Ben Mazué « Cécile gagnant »
(…) Oh, ma chérie, mon soleil
Oh, mon amour, ma merveille
J’t'aurais élevée comme un garçon
Comme ça y’aurait pas eu d’question
T’aurais fait du foot et d’la danse
T’aurais été belle même sans qu’tu l’penses
J’aurais appris à faire un chignon
J’aurais appris à mettre un collant
J’aurais appris à dire que les garçons
Sont une sale race, des chacals puants
Et puis j’aurais compris
C’que j’vois depuis qu’j'suis petit
L’amour d’un père pour sa fille
Y’a rien qu’ça peut défier (…)
Ben Mazué
Paroles et Musique Ben Mazué. Extrait de l’album « Famille » 2025
Enregistré dans au cours de l’émission Clique, sur Canal+
Ben Mazué s’imagine parlant à sa fille qui ne naîtra sans doute jamais, baptisée Cécile en mémoire de celle de Nougaro, et évoque également Mistral gagnant écrite par Renaud pour sa Lolita, d’où le jeu de mot pour le titre. Une chanson tendrement et poétiquement féministe.
En ces périodes incitant à agir pour les droits des femmes « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », nous disent les Nations Unies qui célèbrent le 30eme anniversaire de la Déclaration de Beijing, premier document politique mondial sur les femmes à mettre spécifiquement l’accent sur les droits des filles, mais aussi à un moment où les droits des femmes subissent des attaques virulentes, que ce soit en Orient ou en Occident, on remarque pourtant l’action de certains hommes, en espérant qu’ils soient sincères. Et notamment de pères qui s’adressent à leurs filles pour les comprendre, et même les émanciper.
On a pu récemment rencontrer l’empathie de Corneille pour les femmes en 2005 avec Le bon Dieu est une femme, ou Petite sœur, celle de François Hadji Lazaro en 2006, consolant sa fille avec Ma petite grande, écoute-moi, Youssoupha incitant la sienne à l’émancipation, concluant lui aussi, comme un défi à ceux qui écrasent les femmes en se justifiant par la religion, Dieu est grande…
Ben Mazué vient de sortir le 28 février 2025 un nouvel album, qu’il a appelé « Famille ». Il a toujours trouvé l’inspiration de ses chansons dans ses émotions vécues, on ne sera pas étonné qu’il y parle de rupture, de retrouvailles, de paternité, de filiation, d’empathie fraternelle, de comportement dans l’intimité, de temps qui passe, de souvenirs d’enfance émus, de Famille je vous aime, de vieillesse et de deuil (quelle émotion dans cette Valse de Mamie…) et de l’espoir de se sortir de ses difficultés avec Cette guerre, pas un conflit armé mais une guerre intime pour se relever : « D’abord on s’promet d’arrêter, s’promet d’arrêter / D’arrêter de quoi, ça dépend pour quoi, de quoi / On s’promet d’arrêter, arrêter d’le voir, de fumer, de boire / Arrêter l’espoir d’une rencontre rare dissipant le noir qu’on broyait / Personne va t’sauver, on se sauve tout seul / Tu peux t’faire aider, mais on se sauve tout seul ». Encore une fois, il n’y a pas d’album plus universel que les albums les plus personnels.
En tournée de concerts surbookée, voir sur sa page facebook ou son site.
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