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Johnny Hallyday : femmes, femmes, femmes…

DEssin Jean-Marce Héran, tiré du livre "Johnny Hallyday, à la plume et au pinceau" de Héran et Kemper

Illustration Jean-Marc Héran, extraite du livre « Johnny Hallyday, à la plume et au pinceau » de Jean-Marc Héran et Michel Kemper

Aussi vrai qu’il y a loin d’un journaliste disons d’Hexagone à un autre de Closer, il y a diverses façons d’exercer son métier de biographe. Il ne viendrait à l’idée de quiconque de soulever la couette de nos chanteurs préférés, sauf aux paparazzi de la plume et de l’image (il y en a, méprisons-les, couvrons-les de goudron et de plumes). Mais qu’en est-il à propos d’artistes qui, non à l’insu de leur plein gré, ont laissé la presse se repaître de leur vie amoureuse ? Dont les supposés tourments du cœur ont fait tourner gazettes et vendre plus sûrement encore des dizaines de milliers de disques ?

Notre pudeur proverbiale fait-elle encore sens devant profusion d’amoureuses, de muses et d’épouses ? Parlerait-on d’un sultan sans évoquer son harem, évoquerait-on Eddy Barclay sans cigares et sans femmes ? Peut-on envisager le récit de vie de Johnny sans celles qui, en in comme en off, partagèrent sa vie ? En quoi d’ailleurs ont-elles pu agir ou non sur sa vie artistique, sur son œuvre ? S’agissant de notre idole nationale, la question mérite d’être posée et peut, il me semble, faire l’objet de tels ouvrages, sans pour autant verser dans un quelconque voyeurisme, même si la fonction de biographe tient alors plus de celle de fildefériste.

A quelques jours d’intervalle, deux livres sont parus qui tous deux nous dévoilent tout ou partie de la vie affective (mais pas que) de notre Johnny.

Lady LucilleLe premier, Lady Lucille, de Gilles Lhôte, aux éditions du Seuil (que nous n’avons ni reçu ni donc lu) ne nous parle que du prime amour supposé entre le tout jeune chanteur et l’actrice Catherine Deneuve, qui se rencontrent sur le tournage de Les Parisiennes, film à sketches d’Yves Allégret et de quelques autre metteurs en scène. C’est d’ailleurs pour cette séquence qu’Aznavour écrit la chanson Retiens la nuit, nuit extensible qui depuis entretient les rumeurs et semble justifier 175 pages d’une enquête qui se délecte du moindre indice, même ténu, le moindre regard, le plus petit propos qu’il soit suggestif ou carrément ambigu. L’intérêt semble limité.

femmes et influence 2Par Johnny Hallyday, Femmes et influence (paru chez Mareuil éditions), Frédéric Quinonero, lui, fait intéressante thématique de toutes les femmes de Johnny Hallyday, qu’elles soient mère, tante, cousine, filles, maîtresses ou épouses, dès qu’elles ont pu avoir une influence sur l’artiste et modeler son art, son parcours. Les chapitres sont courts, qui ne peuvent laisser de place au voyeurisme, à quoi que ce soit de malsain. Ça se lit facilement (205 pages), non comme un contrepoint aux bios existantes, notamment à celles de Quinonero, mais comme un rab d’infos, un supplément d’âme, une lecture un peu différente de la vie de l’idole des jeunes : une autre et instructive focale. Comment dire au lectorat de NosEnchanteurs, souvent rétif au personnage d’Hallyday, combien ce livre est intéressant ? Certes, nous touchons un peu, beaucoup, à l’intime : nous frôlons la ligne rouge sans jamais, il me semble, la dépasser. Parsemé de témoins comme on peut en convoquer lors d’une audience, précis, judicieux, cet ouvrage comblera les fans de Johnny dont les rayonnages ploient pourtant sous le poids de tous les livres existants. On se dit qu’il pourrait exister d’autres angles, d’autres nouvelles facettes pour explorer encore et encore Hallyday. Celle-ci en tous cas s’imposait, car elle est pertinente et nous offre une lecture passionnante. Par bonheur, c’est un biographe-enquêteur honnête qui s’en est chargé, qui apporte de nouvelles pièces à l’immense puzzle qu’est l’Hallyday.

 

Ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur Johnny Hallyday, c’est ici

 

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Une réponse à Johnny Hallyday : femmes, femmes, femmes…

  1. Fab Forgeron 5 juin 2020 à 10 h 11 min

    Super article objectif qui fait bien la part des torchons et des serviettes. Bravo Frédéric

    Répondre

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