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Manu Katché, la musique en partage

Michel Jonasz, invité de Manu Katché (photos Clara Lafuente)

Michel Jonasz, invité de Manu Katché (photos Clara Lafuente)

18 juillet 2021, Festival Jazz des Cinq Continents, Théâtre Silvain, Marseille,

 

D’abord, il faut planter le merveilleux décor qu’est le théâtre Silvain (7e arrondissement de Marseille), construit dans les années 1920 mais inspiré du théâtre grec d’Epidaure. Au bout d’un petit chemin de terre, à l’Anse de la Fausse Monnaie, le théâtre s’ouvre en grand, entouré de la pinède et tout près de la mer…

Ce dimanche 18 juillet, alors que le soir tombait et que la lune était juste au-dessus du théâtre, c’est le groupe marseillais Benjamin Faugloire Project qui ouvrait la soirée avec un jazz piano-contrebasse-batterie très agréable et très mélodique.

Entre le jazz et la chanson, je n’invente rien en disant que l’osmose existe depuis bien longtemps : d’abord par des ambassadeurs ô combien fondateurs, tels Mireille, Jean Nohain, Charles Trenet, Boris Vian, Serge Gainsbourg

et, au fil des décennies, Georges Brassens, Charles Aznavour, Henri Salvador, Gilbert Bécaud, Michel Legrand, Jean Ferrat, Léo Ferré, Claude Nougaro, Michel Jonasz, Nicole Croisille… Plus proches de nous encore, citons Sanseverino, Thomas Dutronc ou Maurane.

Le jazz, c’est le partage entre plusieurs talents qui se rencontrent, jouent les uns avec les autres, font corps face au public qui en est ravi. C’est le parti pris de Manu Katché, immense batteur, avec ce spectacle intitulé One shot not, titre d’une émission de télévision qu’il animait sur Arte.

Manu Katché

Manu Katché

Parmi les musiciens accompagnateurs des chanteurs, les pianistes sont très souvent cités (Paul Castanier, Bob Castella, Gérard Jouannest, Nathalie Fortin, Nathalie Miravette…), les guitaristes aussi (Joël Favreau, Jean-Félix Lalanne, Jack Ada, Michel Haumont, Denys Lable…), les bassistes et contrebassistes également (Pierre Nicolas, Bernard Paganotti, Jannick Top…) Les batteurs et percussionnistes, à part André Cecarrelli, sont un peu les grands oubliés. Manu Katché accompagne de grands artistes depuis une quarantaine d’années, mais c’est en 1985 qu’il se fait vraiment connaître : l’année de So (Peter Gabriel), d’Anne ma sœur Anne (Louis Chedid) et d’Uni vers l’uni (Michel Jonasz). Nous entendons ses rythmiques sur les albums Les mouches (Isabelle Mayereau), Positif (Jean-Jacques Goldman), Nuit magique (Catherine Lara), Aftershave (Maxime Le Forestier), Gang (Johnny Hallyday), Moi le venin (Véronique Sanson), Sarbacane (Francis Cabrel), Engelberg (Stephan Eicher), Caché derrière (Laurent Voulzy), Intempestives (Yves Simon). Je n’évoque que de célèbres disques francophones, car Manu Katché a également travaillé avec Dire Straits, Sting, I Muvrini, Youssou N’Dour, Manu Dibango… Quel éclectisme !

Après l’entracte, Katché est apparu sur scène en présentant ses musiciens : Elvin Galland (claviers), Patrick Manouguian (guitare), Jérôme Regard (contrebasse), Eric Legnini (piano). Au fil de la soirée, il a invité ses amis à le rejoindre sur scène : Ludovic Louis (fabuleux trompettiste), les chanteuses Krystle Warren puis Sophie Hunger (quelles voix !). Enfin, et nous étions sans doute venus nombreux pour cette raison, il a invité Michel Jonasz et son fidèle pianiste Jean-Yves d’Angelo.

« Tourne, la vie des gens sur le périphérique / Il faut remonter souvent ces souris mécaniques / Heureusement qu’ils nous passent « clic » un peu de musique / Une chanson d’Jonasz » chantait Alain Souchon en 1980.

L’immense Jonasz a interprété quatre tubes : Du blues du blues du blues, Super Nana (signée Jean-Claude Vannier), Lucille et Joueurs de blues. La complicité avec le public est restée intacte, il a beaucoup joué avec lui pour les refrains. Dès les premières notes de Jean-Yves d’Angelo, tout le monde a reconnu la chanson. Rares sont les artistes qui peuvent dégager sur scène autant d’énergie, de désir de partage, de bonheur à jouer tous ensemble, y compris pour des chansons qui, loin de là, ne sont pas toujours les plus joviales du répertoire, mais c’est justement cela qui est salutaire : sourire de nos chagrins et de nos peurs…

J’ajouterai qu’il faut saluer la parfaite organisation du Festival Jazz des Cinq Continents, avec les mesures de pass sanitaire et de contrôle des billets. Revoir des artistes sur scène dans un contexte sanitaire épouvantable, quel pied !

 

Le site officiel de Manu Katché, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Michel Jonasz, c’est là.

La vidéo de la soirée sur la page Facebook du Festival Jazz des 5 Continents de Marseille, c’est ici.

Lucille, avec Manu Katché, Jean-Yves d’Angelo et les regrettés Simms Brothers : Image de prévisualisation YouTube

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