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Georges Brassens « Pensées des morts »

BRASSENS 1969 X Misogynie à partVoilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon
Voilà l’errante hirondelle
Qui rase du bout de l’aile
L’eau dormante des marais

Georges Brassens (24 avril 1921 – 29 octobre 1981)

Paroles Alphonse de Lamartine, Musique Georges Brassens. Extrait de l’album « Georges Brassens X » (1969)

Outre Mysogynie à part sous lequel on le désignera postérieurement, le douzième album de Georges Brassens – dixième dans la collection  » Les grands auteurs  & compositeurs interprètes « , sur fond bois – comporte des chansons très connues comme Rien à jeter, d’autres plus rares, comme Bécassine, L’ancêtre, ici en répétition, Sale petit bonhomme, La religieuse, et ses rimes coquinesinsolent mais tout à fait imaginaire  fantasme, La rose, la bouteille et la poignée de main, chanson libertaire purement brassenienne, où en prennent pour leur grade les anciens combattants, les femmes, les hommes, les flics et les curés « Cette rose avait glissé de / La gerbe qu’un héros gâteux / Portait au monument aux Morts (…) Car, aujourd’hui, c’est saugrenu / Sans être louche, on ne peut pas / Fleurir de belles inconnues ». 

Mais aussi deux poèmes mis en musique, Les oiseaux de passage d’après Jean Richepin devenu une référence, et Pensées des morts d’après Lamartine. Comme à son habitude Brassens sabre allègrement les poèmes pour en extraire la substantifique moëlle et en faire des chansons mémorables et contemporaines. De Lamartine il extrait six strophes sur trente, la une, la cinq, la six, la douze et la onze (qu’il inverse donc) couplant les deux premiers vers de la treizième avec les deux derniers de la quatorzième, puis reprenant la première strophe. Toutes les strophes évoquant Dieu, notamment, de ce long poème chrétien ont été coupées pour n’en garder qu’un message naturaliste et universel, un poème puissant et romantique sur la destinée humaine, usant de la métaphore automnale pour annoncer sa finitude.
Maxime Le Forestier chante la version de Brassens et Hubert-Félix Thiéfaine lui donne par les arrangements musicaux une couleur plus folk-rock, insistant sur le caractère inéluctable, dramatique de la musique, en reprenant de Lamartine une strophe supplémentaire, celle de « la mère ravie / A ses enfants dispersés / Qui leur tend de l’autre vie / Ces bras qui les ont bercés ».

La mort a été un sujet maintes fois traité par Brassens, depuis Le fossoyeur à Bonhomme, en passant par Le testament, Les funérailles d’antan, La Ballade des cimetières, ou Supplique pour être enterré à la plage de Sète, jusqu’à Mourir pour des idées ou Trompe la Mort…

 

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