Bédoin 2025. Tendre et drôle de Zèbre !

Hervé Peyrard, notre Zèbre à Trois (photos Bruno Rumen)
20 avril 2025, festival La Chanson d’Abord, Bédoin,
A lui tout seul, façon concert de poche, il est un « Drôle de Zèbre » : c’est d’ailleurs son nom d’artiste. Dans le civil, c’est Hervé Peyrard, un éternel toujours-jeune, sans âge mais pas sans talent. Et, sur scène, il est Louis, qu’on surnomme Louis titi, le nabot, le petit, qui a une petite chérie, Isabelle, celle qui envoie des baffes à la pelle. Vous suivez ? Son art de la chanson, Drôle de Zèbre ne l’offre qu’aux enfants. Cet après-midi-là, y’avait plein de gosses qui n’en finissent pas de redoubler leur CM1, qui ont dû trouver agréable le fond de la classe, vers le poêle, tant qu’il y sont restés, que leur tignasse a fini par blanchir un peu beaucoup.

EN PREMIÈRE PARTIE DE BOBIN
Si on m’avait dit un jour que je ferais la première partie de Frédéric Bobin, que je foulerais la scène avant qu’il n’y fasse récital, je n’y aurais pas cru. Merci au festival La Chanson d’Abord pour cette (heureuse) initiative.
Un de l’équipe de NosEnchanteurs sur scène ? En fait, plusieurs participent eux-mêmes à cet art qu’ils relatent dans leurs chroniques. Pol de Groeve est parfois auteur de chansons. Nicolas Céléguègne aussi, interprète et compositeur de surcroît, qui vient tout juste de sortir son nouveau CD ainsi qu’un livre rassemblant les textes de toutes ses chansons. Michel Trihoreau est lui conférencier es-chanson (Ferré, Sauvage, Prévert…), Franck Halimi est acteur, intermittent du spectacle et producteur de Bernard Joyet. Me voici à mon tour investissant la scène pour des conférences pas gesticulées mais presque, tentant d’amener avec moi le public dans ma culture chanson, mes élans de passions et de tendresse, mes indignations. Ma conférence est pour l’heure consacrée aux relations pour le moins contrariées entre la censure et la chanson, officiellement disparue mais qui n’a jamais été aussi présente. Le catalogue de mes propositions va bientôt s’étoffer afin de proposer aux organisateurs un catalogue de propositions plus ample.
Dans la salle du Centre culturel de Bédoin, merci à mes amis Jean-Yves Liévaux et Viviane Cayrol (nos deux amours marseillais du duo Alcaz) et à Frédéric Bobin, pour avoir joint leurs applaudissements à ceux du public et des organisateurs.
MK.
Un drôle de zèbre même pas en pyjama rayé, façon code-barre, comme s’il voulait brouiller les cartes. Un zèbre hors troupeau, qui gambade gaiement au gré des fêtes (nous sommes jour pascal) et des saisons : « Dans les pays chauds, sont-ce les gazelles qui tirent le traîneau du Père Noël ? »
Drôle de Zèbre a l’élégance de belles chansons, aux doux refrains, aux airs qui s’incrustent dans la tête et y restent longtemps. Chaque chanson est une mise en situation qui grouille d’idées, qu’il se retrouve chez le docteur ou en pleurs et pas qu’en pelant des oignons. Seul en scène, mais avec sa guitare. Avec sa scie aussi, une scie musicale comme il se doit. Seul à tout faire, même s’il avoue sa préférence contradictoire pour un animal précis : « Pour moi, le plus fameux, ben c’est le paresseux. Moins j’en fais et plus ça l’fait ! »
Paresseux mais certainement pas tout l’temps. Pas quand il s’agit de défendre et protéger la mer : « Vous m’avez fait avaler un océan de plastique / Je suis pacifique / Je viens réclamer un peu de respect ». Sans doute le même respect qu’a demandé la chèvre de Monsieur Seguin au loup… Reste que c’est ça le mot qui vient à propos de ce concert pour mômes, quelque soit l’âge de ceux-ci : le respect. Celui d’un chanteur soucieux de son auditoire, prévenant, délicat. Et pour tout dire précieux, presque indispensable.
Le site de Zèbre à trois, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Commentaires récents