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Pourchères 2013 : là-haut sur la colline…

Sorties tout droit de la naphtaline des années cinquante, Les Mobilettes : c’est drôle, c’est enthousiasmant (photo MK)

Sorties tout droit de la naphtaline des années cinquante, Les Mobilettes : c’est drôle, c’est enthousiasmant (photo MK)

C’est un festival chez l’habitant, un de ces micro-événements qui parsèment le territoire et nous font espérer de la vie, de ses bonheurs et de ses rencontres. Du partage.

Ici, c’est l’Ardèche, dans ce qu’elle a de plus sauvage, de plus beau. Les routes sont étroites qui serpentent vers l’endroit. On ne vient pas par hasard à Pourchères, ou alors on est tendrement fou. Par tous les temps, Sabine et Monique font venir chez elles des artistes en représentation, comme en d’autres lieux ls Chant’Appart. Chaque mois. Il y a peu ce fut l’ami lyonnais Frédéric Bobin ; ce sera bientôt Ioanès, le trio de Forcalquier… Gourmandise insensée, énorme cerise sur le gâteau, nos filles font aussi festival une fois l’an. C’est cette Chansonnade que NosEnchanteurs vous a fait vivre, d’abord en direct (une demi-heure après le concert de Christopher Murray, le papier était en ligne pour y être lu dans toute la francophonie), puis en léger différé (cause à notre migration tumultueuse de cette semaine). L’organisation est forcément plus lourde qui requiert pas mal de bras. De bras féminins souvent, qui pour les entrées ou la buvette, qui pour la technique, la décoration, les animations, le service, l’entretien… Ici on fonctionne à l’énergie, à la réactivité. Les gouttes tombent, le thermomètre chute qu’on improvise le vin chaud. Dire que demain sera canicule…

Festival d’amateurs ? Pas vraiment, non. Les filles excellent en programmation, où tout est pesé, tout est pensé. Les Mobilettes en sandwich entre Christopher Murray et Alain Sourigues, ça confine au pur talent. En plein-air, sur un sol pentu, herbe gorgée d’eau, ces danseuses vont refont presque comme Le Bal d’Ettore Scola, dans une thématique très années cinquante, entre les pubs Cadum et les seins de Bardot. Excellent, délicieusement fou !

La scène est ouverte sur la vie, sur un site (un vrai site, on n’est pas chez internet !) à vous couper le souffle. Vous ne trouverez pas meilleur fond de scène que celui-là : toute La Montagne est là, « Avec leurs mains dessus leurs têtes / Ils avaient monté des murettes / Jusqu´au sommet de la colline… » Et Ferrat qu’on trouve de partout, comme autant de rappels, dans les bars comme chez les gens, sur des palissades même tant il est vrai qu’Antraigues-sur-Volane n’est pas très loin…

Monique et Sabine, les hotesses du lieu (photo Marc Buonomo)

Monique et Sabine, les hotesses du lieu (photo Marc Buonomo)

Ici, à Pourchères, tout est dans les yeux, la qualité de la voix, le sens de l’accueil. Loin des rumeurs et des intrigues de la ville, on vit la chanson pour ce qu’elle est : un plaisir, un ravissement, l’occasion de se rencontrer. Que l’ami Norbert Gabriel ne se vexe pas, mais c’est ici l’exact contraire de ce qu’il vit, au jour le jour à Paris. Ici on ne se dévisage pas l’air inquiet,  suspicieux : on se regarde, on se sourit. On s’aime.

La floraison des tilleuls est de la veille, qui répand son odeur, la basse-cour de chez Louise d’à côté participe aux festivités (on n’oubliera pas de faire provision d’œufs et d’elle), on tire le rosé du coin plus que de raison, ça tournera d’autant mieux dans les virages du retour. Sans jamais mettre l’auto-radio, pour ne point souiller l’air du temps, de ce temps ardéchois, des chansons belles à s’en damner, du Murray et de la Perez, de la Gallet et du Sourigues. Et de toutes celles, amples ou maladroites, ouïes lors des scènes ouvertes où, sans compétition, sans enjeu, on s’en vient pousser la chansonnette. Dieu que ça fait du bien, Pourchères, une fois l’an. Venez-y l’an prochain, rejoindre et soutenir Sabine et Monique, mais si possible pas en foules, qu’on y reste entre amis.

Salut les filles. A tout bientôt !

 

 

 

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