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Le filet mignon de Nicolas Bacchus

Il y avait six ans, depuis À table, que Bacchus ne nous avait pas régalé d’un nouvel opus. Régalé est le juste terme car ce disque-là est réjouissant au-delà des mots. Il suffit d’écouter ce plagiat du Métèque revu et corrigé par Patrick Font, chanté par Font, par Val (pcc. Bacchus), Agnès Bihl et Sarcloret : hilarant et, qui plus est, intelligent. Ou ce duo au-delà du sensible avec Anne Sylvestre (rare sont ceux pouvant se prévaloir d’avoir fait duo avec cette grande dame…). Ou ces autres encore avec Lucas Rocher, Yoann Ortega et Thomas Pitiot, pour de suite estimer ce sens du partage qu’anime notre toulousain. A la précédente table, il y avait déjà Eric Toulis, Juliette, Debout sur le Zinc et pas mal d’autres encore : c’est presque une manie. Ajoutons pour faire bon poids, sur ce présent disque, une chanson de Bernard Dimey, une de Thomas Pitiot, deux de Manu Gallure et une autre de Vladimir Vissotski adaptée en français par Le Forestier…
Reste que la tonalité de ces plages-là n’est pas franchement au beau fixe. Les propos grondent dans le micro, contexte politique oblige : « Les gens de mon pays ont peur (…) Les gens de mon pays s’aiguisent / Sur la télévision. » La reprise du Métèque se nomme Identité nationale et la charge est sévère, qui décrit une France digne d’un Besson, d’un Hortefeux, d’un Guéant.
Les sentiments sont tout autant perturbés, difficiles. « Si je taquine les femmes en prose / Je rêve à l’homme en vers / Et contre tout / Quand crépitent les flammes en rose / A l’endroit, à l’envers / Baisers tabous… » Car Bacchus nous parle aussi beaucoup d’amour. De ses mâles amours, comme toujours. Notamment par ce délicieux Filet mignon, recette qui pourrait nous mettre en appétit : « Tu m’as demandé / Amour, de t’apprendre / À Cuisiner un filet / Mignon / Choisis ton filet / Choisis ton mignon… » À table, disait-il, vers et couverts sont mis. Ce sera festin.

Nicolas Bacchus, La verVe et la joie, 2010, Bacchanales/Mosaïc music distribution. Le site de Nicolas Bacchus, c’est là. (Ce billet est une version augmentée d’une chronique parue dans les colonnes du Petit Format du Centre de la Chanson.)

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Une réponse à Le filet mignon de Nicolas Bacchus

  1. Norbert Gabriel 4 décembre 2011 à 9 h 39 min

    ‘C’est vrai que leur version du « Métèque » est particulièrement savoureuse, et cet album est épatant, c’est un cadeau possible où il y a forcément une chanson qui plaira quel que soit le récipiendaire, enfin il me semble … Et dans la diversité des auteurs, une constante, ce sont tous de sacrées plumes !

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