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VSD et « Les Combines à Nanard »

Une fois n’est, hélas, pas coutume. Raison de plus pour en faire écho. Dans le numéro de l’hebdomadaire VSD actuellement en kiosque, un article de Christian Eudeline nous parle des Vies liées de Lavilliers (ça fait du bien de lire enfin un papier en presse nationale…). « Bernard Lavilliers a bâti sa légende sur les fantasmes de ses mille et une vies. Une bio tente de démêler le vrai du faux » y écrit Eudeline, qui reprend de flamboyantes brides d’interview de notre chanteur-voyageur publiées il y a peu dans les colonnes de VSD, pour mieux les relativiser, presque contrecarrer : « Pour la première fois, une biographie nous raconte un autre Bernard Lavilliers, le véritable Bernard Oulion, un Mozart de l’affabulation qui fascine ses camarades dès les bancs de la communale. Sa guitare et sa plume le sauveront d’une vie ordinaire. Mais, au-delà d’une rocambolesque légende mise à mal, ce livre est avant tout l’histoire d’une belle réussite. Ne change rien, Bernard, on t’aime ainsi. »

(VSD n° 1750, du 10 au 16 mars 2011)

3 Réponses à VSD et « Les Combines à Nanard »

  1. Réjanie13 14 mars 2011 à 5 h 45 min

    S’il n’avait pas l’imagination qu’il a peut-être ne serait-il pas le chanteur qu’il est
    Nous avons tort de vouloir à tout prix savoir tout ce qui se cache de privé dans un personnage public, ça gâche la magie de l’homme public. Je comparerai ça à l’explication pour chaque illusionniste du tour qu’il va vous présenter, ça perdrait totalement sa saveur ben… là c’est un peu la même chose.
    Et avec toutes ces grandes théories, j’ai été avertie de l’arrivée dans un point « relais » de la bio ^^. contradiction quand tu nous tiens …

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  2. Claude Vlerick 14 mars 2011 à 7 h 22 min

    Tu vois, Michel, je me lève ce matin et je clique ton site que j’aime bien. Mais, tu seras sans doute d’accord avec moi, il y a des jours où discuter des « combines » paraît dérisoire.
    Il y a des jours où se soucier de la chanson est tout à fait vain, confronté à certains événements.
    Sauf que me tourne dans la tête, lancinante, une prophétie de Jacques Bertin.
    Peu doivent la connaître : elle date de 1978.
    Elle est particulièrement longue.
    Je crois qu’il faut la publier quand même…
    Tu feras comme tu voudras…

    ***

    Menace
    (Jacques Bertin)

    Dans un bureau conditionné, peut être, il y aura eu
    Une défaillance dans le calcul du compte des denrées
    Ou une maladie balancée dans la chaîne alimentaire
    Par un comptable sans pouvoir
    Il suffira d’une avarie presque minime pour que se casse
    Une extrêmement flexible tige ou un miroir
    Il suffira d’un signe dans le ciel, un oiseau immobile
    Ou trois fois rien de différent dans l’intime de l’air
    Ce sera vers midi et se fera un grand silence
    Et tout de suite on entendra un cri de femme long
    Comme sorti d’une voiture accidentée dans un décors de pluie
    On vous aura annoncé votre mort à la télévision

    Il sera aussitôt et simplement trop tard
    Trop tard pour tout, pour la colère et pour le cri
    Trop tard pour la fuite et trop tard pour la révolte
    Trop tard pour le dernier bateau et pour la lutte et pour la vie
    La lumière s’éteint partout, des téléphones sonnent
    Il souffle un joli vent vénéneux dans les hôpitaux déserts
    Vous vous trouvez atteint par grappe et vous mourez
    Une réaction incontrôlable propage un gaz dans le ciel vert
    La misère n’a que son mufle et vous vous jetez sur les routes
    Pour la grande scène de l’exode qui cette fois finira mal
    Il n’y a plus de refuge au bout de la route, plus de route
    Plus de sens de la marche, plus de marche à suivre, plus de sens

    Vous allez de plus en plus vite, certainement
    A Lyon ou à New York, dans de grands avions impassibles
    Que lancent depuis des chapelles aseptiques des voies fabriquées
    La misère, vous la visitez en club dans des pays exotiques
    Dans les appartements bourgeois qui ont l’allure des scènes de théâtre
    Ou tout passe par le filtre du velours et de la convention
    On manie l’argenterie, le mot d’esprit, le capital
    Et le concept et surtout sans jamais presque hausser le ton
    La bourgeoisie règne en papier crépon sur son royaume
    Sûre d’elle même, de sa technologie, de ses oreilles de coton
    On ne sait pas trop où l’on va mais qu’importe,
    Quand on accroche sur le rôle, on improvise et à Dieu va – t

    L’émotion vide que vous récitez, le théâtre
    Donnent dans les gréements sur le ciel peint en haut
    C’est une sorte de bateau fantôme bien dans ses cales
    Quelques petits milliards de nègres qui ont peur
    Monde factice, O monde sans raison, monde fragile
    O, qui vit follement de sa fragilité
    Qui trouve dans sa fuite un certain relatif équilibre
    Et l’abîme comme un ventre attire les fous qui vont s’y damner
    Monde captif, O monde sans amour, monde fragile
    Brave gens qui vous êtes laissés drainer
    Je veux répandre la terreur comme une marée patiente
    Il reste peu de temps pour sauver le monde et vous sauver

    Il reste peu de temps pour la sainte colère
    Je vous vois comme un cheval aux jambes brisées
    Les yeux fous qui cherchent à se lever, qui cherchent une aide
    Dans le ciel vide autour de lui qui tourne et dans sa tête emballée
    A plat, ah vous ne croyez plus beaucoup à l’amour ni à l’insolence
    Si je dis « humble » pour voir derrière vous, vous vous tournez
    Quel est celui que par ce vocable suranné je désigne ?
    La révolte vous semble affaire de maniaque ou d’enfant gâté

    Mais il y a comme une sale maladie dans la joie
    Comme une crise de confiance dans la qualité de l’eau du robinet
    Peut être que les fruits du cœur sont traités, il y aura toujours un doute
    Tout d’un coup le soupçon s’installe et vous voilà parcouru par la frousse
    Terreur, je veux, Terreur, je veux répandre
    Comme un apport de sang dans l’organisme fatigué
    Guerres saintes partout, on vous avait confié des armes
    Qu’en avez vous fait ?, souvenez vous, qu’en avez vous fait ?
    Dites, qu’avez vous fait de la parole qui est une braise ardente ?
    On la prend à pleine main, on porte le feu
    Dans les termes épuisés, dans les mauvaises blessures
    Dans les mauvais sommeils, ou sur les yeux des gens qu’on veut aimer
    Je vais porter la guerre dans les journaux, chez le vieil humanisme
    Là qui s’avachit dans l’eau stagnante des chroniques et des marais
    Mes petits féodaux, le parapet vous n’y passez surtout jamais la tête
    On trahit gentiment derrière les sacs du courrier des lecteurs entassé
    Il nous faut des porteurs de paroles avec des chenilles d’acier dans la tête
    Pour conduire dans les vallées ce peuple hagard de jeunes gens
    dieu les protège et dieu les guide et dieu les aime
    Ils ont foyé le vieux monde corrompu d’un buisson brûlant
    Parole, pour porter des coups, parce qu’il est grand temps de parole
    La vérité, la vérité, comme si la vie en dépendait
    Parole, pour ouvrir un territoire avec des blessures fertiles
    O Paroles, avant que ne s’avance la saison

    Demain, il y a un virus fabriqué par hasard,
    Les bateaux qui n’arrivent plus
    Une ampoule qui claque à la régie finale
    Une bombe de trop dans le magma central

    Je vous dit qu’il est temps, ce monde est dans ce carnet qu’on referme
    D’un geste las et qu’on écrase comme un cœur
    Regardez s’envoler votre dernier bel avion magnifique
    Il s’en va errer dans la banlieue des pourquoi, comment
    Ce monde, on l’oubliera, dites vous bien, très vite
    Comme dans un éphéméride, un chiffre parmi cent
    Ce monde est déjà rien de plus qu’un graphisme misérable
    Dans quoi, l’œil et la raison cherchent ce qu’on pouvait y trouver
    Maintenant que le livre se ferme, sentez ce vide capital
    Le ciel est désert, la terre bruit de cris désaccordés
    Que se lèvent ici, ceux qui ont de l’esprit pionnier dans la tête
    Il va falloir dès ce soir tout recommencer

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  3. Claude Vlerick 14 mars 2011 à 13 h 02 min

    C’est énervant à la fin, je me dis qu’il faut laisser tomber et je ne peux m’empêcher d’y revenir…

    C’est évident que Lavilliers a du talent.
    Mais pour moi, ce n’est pas ça qui importe… vraiment… Ce n’est pas du tout mon enjeu à moi…
    Par le contenu de son répertoire, par l’énergie orientée de ses concerts il attaqu(ait)e un certain monde : il est de notre côté ( pas du vôtre ? du mien alors…), avec son talent comme grosse artillerie…
    Est-ce toujours le cas ?
    Ou par son attitude actuelle (nouvelle ?) pisse-t-il en l’air (mais avec quel talent ?), a-t-il franchi la ligne jaune ou d’une autre couleur ?
    Il est des lieux où tu peux dire tout ce que tu veux sans que ça tire à conséquence…
    Aux Champs Elysées (air connu…), par exemple : paraissait pas des plus à l’aise pour nous interpréter « les mains d’or ».
    Fait-il partie du pannel offert qui permet à U… et à d’autres firmes de nous ratisser les poches, à nous aussi, en nous fournissant « clef (clefs… parce que c’est pas une baraque mais un fabriquant de symboles) sur porte » un guignol parce qu’on a besoin d’un mec pour causer à notre place, tiens … ? (un avatar, comme disait, je crois, Johan…, une idôle pour nous clouer le bec…) et de partir dans le rêve, dans le RÊVE…
    Il est temps de livrer le mode d’emploi avec la pochette CD, de nous dire pour quel usage précis il fonctionne vraiment.
    Parce que j’ai du mal à savoir encore quoi faire avec… Et ça me fait (encore) mal…

    Du talent…
    Y a plein de gens qui ont du talent ?
    Si c’est ça que vous cherchez, vous avez trouvé, bien sûr …
    Pas la peine de vous agiter comme ça…

    Claude.

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