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Buridane, tout sauf fragile

« Et je te vois trembler / T’as peur tu transpires / On dirait qu’avec moi tu t’attends toujours au pire / Je suis la bombe A / La bombe à retardement… » Originaire de Rouen, Buridane déboule sur Lyon il y a neuf ans pour y devenir professionnelle de la danse. Mais s’exprimer sans paroles ne lui convient guère, elle qui, timide mais Pas fragile, ressent l’urgence de dire, le besoin de se faire violence. D’où le choix de la chanson qui, en peu de temps, l’amène sur d’enviables scènes. 

Surtout qu’elle ne se laisse point pousser un grain de beauté, là, sur la joue, qu’elle évite avec soin les bouches d’aération de métro et ne fête jamais l’happy birthday du président d’ici ou d’ailleurs. Car Buridane, née July Collignon, fait irrésistiblement songer à une autre et célèbre blonde… « C’est une image dont je n’avais pas conscience au départ, qui m’a dépassée. Et encore, à mes débuts, je portais une robe blanche… » Buridane, vingt-sept ans, est venue à la chanson par le texte : « Mais on reste juste auteur. Et j’avais besoin d’être aussi interprète, de ce contact avec la scène, de cette prise de risque-là. » Après s’être essayée dans sa chambre, devant un public de copains, de copines, July passe une audition au Conservatoire de Lyon, en attente qu’elle est alors d’un regard professionnel, un vrai.

Admise, elle y reste et c’est là que tout commence, qu’en peu de temps naît Buridane, elle et ses instantanés de vie, d’espoir et d’ironie. Car tout ira plus vite que la musique : « Je n’ai pas attendu des années avant de faire tel festival ou de rencontrer telle personne. Du coup, les choses se font plus naturellement. » De petits lieux lyonnais en grands tremplins, la scène la remarque, l’accueille. Elle est lauréate en 2007 du tremplin « Et en plus elles chantent ». Sa façon de chanter, scandée, le souffle court, a quelque peu la parenté du rap, de son flow : « J’écris en rythme avant d’écrire en musique. » De fait, il y a un peu de Batlik en elle, un artiste – on s’en serait douté – qu’elle apprécie particulièrement.

À l’écoute de Buridane, on est surpris par la dimension intime de ses propos : « Je parle de moi à chaque fois même si je refuse d’en faire étalage impudique, indécent. J’essaye d’en faire quelque chose de plus abstrait pour pouvoir le partager, presque m’en débarrasser. C’est une étape, le début. Après, on pourra passer à autre chose parce que ça, ça aura été dit. »

Sur scène comme dans la vie, Buridane est d’apparence fragile et se fait fort de prouver qu’elle ne l’est pas. Pas étonnant que son premier album se nomme Pas fragile (son premier maxi se nommait pareillement), comme pour mieux prévenir…

Buridane, Pas fragile, Believe/Pias France (2012). Le site de Buridane, c’est ici. (l’essentiel de cet article est paru initialement sur le n°69 de la revue Chorus)

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