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Denez Prigent, cette terre, ce pays oubliés

Denez Prigent (photos Vincent Capraro)

Denez Prigent (photos Vincent Capraro)

article écrit en collaboration avec Yann Kerherve,

Denez Prigent, 9 décembre 2015, Alhambra à Paris,

 

Au travers de sa musique et de ses chants traditionnels, Denez Prigent nous invite à un voyage. Et quel voyage ! Celui-ci nous emmène beaucoup plus loin qu’en Bretagne même si c’est bien en cet épicentre que ce prodigieux auteur interprète puise l’essentiel de son inspiration. « J’ai fait le tour du monde / A la recherche de je ne sais quoi / Que je ne trouvais pas ici (…) Au bout de sept ans je suis revenu / Et je l’ai trouvée sur le seuil de ma porte / Cette chose que j’avais tant cherchée : J’ai trouvé une terre et un pays que j’avais oubliés. » Rien de ce que Denez Prigent nous chante, nous enchante, n’est tout à fait nouveau (encore faut-il comprendre le breton) : les thèmes sont récurrents qui puisent très loin dans la tradition et nous sont paradoxalement très proches car évidents, nécessaires, urgents. De sa recherche, il a ramené des sons du monde, comme une collecte, une offrande à son pays breton.

12373280_10206863313293296_6890306111375898823_nPour notre plus grand plaisir, les sonorités exotiques s’associent avec bonheur à la tradition créant un univers et un climat propice aux songes et au laisser aller. On se laisse faire. On se laisse charmer et nul besoin d’être breton pour ressentir les tragédies que les gwerz (complaintes, par nature tristes) évoquent : guerres, famines et désamours. Les gwerz sont aux bretons ce que le blues est aux noirs nord-américains, intimement, génétiquement liés. Il y a en eux une infinie mélancolie que le chanteur nous restitue de sa voix puissante et inimitable qui entre en résonance, pénétrante, intemporelle, envoutante et toujours merveilleuse : « Une cage dorée est suspendue / A l’intérieur un rossignol prodigieux / Fils d’une pleine-lune et d’un soleil rouge / Son chant est si triste, sa voix si douce / Que le vent et la pluie se taisent / Et mon cœur de battre pour l’écouter / De tout son être sans s’arrêter / Sans s’arrêter, à tue-tête / Il appelle son étoile. » Nos plus belles chanson traditionnelles ne sauraient être plus réussies que les siennes. Comme Prigent aime le rappeler, avec son accent finistérien si caractéristique, « on n’est pas toujours très gai en Bretagne. » La vie et ses tragédies ne sont jamais bien loin et nous rappellent furieusement l’urgence qu’il y a à simplement vivre. Cet album, An enchanting garden – Ul liorzh vurzhudus, qu’il nous aura fait découvrir est une vrai réussite et illustre de façon éclatante l’ouverture d’esprit d’un artiste au service d’une tradition qui va, qui va de l’avant.

 

Le site de Denez Prigent, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à déjà dit de lui, c’est là.

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A noter la sortie chez Coop Breizh d’un coffret de Denez Prigent en édition limitée à 4000 exemplaires ainsi que la version limitée en double vinyl en édition limitée de l’ album acoustique An enchanting garden – Ul liorzh vurzhudus.

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