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Au clair de la lune, mes amis d’Léo

les-hurlements-d-leo-luna-de-papel_3859308_367x330pImparable ! Luna de papel. Traduction pour les allergiques à la langue de Cervantès : « Lune de papier ». Morceau d’ouverture et titre du nouvel album des Hurlements d’Léo. Ça commence doucement, par une intro entêtante. S’insinue alors la voix bien connue du chanteur Laurent Kebous, qui se marie dans un duo du plus bel effet avec celle d’Aurelia Campione, mélange suave de Vanessa Paradis et d’Axelle Red, par ailleurs chanteuse du groupe La Cafetera roja. Le refrain survient, en espagnol dans le texte, les guitares se déchaînent, suivies de cuivres sonnants et trébuchants et d’un accordéon sans flonflons. « Les ombres dansent la bacchanale / Sens-tu monter l’odeur de soufre / De tous ces diables en fond de cale / Fuyons avant qu’ils nous étouffent ». Vous voudriez vous en défaire ? Trop tard, vous êtes cuits ! La chanson est entrée dans un coin de votre cerveau et vous n’avez plus qu’une envie : appuyer sur la touche « replay » pour vous en gaver encore et encore.

Après une telle entrée en matière, on se dit forcément que le disque ne va pas tenir la distance, qu’il a mangé d’emblée son pain blanc sans se garder une poire pour la soif. Ce serait sous-estimer le groupe. Vingt ans d’âge, sept albums sous son seul nom (sans compter les enregistrements live), plus de 3.000 concerts sous la pédale, ça connaît son métier ! Les douze chansons se succèderont donc sans temps mort, débordantes d’énergie (ah, ce Cumbia, qui nous ramène à la belle époque des Mano Negra…) et variées dans les ambiances musicales, le fond de sauce rock-guitare s’accommodant d’épices orientales (l’oud sur La liste ou Mourir de vivre), de touches de violon, de solides percussions et d’un plantureux nid de cuivres.

Groupe punk à l’origine et resté farouchement indépendant, Les Hurlements d’Léo trempe toujours la plume de Laurent Kebous (assisté ici par Jean Fauque pour deux titres) dans l’encrier de la révolte. Le combat contre les puissants continue donc plus que jamais : « On s’invitera à leur festin / Et on mangera à notre faim » (L’appétit), « Social traître / T’as les crocs d’un escroc / Le peuple aura ta peau » (Social traître)… Pourtant, au détour d’une chanson plus mélancolique, la fatigue se fait ressentir (« On oublie toujours que les fruits / Ne tiennent pas les promesses des fleurs / On n’a plus rien à faire ici / On a perdu notre ferveur ») et se pose la question : « Où donc est passée la folie / Celle qui nous donne notre appétit ? »

Comme il a débuté, l’album s’achève sur un duo, avec Fredo des Ogres de Barback. Deux voix habituées à se mêler depuis le projet commun aux deux groupes « Un air deux familles ». Quand tu seras là-bas évoque avec nostalgie le temps qui passe et la mort inéluctable, l’occasion de revoir les membres de sa tribu, « les aventuriers de la vie, les gueules cassées, les marginaux, les voyous, les fous et les apaches »… et surtout de retrouver « la scène, ta six cordes et ta voix ». Beau final cuivré qui nous redébarque en douceur du nuage d’énergie qui nous avait transportés.

Nous faut-il pourtant préciser qu’il n’est nul besoin d’attendre d’être dans ce monde de « là-bas » pour les apprécier en concert ? La tournée de HDL débute le 3 avril 2018 (à Rouvroy, au Festival Les Enchanteurs : si c’est pas beau ça !) et les mènera aux 4 coins de France et de Navarre. Vous savez dès lors ce qu’il vous reste à faire.

Bon, là-dessus, je vais m’écouter encore une fois Luna de papel !

 

Les Hurlements d’Léo, Luna de papel, Irfan le label 2018. Le site des Hurlements d’Léo, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

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