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Les élucubrations de Lantoine

Ce papier a plus de six ans et acte un coup de foudre qui depuis perdure. L’art de Loïc Lantoine est en tous points impressionnant et tout amateur de chanson se doit de l’avoir déjà vu en scène, même si Lantoine est de fait un non-chanteur… qui nous enchante.

Archive. Il a un look à faire la manche dans un tunnel. Et une voix qui vous laisse sans voix, qui vous enivre, grave qu’elle est, gorgée de verbe, de pure poésie. Une voix de la famille de Leprest et de Paccoud, de Bohringer et de Léotard, âcre, râpeuse, de ceux que les rimes, à force d’être charriées, en ont comme brisé le velouté. Car Lantoine, c’est ça : une déferlante de mots, souvent orphelins de portées, nus. Lantoine, c’est aussi François Pierron, son contrebassiste, son alter ego, tous deux unis comme deux socquettes pareilles. Pierron ne met pas en musique les textes, mais fait contrepoint, de ses doigts sur les cordes, de ses poings sur le bois d’un instrument qui va comme autonome. Lantoine est un diseur, un rêveur de haute voix, qui s’est incrusté dans l’horizon chanson. Il est comme la poésie des chemineaux, comme l’était celle de Gaston Couté, élucubrations de purs poètes, nourries, par Lantoine, du quotidien, du travail, de la tâche et des humaines relations, amour inclus. Et si l’artiste n’est pas encore gavé de sa propre parole, il s’en va au fond de ses poches « faire la pêche aux riens, là où j’ai posé du c’est moins-moche » pour en tirer un papier plié imbibé d’autres mots superbes. Superbe, le mot est déjà petit pour qualifier Lantoine : c’est simplement essentiel.

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