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Ballade de Jim

C’est indiscutablement le choc de ces dix-neuvièmes Oreilles en pointe. C’était ce vendredi 20, à Fraisses.

Il était avant-hier à New-York, USA, et hier salle Dorian à Fraisses, France. Quelle heure est-il ici ? Jet lag. Sauf à être australien ou à résider en Haute-Loire, pas loin des volcans éteints, sur le rebord du monde, vous ne connaissez pas Yamouridis. Ou alors c’est pur hasard, heureuse rencontre. Lui, grec d’origine, il y a encore peu architecte, anime une formation d’importance, The Stream, groupe réputé du côté de Sydney. Et vit l’exil, volontaire et artistique, de par chez nous. Savons-nous au moins que nous accueillons un tel artiste, si incroyable, si merveilleux…

Il y a en lui du Tom Waits, du Léonard Cohen aussi (photo Pierre Durand)

Jim Yamouridis a la posture, la tenue, costume trois pièces de belle facture, la prévenance, même la coupe de cheveux et l’excessive politesse d’un musicien classique qui s’en vient faire récital, aux doigts qui se baladent d’aise sur l’instrument. C’est un dandy. Sa voix est rocailleuse, comme charriant toutes les entrailles de la terre, du sang des volcans, lave d’une totale fluidité. Langue chargée de la mémoire de la terre et du talent des hommes sans doute, voix douce, heurtée, mue par toutes choses. Et secrétant, sans retenue aucune, l’émotion, la sève de ce que nous venons chercher en chanson. Il nous chante l’amour et l’Homme, l’Homme dans son environnement, parmi les éléments, objet cosmique s’il en est… Il le chante dans sa langue, mais le chante si bien que c’en est universel, esperanto presque. Il y a du Tom Waits, du Léonard Cohen, en cet homme-là qui a, en lui, l’absolue beauté d’une chanson exemplaire.
Yamouridis est sur scène à la guitare. Avec un musicien, Fabrice Barré, exemplaire de sobriété, à la clarinette basse, long instrument qui n’en finit pas de tirer des notes en langueur, en absolue sérénité.
La qualité du silence puis des applaudissements ne peut tromper. Ce fut hier état de grâce, embellie, émotion rare et palpable. Le choc de ce festival tenait en lui, en ce Yamouridis, cet homme de loin venu en simple voisin.

Jim Yamouridis sur myspace.

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Une réponse à Ballade de Jim

  1. juliette 22 novembre 2009 à 15 h 20 min

    D’accord avec toi Michel… Une pure merveille… ressentie au plus profond des tripes… Et on a tous été de cet avis !

    Répondre

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