème de mes jours, de mes nuits / De ma vie. » Campanule est son pseudo. De lits en lits, elle vit d’amères désillusions, à chaque fois tout recommencer : tout va mâle. Ah ! « ce que je ferais, si j’osais… » Un jour son prince viendra, suggère-t’elle au violon, qu’elle maîtrise à merveille, à ravissement. Conte de fée… et sorcières dans le placard : « Faites attention, fuyez les illusions. »
Hors une insolite parenthèse d’hommages, notamment à Ferrat par un Que serais-je sans toi instrumental, violon-guitare, de toute beauté, étonnement parlant, le récital de Marie-Claire Gamper est tout tourné sur les feux de l’amour, les braises qu’il en reste. Avec une présence forte, d’une réelle intensité dramaturgique. C’est une chanteuse inspirée, habitée, un rien monocorde cependant, amours paradoxalement sans trop de reliefs, dans un répertoire qui sent la colère mais d’où perce l’espoir, comme edelweiss en fin d’hiver quand le temps et le lit se réchauffent.
Ce que nous propose Gamper est probant, inédit, mais pas sans réserve car souvent trop ou trop peu, comme si la chanteuse avait du mal à se situer dans son propre « je », entre actrice ou observatrice. Ça peut gêner. Ça fait parfois froid même à l’évocation de chaudes étreintes. Il suffirait de presque rien…

Le myspace de Marie-Claire Gamper.

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