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Marie Stone, de la viole de gambe à la râpe à fromage

Marie Stone (photos Catherine Cour)

Marie Stone (photos Catherine Cour)

Marie Stone, 21 mars 2015, Sanary (Var),

 

C’était un soir à marquer d’une pierre blanche : rendez-vous au « petit » Galli. Sous le « grand » théâtre qui voit se succéder les stars médiatisées, une nettement plus petite salle aménagée en cabaret. Petites tables, petite scène… belle musique et grande voix !

Marie Stone n’a beau être accompagnée que de deux musiciens, ce sont plus de dix instruments qui attendent sur scène. Karl Velsch est plutôt spécialiste des guitares. Il en a deux à portée de la main, plus un sampler sous le pied, qui lui permet de les démultiplier. Buba (Jean-Louis Merviel) percute, tape, tintinnabule, gratte (y compris sur une guitare basse). Quant à Marie, c’est un piano à queue, un clavier, une guitare, une viole de gambe et une râpe à fromage qui vont lui permettre de s’exprimer…

Musiques résolument entraînantes, métissées : jazz, scatt, rap, bossa, rock, samba… avec quelques échappées vers l’opéra ou le baroque. Les spectateurs marquent le rythme de leurs pieds, de leurs mains… mais pas trop fort : il nous faut apprécier les textes de Marie.

EdH3jSn3Wfv0UrYjXMd69h73ORVxYlQZDmo8Y_2xGqsU=w326-h217-p-noL’inspiration est toute aussi variée… à l’image de la vie de l’auteure. Maîtrise et agreg’ de musique sur des sujets « polyphoniques », professorat, création théâtrale, chant lyrique, composition musicale… en France, à Nouméa. De quoi nourrir des textes pleins d’humour (parfois un peu grinçant…). Qu’elle chante les amours contrariées par le bruit d’un percolateur ou d’un train à vapeur, qu’elle joue les femmes de l’ombre (« Tu dis que j’ai une belle âme / De celles qu’on baptise « sœur » / Ça m’fait une belle jambe, mon frère / Moi qui essaie juste d’être une femme / Je suis ta confidentialité / Condamnée à me taire / Condamnée à te plaire ») ou qu’elle regrette la puissance enfuie de son vieil aspirateur, c’est toujours avec un clin d’œil malicieux ! Et puis sa voix de mezzo-soprano qui, de temps en temps, s’envole sur un air inspiré de Carmen…

SayY9iBNxOGyJmLfvDxucEPQ-ijvXeSDHx31nWT9Ntp9=w326-h217-p-noSes chansons sont à elles seules un inventaire à la Prévert. Dans Il y aura (assemblage textes et voix qui peut faire songer à Isabelle Mayereau) il y est question de quelques chaises dépareillées, de tables rondes et carrées, d’un lustre en métal ajouré, d’airs anciens en fond sonore, d’une cheminée, de photophores pour composer un premier souvenir… Il y a tout ça, et bien plus dans la marmite de ce spectacle : une cerise sur un gâteau, de la pâte à tarte, de la terre, des larmes, une crêpe flambée et une tarte tatin, un lit « propriété privée », une souris grise, un chien de fusil… et en guise de raton-laveur, une grenouille de bénitier !

On ne peut qu’adorer une telle soirée. Le trio s’entend manifestement bien, offrant une autre lecture que celle du disque. Deux ambiances complètement différentes : richesse et recherche sonore dans le CD, dépouillement et mise en valeur du rythme pour le spectacle vivant. Je ne saurais dire laquelle j’ai préféré… Si la pierre de Marie Stone roule un jours vers vous, allez juger par vous-même : vous ne le regretterez pas !

 

Le site de Marie Stone, c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Marie Stone, de la viole de gambe à la râpe à fromage

  1. Christiane Lavanoux 30 avril 2015 à 0 h 23 min

    Un bel article autour d’un trio complice qui n’a plus rien à prouver et qui se coule avec talent dans les compositions harmonisées et de toutes les couleurs de Marie Stone fascinante et vibrante de vie. Mes étreintes des îles ;-)

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