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Barjac 2021. Les adieux émouvants d’Entre 2 Caisses

L'ultime scène de Barjac m'en chante ! (photos Anne-Marie Panigada)

L’ultime scène de Barjac m’en chante ! (photos Anne-Marie Panigada)

1er août 2021, espace Jean Ferrat,

Ça y est, ils ont fait leur récital ultime, leurs adieux, sans aucune promesse de retour, devant un public résolument debout, à les applaudir à tout rompre, les remercier du fond du cœur, comme jamais, comme plus jamais. Dans la cour du château, tout le monde en avait gros sur la caisse, sur la patate. Car c’est bien de décréter qu’on s’arrête, encore faut-il le vivre ce moment des adieux. Après le prestation de Monique Brun et Michèle Bernard, ils sont revenus pour deux chansons avec elles. Avec pour conclure cette rituelle  Herbe tendre avec laquelle ils ont fini chaque concert, chaque disque, saufs les thématiques. Jusqu’au bout, ils ont respecté leurs codes de conduite. Dernier concert, mais l’ultime chanson réservée au lendemain, lors de la rencontre du 11 heures moins 11 : A l’assaut de l’île, une marine de Leprest pour forts en gueule. Un délice. Et une émotion plus que palpable, au bord des larmes, au bord de l’eau… Merci les gars, merci et à bientôt. Ailleurs, forcément autrement. Depuis vos tout débuts, vous êtes parmi nos favoris de la chanson. Et, soyez-en sûrs, le resterez. 

Il y a moins d’un mois, j’ai écrit sur ce spectacle d’adieux, lors de leur passage à Viricelles, dans la Loire, le 2 juillet dernier. Je ne vais pas encore écrire, ça serait la même chose, alors je republie à l’identique.

Encore merci, les gars ! MICHEL KEMPER

 

 

1020773102070010207551020752« Les amis / Ce soir on met les bouts / On l’a juré cent fois… »

Vingt-cinq ans de chanson que je multiplie par ces bonhommes (Dominique Bouchery, Bruno Martins, Jean-Michel Mouron et Gilles Raymond), ça nous fait cent ans de bonheur. Que cette dernière salve d’une tournée d’adieu hélas amputée, allégée, reportée, nous offre encore. Profitez-en, y en a plus pour longtemps. C’est le bout du bout : Entre 2 Caisses s’autodétruira à l’issue de leur concert du 2 août à Barjac. Ce ne sera plus ensuite qu’un souvenir, un des plus fameux de la chanson ; ceux qui les découvriront après coup s’en mordront méchamment les doigts.

C’est un récital délicieux, une compile désordonnée, déséquilibrée (y en a plus des débuts que de la suite), c’est aussi un livre de souvenirs, d’anecdotes… Y a de l’émotion, du fort en gueule, de la vinification sans discrimination (du rouge qui tâche aux meilleurs crus), de la tendresse : « Ma femme s’est tirée un matin / Parce que la veille j’ rentrais trop plein / J’avais dû mal fermer la porte / Elle est partie, la sale catin / Elle m’a tout juste laissé le chien / Nom de Dieu, que le diable l’emporte ! »

Drômois, ils sont nés cinq (le cinquième fut Hal Collomb) mais ne le sont pas restés longtemps. Leur premier répertoire fut pour partie emprunté aux Quatre Barbus. A Francis Blanche aussi, Pierre Dac, Gaston Couté, Serge Gainsbourg, Raymond Asso, Allain Leprest… Du bon goût dès le début, qui ne s’est jamais démenti… Ils se rappellent du titre d’un journaliste stéphanois : « Entre 2 Caisses, entre le litron et le Littré ». L’auteur que je suis de cet article ne s’en souvenait plus, toujours est-il qu’il fixait bien alors la sphère de leur chanson, émules qu’ils sont de Dimey. Qu’ils n’ont eu de cesse ensuite d’élargir, de vers en vers. Ceci dit, la sélection finale, leur bouquet d’adieu, retient bien cinquante nuances de rouge…

Des souvenirs, de Viricelles à L’Olympia, de La Bourboule à Bréhal, d’un Pithiviers qu’il vous faut éviter… Des filles à Lorient, des spermatozoïdes en lutte pour la victoire finale, des proverbes qui tous nous emmerdent, des signaux affligeants de haine, une relecture particulière du christianisme, toujours l’alcool l’odieux pétrole, l’éloge des pets au lit au goût de brocolis, l’avènement tant espéré de l’andropause… « Et là-haut les oiseaux / Qui nous voient tout petits, si petits / Tournent, tournent sur nous / Et crient « au fou, au fou » ». Répertoire heureux, retour aux fondamentaux (c’est eux qui le disent ; je tiens pour ma part toute l’œuvre de nos quatre gars pour fondamentale) et récital de pure anthologie. Avec l’art de leur propre mise en scène, de ces quatre qui se la jouent collectif, tout en cultivant leur propre personnalité, qui en jouent tant qu’on dirait la meilleure des bédés.

Peu ou prou, leurs disques et leurs scènes invariablement s’achevaient par L’herbe tendre, de Gainsbourg. C’est sur ce titre impérissable, ce trèfle à quatre feuilles, que nos lascars tirent logiquement leur révérence. Ça y est, c’est fini, bien fini. Je me souviens aussi d’avoir titré, il y a pile vingt ans : « La nécessaire chanson d’Entre 2 Caisses ». C’était déjà vrai ; ça le sera plus encore dans les temps d’après. Cette page enluminée et mémorable de la chanson se referme, une des plus fameuses qui soient. Merci pour tout les gars, on vous aime, je vous aime !

 

Le site d’Entre 2 Caisses, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

« A l’assaut de l’île » : Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Barjac 2021. Les adieux émouvants d’Entre 2 Caisses

  1. Gallet 4 août 2021 à 7 h 58 min

    Merci Merci Merci
    Merci

    Répondre
  2. Gallet 4 août 2021 à 17 h 49 min

    Il n’y a rien à ajouter à ces deux articles. Juste et très sincèrement remercier chacun de ces quatre chantistes.

    Répondre

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