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Ici Baba, une forêt en ligne claire…

(photo DR)

Samir Barris et Catherine Biasio (photo DR)

Mardi, nous emmenions nos trois enfants au spectacle d’Ici Baba. C’était pas gagné étant donné que, dans la troupe, il y a une pré-ado de douze ans et une grande fille de neuf ans shootées aux sonorités électro-pop et aux spectacles grandioses de Stromae, Christine and the Queen et C2C. « Ah non, on va pas aller voir ça, c’est pour les petits !! »… Seul public acquis : Lulu, quatre ans.
Je n’écris pas souvent de chroniques, je ne trouve pas toujours bienvenu d’écrire sur ses collègues ou camarades de la chanson. Car oui, Samir Barris et moi, on se connaît depuis maintenant pas mal d’années, on fréquente les mêmes salles, les mêmes festivals, et parfois les mêmes musiciens ou tourneurs.
Dans une salle pratiquement comble, une scène épurée, toute en simplicité. Alors que les artistes ne savent plus trop quoi inventer comme concept scénique pour « se démarquer », « faire le buzz » (les trois artistes ci-dessus se sont surtout faits remarquer via leur concept, leurs spectacles grandioses ou leur look, presque plus que pour leurs chansons), Samir Barris et Catherine de Biasio choisissent la simplicité : une batterie en fond de scène (formule classique « power trio » à la Police), quelques percussions au le sol. Une superbe basse est posée sur son pied à côté du trombone et de la clarinette de Catherine. On comprend qu’ici, c’est la musique et la chanson avant tout.
C’est ça en effet : Samir vient juste nous chanter ses nouvelles comptines toute en poésie dans un univers boisé. Le bois, il en est question dans la thématique des chansons (la cabane, le coucou, ma mie forêt…) mais aussi dans le choix des sonorités (guitare acoustique, clarinette, woodblock…).
Là où certains pourraient y trouver une certaine nonchalance, Samir et Catherine explorent leurs comptines avec détachement et retenue, sans surjouer, sans tomber dans les travers de la chanson jeune public caricaturale. Pas besoin d’en faire des tonnes, pas besoin de pédagogie car les bambins ne sont pas des imbéciles, au point de glisser un texte de Victor Hugo sur l’album, lu par ses propres enfants, ce qui donne une accroche supplémentaire à l’auditeur de quatre ans et plus. Bien joué Samir !
Sur scène, c’est payant : à la deuxième chanson, enfants, adultes et ado se prennent au jeu du coucou et du hibou. Il y a du Chedid ou du Mathieu Boogaerts dans l’attitude décontractée et cette simplicité classieuse dégagée, comme si Samir et Catherine, sans look particulier, venaient chanter dans notre salon. C’est forcément touchant mais pas donné à n’importe quel artiste sur scène : il a d’abord de sacrées bonnes chansons ! Et ensuite, savoir faire passer une émotion avec peu de choses, avec ce regard aiguisé sur la vie des bambins, le juste mot placé au bon moment et envoyé au public. Et ça, aucun effet grandiose tape à l’œil, coûteux et énergivore ne peut le remplacer.
Comme disait Jofroi cet été à propos de son festival : pour partager une chanson « il suffit d’une guitare et de quelques oreilles ». On dirait que Samir et Catherine l’ont bien compris.

 

Le site d’Ici Baba, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est làImage de prévisualisation YouTube

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