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Contrebrassens, la femme faite Brassens

Vous pouvez voir Contrebrassens en scène dix fois, vingt ans, ce sera toujours différent. La facétieuse Pauline Dupuy a plus d'un tout sur son archet, et des tonnes de trouvailles dans sa main

Vous pouvez voir Contrebrassens en scène dix fois, vingt fois : ce sera toujours différent. La facétieuse Pauline Dupuy a plus d’un tour en son archet, et des tonnes de trouvailles (photo PEJ::design/photographie)

Il y aurait tout un livre, passionnant, à écrire sur Brassens et ses femmes : toutes celles qu’il a chanté, sujet premier de son œuvre. Les dames du temps jadis, la première fille, les filles de joie, Margot, Hélène, Marinette, Mélanie, Élégie, la nonne en sa légende, Colombine, la femme d’Hector, Pénélope, la traîtresse, la fille à cent sous, la religieuse, Jeanne bien sûr, Marquise, la tondue, celle à qui il fait la non-demande, cette princesse que regrette encore le croque-notes, cette veuve qu’il lui faut fesser, la méchante avec de jolis seins, la maîtresse d’école, Jeanne Martin et d’autres encore… Et Fernande, à laquelle vous pensez.

Brassens est de loin le chanteur français le plus repris de tous, qui plus est en des albums complets. Les recenser est déjà toute une affaire.

Même si le premier interprète du chanteur à la pipe fut Patachou, étonnement peu de femmes lui ont rendu l’élémentaire politesse de le reprendre, à son adresse d’oser un baiser. Comme un prêté pour un rendu…

Parmi elles, Pauline Dupuy, qui n’en est pas à son coup d’essai. De son outil de travail allié au répertoire du « vieux », elle a fait naître il y a une dizaine d’années Contrebrassens, «lieu où tout se rejoint, où elle peut mettre à profit son savoir-faire, développer sa créativité et sa personnalité ». Et ça coule de source. De l’eau de la claire fontaine, sans nul doute…

Il n’y a pas de déchet chez les repreneurs de Brassens. Même dans la diversité de leurs interprétations, pas un n’est venu salir l’œuvre du natif de Sète. Il y en a simplement qui, sans en faire des tonnes, dans une épure de moyens que contrecarre un talent surnuméraire, se distinguent plus encore.

Pauline Dupuy est de ce cercle, rare, précieux au-delà de tout. Les vers de Brassens l’ont adoptée. Il suffit de l’écouter pour comprendre l’hymen.

Contrebrassens n’est cependant pas qu’elle. C’est, à ses côtés, un équipage de musiciens talentueux, facétieux : le britannique Michael Wookey, entre autres guitariste et bruiteur, et les deux d’ArtDeko, duo trombone-bugle : Franck Boyron et Baptiste Sarat. Le sourire inimitable de Brassens de dessous sa moustache, ils le retrouvent ensemble par la fantaisie de notes parfois incongrues, toujours bien venues, fidèles et infidèles à la fois, retrouvant l’esprit du bonhomme que trop d’hommages, de reprises ont parfois pu affadir.

contrebrassens-pochette-faceAprès un premier EP en 2014 puis un CD en 2017, Contrebrassens nous offre utilement ce complément, ce rab, cinq titres qu’on sait par nature succulents, cette fois-ci captés en public. Des qui nous parlent encore d’amour, ici contrariés. Un échantillon certes, cependant somptueux, de l’art de Contrebrassens.

 

Contrebrassens, Quartet, autoproduit 2020. Le site de Contrebrassens, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Pour commander ce nouvel EP, c’est ici. En concert les lundi à 19 heures et mardi à 21 heures jusqu’à fin mars 2020, au Studio Hébertot, 78 bis Bd des Batignolles, Paris 17e.

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