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Deux Rocher valent montagne

CD Lucas RocherConsidérant qu’il y a des jours où il vaut mieux rester couchés, que ça peut être une de ces niches de la chanson laissée vacante par Pascal Nègre, que l’opportunité commerciale est quasi avérée, Lucas Rocher a lancé sa collection « Restons couchés » dont voici le deuxième volume (pour le précédent, lire ici ma consœur Claude Fèvre). Par évidente définition, un tel opus s’écoute au pieu, en pyjama ou pas, avec ou Sandra.

Deuxième demi-disque donc. Ça commence par un cynique Mortel, l’état des projets d’un concepteur de jeux vidéos qui bosse surtout pour les enfants du Sahel. Est-ce à cause du titre suivant (On s’en branle), ça nous met en tête qu’un tel et réjouissant cynisme ne nous était pas arrivé depuis Patrick Font* (et Val, certes, mais lui on s’en branle…) : dans le désespérant et dévastateur politiquement correct que tous s’imposent comme une protectrice chape de plomb, ça fait du bien. Bon, y’a sept titres ici auquel vous associerez les six du premier tome : ça fait treize et ça porte bonheur. C’est de la chanson décontractée qui se lâche, qui fait du bien par là où ça passe. Pas un de ces grands disques qu’on admire et qu’on n’écoute plus ensuite parce qu’ils en sont chiants à se prendre tant au sérieux, non, mais deux demi-disques où la chanson va libre, légère et corrosive à la fois, sans jamais jalouser la perfection d’une toile de De Vinci, même si ça courtisait l’Art au premier volume.

Ce disque, c’est pas d’la pop, pas du rock, juste de la p’tite chanson, pas bien bankable de nos jours. Mais séduisante. Qui plus est servie par de probants musiciens (percussions mais pas batterie, harmonicas, violons, guitares et basse) avec des vrais morceaux de gros mots non de grumeaux à l’intérieur, des émotions de vies « sur une planète en érection / qui sans aucun préliminaire / avait niqué tous mes repères » (Plus con que fou, la perle s’il en est de ce disque). Ces chansons-là sont sincères, pétries d’honnêteté, sans calcul, d’un qui souvent se cherche et se chante à la première personne. Mais jamais seul : dans ses vers y’a la vie qui passe, pas particulièrement tranquille, comme quand il rachète un théâtre pour être libre : il apprendra à ses dépends que la propriété c’est aussi l’esclavage.

 

Lucas Rocher, Restons couchés Vol 2, autoproduit 2016. Le site de Lucas Rocher, c’est ici. *Lucas Rocher vient de signer la réalisation et l’arrangement du nouvel album (malheureusement uniquement numérique) de Patrick Font : nous vous avons avons parlé ici. En vidéo, un titre extrait du premier volume :

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Une réponse à Deux Rocher valent montagne

  1. Patrick 8 janvier 2016 à 12 h 02 min

    Comme le prouve à l’évidence le magnifique t-shirt du sieur Rocher, il compose à merveille avec ses plaies mobiles.
    Quant à ce nouvel opus à découvrir sous la couette, je l’écouterai pour ma part en fort agréable compagnie, avec Sandrine, avec Sandra…

    Répondre

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