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Aix 2016 [1]. L.Y.A et Manu Dibango : un souffle de jazz sur la chanson

LYA au Théâtre de la Fontaine d'argent (photo Gaylor Lebellanger)

LYA au Théâtre de la Fontaine d’argent (photos Gaylor Lebellanger)

LYA le 3 octobre 2016 à la Fontaine d’argent, Manu Dibango le 4 octobre à La salle du Bois de l’Aune,

 

Voici L.Y.A, présentée comme la découverte du festival, chanteuse, auteur, compositeur, Charlotte Chabbert, en trio avec la contrebassiste Flore Galais et le guitariste Ronan Devaux, dans une de ces caves aixoises si propices à la chanson.

Ce sont Flore et Ronan qui ouvrent la scène, avec la lecture de ce très beau poème attribué à Pablo Neruda «Il meurt lentement / celui qui ne voyage pas / celui qui ne lit pas / celui qui n’écoute pas de musique » qui permet à Charlotte de faire d’abord entendre sa voix avant d’entrer en scène, ménageant un agréable suspense.

De l’ambition donc chez cette jeune ACI encore amateure, mais qui envisage de devenir artiste à temps complet, et porte à bout de bras son projet qui tourne également en quintet, avec pianiste et percussionniste, avec un album en cours après son premier EP.

LYA-Aix Théâtre de la Fontaine d'Argent Gaylor Lebellanger2016-10-03(17)De la Croisille elle a un faux air, l’intensité de l’interprétation et la voix un peu voilée qui sans lui ressembler, sait comme la sienne se moduler telle une chanteuse de jazz, du plus grave au plus haut. Avantage sur son aînée, elle est l’auteure et la compositrice de ses chansons et s’accompagne elle-même fort agréablement à la guitare.

D’emblée cette jeune femme sobrement vêtue d’un jean et d’un petit haut bleu brodé montre un naturel et  une aisance certaine avec son public, démarrant avec une chanson engagée Unis vers elles, jouant de sa voix puis interpellant le public, « Excusez-moi de vous déranger, non ne m’excusez pas. »

Le rythme est tout de suite mis avec la très jazzy Elle eut été, reprise par le public et sa claque spontanée.  Elle y  ose d’originaux assemblages de mots et d’idées « …ma dernière chance, mon préambule et mon influence (…) ma chair et mon os, ma religion,  mon sac et ma bosse (…) ce que je ne serai jamais. » Les dispensables « Baby oh what I am, can you see what I am, ooohh yeah… » du refrain lui permettent toutefois de jouer joliment de sa voix, qui monte et descend, claire et puissante.

L'édition 2016 du festival est comme à l'habitude éclectique, alliant découvertes d'artistes en émergence ou habitués de lieux de proximité, aux têtes d'affiche destinées à attirer un large public, cette année par exemple Les Ogres de Barback qui ont un auditoire fidèle ou Manu Dibango (photo ci-dessus - Gaylor Lebellanger) capable de toucher jeunes et moins jeunes. Mardi ce dernier fait salle comble dans la grande salle du Bois de l’Aune. Son concert, s’il n’est pas à proprement parler de chanson française –un seul titre fut chanté en français, Soir au village – a cependant sa place dans ce festival, Manu Dibango étant Grand témoin de la francophonie aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et ayant toujours œuvré pour le rapprochement des cultures, africaine, européenne, et d’Amérique tant du Nord que du Sud, entre jazz et chanson du monde. Ce spectacle avec son orchestre au complet - le magnifique saxophone de l’artiste et sa voix chaleureuse -, sa simplicité et sa gentillesse, et ses deux choristes qui se sont muées en véritables chanteuses sur la reprise d’Alfonsina y el mar, tout est un véritable bonheur.

L’édition 2016 du festival est comme à l’habitude éclectique, alliant découvertes d’artistes en émergence ou habitués de lieux de proximité, aux têtes d’affiche destinées à attirer un large public, cette année par exemple Les Ogres de Barback qui ont un auditoire fidèle ou Manu Dibango (photo ci-dessus – Gaylor Lebellanger) capable de toucher jeunes et moins jeunes. Mardi ce dernier fait salle comble dans la grande salle du Bois de l’Aune. Son concert, s’il n’est pas à proprement parler de chanson française –un seul titre fut chanté en français, Soir au village – a cependant sa place dans ce festival, Manu Dibango étant Grand témoin de la francophonie aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et ayant toujours œuvré pour le rapprochement des cultures, africaine, européenne, et d’Amérique tant du Nord que du Sud, entre jazz et chanson du monde. Ce spectacle avec son orchestre au complet – le magnifique saxophone de l’artiste et sa voix chaleureuse -, sa simplicité et sa gentillesse, et ses deux choristes qui se sont muées en véritables chanteuses sur la reprise d’Alfonsina y el mar, tout est un véritable bonheur.

Ses musiciens font plus que participer à l’ambiance, ils comptent beaucoup dans l’équilibre de la musique de L.Y.A et nous font oublier l’absence du pianiste et du percussionniste. La contrebasse donne de la profondeur et du rythme, quant à la guitare (électrique) elle joue en virtuose d’accents manouches qui colorent et épicent très musicalement les chansons.

L.Y.A ne se contente pas de l’inspiration de ses histoires d’amour, souvenirs bleus, ruptures amoureuses avec toujours de belles trouvailles « Je porte l’enclume de tes silences », séparations donnant lieu à de lucides réflexions « Même si j’en crève je suis mieux loin de toi » ou à un appel au témoignage de  ses consœurs du public Bien toute seule. Elle souligne aussi les paradoxes de Marseille qu’elle ne peut plus supporter, dédie à son frère Mi hermano. Fait des incursions en anglais en s’excusant auprès des bilingues, n’hésite pas à reprendre seule Bohémian Rhapsody de Queen, ou Asaf Avidan pour son plaisir et le nôtre. Vocalise en trompette bouchée et montre ses capacités de comédienne avec une Accoudée au comptoir qui a « donné [sa] langue au chat » et « vendu [son] âme au diable ».

Si les textes des chansons les plus ambitieuses, L’homme est le chien de l’homme ou On dit des autres sont encore perfectibles, l’avenir semble rose pour L.Y.A dont la passion et l’énergie ont déjà rencontré un public chaleureux et enthousiaste tout prêt à la suivre.

La page facebook de L.Y.A c’est ici ; le site de Manu Dibango c’est là.

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