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Claude Lemesle, 50 ans de chansons !

Claude Lemesle à Vaison-la'Romaine

Claude Lemesle à Vaison-la-Romaine (photos Suzanne Rogers)

Retour sur le concert du 30 avril 2017, au festival de Vaison-la-Romaine,

 

L’homme qui entre sur scène, avec son guitariste Philippe Hervouet, fête cette année les 50 ans de sa première chanson, La fleur aux dents, enregistrée par Joe Dassin. C’est Simplement qu’il entame son tour de chant, par cette autre chanson peu connue : « Je voudrais vous jouer mes mots simplement / Que ce soit mon cœur qui parle… » Puis s’appuyant sur l’auteur à succès qu’il est, interprète Ça va pas changer le monde, repris en chœur par le public. Claude Lemesle est un monument de son art ; si vous ne connaissez pas l’homme, vous connaissez forcément ses chansons. Par lui, nous allons entendre L’été indien, Et si tu n’existais pas, Salut les amoureux, Ton côté du lit,  qu’il a écrites pour Joe Dassin,  Rosalie et Les croisades, pour Carlos, Le barbier de Belleville pour Serge Reggiani et bien d’autres pour ces chanteurs à succès que sont ou furent Gilbert Bécaud, Julio Iglesias, Michel Fugain… Oui, Lemesle a écrit un nombre assez incroyable de « tubes » sans jamais renoncer à une exigence littéraire, comme le montrent les premières phrases de Nous, chanté par Hervé Vilard et vendu à quatre millions d’exemplaires : « Nous, c’est une illusion qui meurt / D’un éclat de rire en plein cœur ».

C’est un homme qui a le génie de mettre des mots simples sur une mélodie. « On s’est aimés comme on se quitte », « On ira où tu voudras quand tu voudras »… les mots peuvent paraître banals, mais collent parfaitement à la musique. Qui plus est chantées par la voix de velours de Joe Dassin, ces simples phrases font partie du patrimoine culturel français et battent à l’unisson de nos cœurs. Ce soir, c’est avec celui de Claude Lemesle que l’on vibre, et l’on ressent tout de suite de la gratitude pour cet homme.

Tout au long de son récital, il nous raconte des anecdotes qu’il a vécues. C’est sensible et sans prétention. Comme, par exemple, le jour où ses parents se sont rencontrés, ils ont été voir un jeune comédien qui se nomme Serge Reggiani. Pouvaient-ils deviner que, quelques dizaines d’années plus tard, leur fils, non seulement travaillerait avec lui, mais deviendrait son directeur artistique, son guide de fin de carrière. Et que, devant la tombe du beau Serge, Michel Piccoli lirait ce magnifique texte de Claude Lemesle, Il faut vivre : « Il faut vivre d’amour, d’amitié, de défaites / Donner à perte d’âme, éclater de passions / Pour que l’on puisse écrire à la fin de la fête / Quelque chose a changé pendant que nous passions ».

On se rend compte que, pour faire de la chanson un métier, il ne suffit pas d’avoir une belle gueule et une jolie voix. Il faut un auteur qui donne du corps à tout cela. Et des mots savamment assemblés qui donnent aux foules du rêve, du spleen, de l’amour… Claude fait partie de ceux-là dans le milieu du showbiz. Qui plus est avec simplicité : « Je n’aime pas tout ce qui est sophistiqué ! ».

Alice Dona et Claude Lemesle

Alice Dona et Claude Lemesle

Il peut y avoir aussi des histoires d’amitié, ainsi Alice Dona le rejoint sur scène et vient chanter « Chez Mireille / On était des oiseaux perchés sur un micro ». Mireille et son petit conservatoire où Claude et Alice se sont rencontrés et ont griffonné leurs premières chansons : une amitié de cinquante ans. Elle aussi y va de son anecdote : quand, pour son Numéro 1 chez les Carpentier, elle a demandé à Georges Brassens de chanter La chanson hypocalorique : « Faut supprimer le pâté, la potée, le potage et les pâtes au gratin / Le riz au lait, le ris d’veau, l’rizotto, l’riz complet, le lolo du matin / La tarte aux poires, le tartare, le homard, le pommard et la tarte Tatin… », sacré morceau à articuler écrit par Claude et ralenti pour l’occasion. Et le Sétois d’alors conclure « tu sais on aurait pu la faire à la vitesse normale ».

Evoquons encore ici deux chansons. La première, La bête immonde, écrite pour Michel Fugain qui en a fait la musique, chanson magnifique qui prend un accent particulier en cette période électorale (nous sommes alors dans l’entre-deux tours), et l’émotion en est décuplée. L’autre est une des dernières chansons qu’a écrites Claude Lemesle pour la comédie musicale « Un été 44 », composée par Charles Aznavour. Elle parle des soldats alliés dont on n’a pas réussi à identifier les corps : sur leurs tombes une seule inscription, Seulement connu de Dieu. La plume de Claude Lemesle a cinquante ans et n’a pas pris une ride.

 

La page Wikipédia sur Claude Lemesle, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Claude Lemesle, 50 ans de chansons !

  1. Alain Lanatrix 24 mai 2017 à 10 h 47 min

    Bel article pour cet immense parolier de tant de succès de la chanson française.
    C’est bien agréable de découvrir un peu de ceux dont le nom est célèbre par les chansons qu’ils ont écrites mais dont on ne sait pas souvent qu’ils chantent aussi.

    Répondre
  2. DEFORGES 13 juillet 2020 à 0 h 10 min

    Je suis un ancien élève du Petit Conservatoire de Mireille Claude Lemesle chantait Brel « Mon enfance passa… » seul à la guitare, son interprétation était sublime…

    Répondre

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