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Elle a retrouvé son mojo : diverge pour Anaïs !

Cover_Divergente-Anais_jpegIl y a un malentendu avec Anaïs. Comme elle s’est fait connaître par son spectacle (et CD) The cheap show (en 2005 déjà), seul en scène pour guitare, kazoo et pédale sampler, où la parodie côtoyait les chansons mordantes, elle a été classée un peu vite dans la catégorie des amuseuses, dont les performances tenaient plus du café-théâtre que du tour de chant. Alors, forcément, le grand public a eu un peu de mal à la suivre dans ses expériences suivantes, le sensuel The Love Album, réalisé par le sorcier américain Dan the Automator, son surprenant A l’eau de javel, disque de reprises de chansons méconnues des années 30 à 60, ou son HellNo Kitty aux couleurs folk…

Le temps écoulé permet pourtant de dissiper les brumes de l’incompréhension et de se rendre à l’évidence : Anaïs est une chanteuse, une vraie, au timbre reconnaissable et dotée d’une réjouissante capacité vocale, qui lui permet de changer de registre sans jamais tomber dans l’approximation ou la caricature. Et cela tombe bien car elle est aussi définitivement hors catégorie, aimant varier les ambiances et les univers, tout en restant elle-même : impertinente et brut de décoffrage. Rock’n roll, quoi !

Son nouveau CD en est la parfaite illustration. Il porte bien son titre : Divergente. Un adjectif à valeur d’auto-portrait de l’artiste, qui emprunte mille routes à la fois pour nous mener au pays du plaisir. Jamais là où on l’attend. On espère qu’elle nous reponde une bluette acidulée et second degré, comme son Mon cœur, mon amour ? Le premier single, bien que non dénué d’humour, appelle une chatte une chatte : J’ai retrouvé mon mojo/Et l’envie de faire l’amour/Je suis Jessica Rabbit/Et je viens chercher ta… En voyant le titre du morceau Je n’boirai plus jamais, on s’imagine avoir affaire à une chanson rentre-dedans, limite pochade, évoquant ce moment inoubliable de son cheap show où elle imitait Carla Bruni bourrée ? On a tout faux : c’est une chanson à l’émotion à fleur de peau sur les méfaits des soirées trop arrosées et le mal-être qui peut en résulter le lendemain. On voudrait des chansons qui nous fassent à la fois sourire et réfléchir ? La plupart des titres sont en anglais ! Quand on vous dit qu’elle n’en fait qu’à sa tête.

Musicalement, le mélange des genres est également de rigueur. De la pop mâtinée 60’s (Schizofrénia) au disco-funk (My mind goes blake), en passant par la soul sensitive de Bain moussant ou le country You came and you lied, avec le détour légèrement rap du Why are you so mean, pour s’achever en apothéose par la reprise du Losing my mind de Stephen Sondheim, popularisé jadis par Liza Minelli.

Divergente est donc un disque un peu foutraque, qu’on peut n’aimer qu’en partie mais qui est le reflet parfait de son auteur, qui l’a d’ailleurs auto-produit pour le réaliser en toute indépendance. Du pur Anaïs, quoi. Total respect.

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