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Guillo et Dyne, l’émotion chante encore à Marseille

Dyne, Guillo et Duret au Dar Lamifa (photos JM Melat-Couhet)

Dyne, Guillo et Duret au Dar Lamifa (photos JM Melat-Couhet)

18 mai 2017, « Les aventuriers de la chanson perdue », Le Dar Lamifa, Marseille,

 

Lorsqu’un rendez-vous de la chanson, qui plus est régulier, nous est donné à Marseille, on applaudit des deux mains. Quand il est organisé par Dyne, une jeune artiste que nous suivons depuis un moment, elle-même auteure, compositeure, interprète et pianiste, qui se mêle d’inviter tous les troisièmes jeudis du mois deux ACI (un du lieu et un d’une autre région)*, on peut lui faire une ovation.

C’est dans le cadre intimiste style café-concert du Dar Lamifa, tables rondes et chaises de couleur, scène tendue de velours noir, que prennent place ces soirées. Celui-ci accueille Guillo et… Dyne, tout juste de retour d’un concert new-yorkais.

Dyne

Dyne

Flanqué d’une guitare, Guillo est en solo. Avec toutefois une bande son, qui fait office de voix off et d’orchestre complémentaire pour certains titres. Son style folkman poétique séduit vite, mélangeant aux titres de ses deux albums, Soulage (prononcé telle une bulle légère) et Super 8, des questionnements (Sommes-nous les seuls ?) et des anecdotes plus souriantes. Et ces mots d’une vie, dits en confidence : « Les premiers mots… La première fugue… La première fois nu dans un lit… La première extase… La première plaie au ventricule… Le temps qui s’accélère… ». Pour déboucher sur cette immersion dans l’humanité, Je ne suis pas un long fleuve tranquille. Puis dans les intimités de nos Décors.

Absence (subie quand on entend « sans toi » dans Une maison sans toit, ou décidée dans Je pars, je roule je t’aime), paternité (Dix doigts demain), rêve d’enfance (Si j’étais Marty Mc Fly, qui lui permet d’imaginer le retour d’êtres chers), noirceur de la vie (Au bar des assassins), qu’il porte d’une voix déchirée, inquiétude sur l’avenir (Des hommes et des fleurs) nous font faire le tour de manège d’un homme concerné par le monde tel qu’il ne tourne pas très rond.

MARSEILLE ET LA CHANSON PERDUE Même si des salles comme l’Espace Julien, Le Moulin, le Théâtre Toursky, La Mesón ou le Poste à Galène proposent ponctuellement des concerts de chanson, et si l’on exclut les grandes salles type Dôme  ou Silo qui accueillent la variété médiatisée, bien peu de lieux proposent une programmation régulière de chanson, et aucune ne se spécialise dans le domaine de la chanson, alors que d’autres types de musique (électro, rap, hip-hop, jazz…) sont bien représentés. Le Tabou, petit café-concert près de l’Hôtel de Ville, présente aussi des chansons, de la poésie et de l’humour. L’Alcazar, d’abord café-concert puis music-hall, qui vit débuter Fernandel, Maurice Chevalier ou Yves Montand, puis accueillit Charles Aznavour, Jacques Brel ou Johnny Hallyday dans les années soixante, est bien oublié. Marseille ne chante plus. Ou bien elle va voir Sardou, Frédéric François, M Pokora, Julien Doré, au mieux Renaud, Véronique Sanson ou Serge Lama. Bernard Lavilliers, Vianney, Saez ou Camille peuvent aussi être programmés, car capables de remplir le Silo. Mais bien difficile de suivre en découverte de jeunes artistes prometteurs, ou de la chanson de création.  Le Dar Lamifa est un Café associatif qui s’inscrit dans une démarche d’éducation populaire, une maison de passage et de rencontre. Il accueille des projections, des conférences, des débats, du Théâtre, des concerts. Les lundis sont consacrés à l’épanouissement scolaire, les mardis aux danses traditionnelles, les mercredis au yoga et à la danse orientale. Et donc, un jeudi par mois, à la chanson actuelle. La programmation a commencé en mars avec Christopher Murray, chanteur stéphano-écossais récemment chroniqué sur NosEnchanteurs, et le poétique duo pop marseillais Lukidoki (dont le LP Le gorille de Tanzanie est sorti en 2012) puis, en avril, Prisme, jeune groupe de rock marseillais qui écrit en anglais et surtout en français au sein des ateliers de Claude Lemesle (un premier EP prometteur, Ça me rend dingue, est sorti en 2014) et l’excellent Québécois Simon Goldin, désormais domicilié en France.

MARSEILLE ET LA CHANSON PERDUE
Même si des salles comme l’Espace Julien, Le Moulin, le Théâtre Toursky, La Mesón ou le Poste à Galène proposent ponctuellement des concerts de chanson, et si l’on exclut les grandes salles type Dôme ou Silo qui accueillent la variété médiatisée, bien peu de lieux proposent une programmation régulière de chanson, et aucune ne se spécialise dans le domaine de la chanson, alors que d’autres types de musique (électro, rap, hip-hop, jazz…) sont bien représentés. Le Tabou, petit café-concert près de l’Hôtel de Ville, présente aussi des chansons, de la poésie et de l’humour. L’Alcazar (photo ci-dessus), d’abord café-concert puis music-hall, qui vit débuter Fernandel, Maurice Chevalier ou Yves Montand, puis accueillit Charles Aznavour, Jacques Brel ou Johnny Hallyday dans les années soixante, est bien oublié. Marseille ne chante plus. Ou bien elle va voir Sardou, Frédéric François, M Pokora, Julien Doré, au mieux Renaud, Véronique Sanson ou Serge Lama. Bernard Lavilliers, Vianney, Saez ou Camille peuvent aussi être programmés, car capables de remplir le Silo. Mais bien difficile de suivre en découverte de jeunes artistes prometteurs, ou de la chanson de création.
Le Dar Lamifa est un Café associatif qui s’inscrit dans une démarche d’éducation populaire, une maison de passage et de rencontre. Il accueille des projections, des conférences, des débats, du théâtre, des concerts. Les lundis sont consacrés à l’épanouissement scolaire, les mardis aux danses traditionnelles, les mercredis au yoga et à la danse orientale. Et donc, un jeudi par mois, à la chanson actuelle.
La programmation a commencé en mars avec Christopher Murray, chanteur stéphano-écossais récemment chroniqué sur NosEnchanteurs, et le poétique duo pop marseillais Lukidoki (dont le LP Le gorille de Tanzanie est sorti en 2012) puis, en avril, Prisme, jeune groupe de rock marseillais qui écrit en anglais et surtout en français au sein des ateliers de Claude Lemesle (un premier EP prometteur, Ça me rend dingue, est sorti en 2014) et l’excellent Québécois Simon Goldin, désormais domicilié en France.

Le rappel sera l’objet d’un très beau duo avec Dyne sur la mélancolique Made in Madness, à bouche fermée, à cœur révulsé sur l’exploitation des enfants au travail.

Au clavier, Dyne (accompagnée de Renaud Duret au violoncelle) fait fi de la fatigue du décalage horaire, nuance sa voix dans les plaintes amoureuses dont elle a le secret (« Je ne suis plus qu’une loque / Je ne suis plus qu’une flaque »), générant encore intense émotion avec Girouette. Ou ses autres déclarations d’amour : mention spéciale à cette chanson sur la tendresse, murmurée, les bras dessinant des arabesques, sur la douce guitare andalouse de Renaud, et au duo très parlant, à nouveau avec Guillo : Le moment inapproprié.  Pour lever et laver le trop plein d’émotion, il y a C’est chimique, dédicacée aux laissés pour compte du triangle amoureux, qui s’habille d’un humour plein de rythme. L’inénarrable Renard végétarien issu d’un conte pour enfant, où elle révèle de vrais talents de comique. Ou la Girl’s band  (à elle toute seule !), hilarante parodie chorégraphiée finissant en percussions corporelles « If you want my future / Forget my past ».

Ce concert déjà généreux s’achève avec deux chansons de l’artiste du concert en appartement du lendemain, Ludovic Guérin, le chanteur du duo Lukidoki, un folk-punk troubadour qui interprète avec délicatesse Papillons et une sensualité légère Cool days (« Ce matin il fait beau, il fait chaud …») avant une jolie reprise de L’orage de notre ami Georges.

Grande envie que ces aventuriers nous accompagnent très longtemps…

* Les concerts du jeudi sont couplés le lendemain à des concerts en appartement avec l’invité extérieur et un autre chanteur local.

Le site de Dyne, c’est ici ; celui de Guillo, c’est là. Le site de Lukidoki, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Dyne, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit de Guillo, c’est là.

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