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Mouhet 2022. Bobin, tout simplement

Frédéric Bobin (photo d'archives Anny-Claude Durbet)

Frédéric Bobin (photo d’archives Anny-Claude Durbet)

Festiv’en Marche, 6 juin 2022, Grange Fernand-Maillaud à Mouhet,

 

Peu le connaissaient ici, en cet insolite et si beau festival. Mais, vous le savez, c’est si confortable de faire connaissance avec ce Lyonnais-là (et son guitariste Clément Soto), d’entrer dans son univers paradoxalement aussi étranger que familier. Il charrie des souvenirs communs, et cette mélancolie qui nous baigne, nous les foules sentimentales.

Il y a une chaleur particulière dans les textes de Bobin (des BobinS : c’est son frère qui écrit ; lui compose), une empathie, une sympathie, qui tantôt vous gonflent le cœur, tantôt vous le déchire. Que prolongent des mélodies qui envahissent l’espace et, elles-mêmes, parlent abondamment. Un récital de Bobin est une immersion, une expérience rare et précieuse. Ce sont des rencontres, celle de Tatiana sur le périph’, des billets plein le soutif ; celle de Jo, en Georgie, vétéran réduit comme d’autres à la mendicité, les familiers dont le souvenir se projette en Super 8, les ombres aimées et aimantes du jardin de son grand-père, celles aux mains d’or qu’on a privées de leur outil de travail pour l’envoyer à Singapour… Bobin chante des moments d’émotion aussi sûrement qu’il réhabilite des gueules cassées. Il hante les lieux qui ont une âme et les âmes sans domicile fixe. Et la nostalgie de ces « vies qu’on aurait pu vivre » : Brassens et Antoine Pol ont trouvé des autres vers pour évoquer pareillement ces « passantes » qu’on n’a pas su retenir… Bobin, c’est à peu près tout ça, la tristesse autant que l’espoir du passé et du présent, un peu de l’avenir aussi. Des non-dits, des aveux, la porte entr’ouverte sur un intime qui est étrangement semblable au nôtre, qui nous chauffe aussi sûrement qu’un bon café (je sais depuis qu’il en fait de très bons). Une tristesse belle, magnifiée par des mots et des notes sensibles, une voix ferme et douce à la fois, qui en font l’un des artistes les plus importants du moment.

Après une grande présence sur les scènes cet été (notamment au festival Marc-Robine où il se verra confier une large et superbe carte blanche, entre autres avec son complice Kent), Frédéric Bobin entrera en studio pour y graver ses nouvelles chansons (le disque est prévu pour le printemps prochain). A Mouhet, ses précédents albums sont partis comme des petits pains ; j’en connais qui n’écoutent déjà plus que du Bobin : ça me semble bien.

 

Le site de Frédéric Bobin, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

« La Maison de mon grand-père » : Image de prévisualisation YouTube

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