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Les Oreilles en pointe 2022 : MSSR, le rouge est mis !

 

Mes Souliers Sont Rouges (photo Bruno Duhamelle)

Mes Souliers Sont Rouges (photos Bruno Duhamelle)

20 novembre 2011, Salle Dorian à Fraisses,

 

D’abord le plaisir de constater qu’ici tempes grises et cheveux blancs ne sont pas majoritaires, que tous les âges sont présents, même des gamins. Que la chanson trad’ relie, rallie toujours les générations et a de beaux jours devant elle.

Ils sont dans leur art ce qu’étaient jadis Mélusine et Tri Yann : des artistes remarquables, à l’énergie chaque fois renouvelée. D’hier et d’aujourd’hui ils font des lendemains, qui forcément chantent et chantent bien.

Mes Souliers Sont Rouges existe depuis trente et un ans. Bien sûr que la formation qui s’est offerte à nous à ces fameuses oreilles acérées n’est pas celle d’origine : elle est simplement du même bois, de la même sève, identique et éternelle recette.

Je ne me souviens pas d’un concert des Oreilles en pointe où il a fallu refuser des gens à l’entrée : trop de monde dans une salle pour le coup bien trop petite : ce fut le cas. Surtout qu’il fallait – ç’aurait été une crime de ne point le faire – laisser l’espace à la danse, le programmateur Tibert sait trop ce qu’est la musique folk, lui dont l’art n’en est pas éloigné… Sauf à être perclus de rhumatismes, vous ne pouvez pas ne pas danser : de toute façon, vos pieds le feront pour vous : ils savent mieux que vous le rythme à trois temps des danses d’antan. C’est dire la joie, presque l’ivresse dans cette salle, quand les corps s’expriment sur de délicieuses musiques interprétées avec tant de talent.

279194310_400929848705279_8706185117993860422_nDans l’assistance, une vingtaine de spectateurs un peu particuliers, au sens où ils sont sourds. Car nos rouges Souliers, cinq chanteurs et musiciens, sont en fait six sur scène : la seule dame du lot ni ne joue ni ne chante, elle traduit en langue des signes. Vous imaginez quand le chant brusquement s’accélère : c’est festival du gestes qu’il est pour nous vain de tenter de lire. On se dit juste qu’il doit être plus agréable de traduire ces chanson-là qu’un monologue d’Olivier Véran en bas d’un écran plat.

Le répertoire est celui de la chanson trad’ : le vin, les maîtresses, les marins… Des chansons tirées du passé, de Normandie, de Bretagne et d’ailleurs, du Québec ou d’Irlande, souvent celles qu’ils ont eux-mêmes collecté. Des polkas comme des reels et autres appels à danser encore. Ainsi que des créations, forcément plus empreintes des temps présents (car « faut se mêler des choses » !), comme celles de leur dernier disque, de Florent Wintrigner ou de Marion Cousineau.

Après la vague folk des années soixante-dix, la pratique des danses et musiques traditionnelles s’est un peu repliée sur elle-même, dans un entre-soi sans doute confortable mais qui l’a coupé du grand public. Avec Mes Souliers Sont Rouges (on peut dire « MSSR ») et quelques autres groupes de cette trempe, le trad’ réinvestit la place avec succès : dans leur épicentre à Caen, nos MSSR font du Zénith leur septième ciel, qu’ils bourrent sans mal. On ne pouvait clore un festival mieux qu’avec ces gens-là, qu’avec ce public-là.

 

Le site de Mes Souliers Sont Rouges, c’est là ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

 

« Faut se mêler » : Image de prévisualisation YouTube

« Maraîcher mon ami » : Image de prévisualisation YouTube

« Les souliers rouges » : Image de prévisualisation YouTube

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